La Corée du Nord a menacé d'abattre les avions de reconnaissance américains s'ils violaient son espace aérien et pénétraient sur son territoire.
Pyongyang a lancé l'avertissement sévère lundi matin par l'intermédiaire d'un porte-parole anonyme du ministère de la Défense nationale du pays, cité par l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA).
L'avertissement est intervenu après que des responsables nord-coréens ont affirmé que des avions de reconnaissance américains avaient récemment violé l'espace aérien du pays près de la côte est.
« Particulièrement en mer de l'Est, des avions de reconnaissance stratégique de l'US Air Force ont violé plusieurs fois l'espace aérien de la République populaire démocratique de Corée sur des dizaines de kilomètres », a déclaré le porte-parole anonyme, utilisant le nom officiel de la Corée du Nord.
« Il n'y a aucune garantie qu'un incident choquant où un avion de reconnaissance stratégique de l'armée de l'air américaine est abattu au-dessus de la mer de l'Est ne se produira pas », a ajouté le porte-parole.
Le communiqué cite également des cas antérieurs dans lesquels la Corée du Nord a abattu ou intercepté des avions américains à sa frontière avec la Corée du Sud et au large de ses côtes.
La Corée du Nord a fréquemment critiqué les États-Unis pour avoir fait voler leurs avions de surveillance près de la péninsule.
L'agence de presse officielle du Nord a également dénoncé les États-Unis pour leur récente décision d'envoyer un sous-marin à propulsion nucléaire dans les eaux proches de la péninsule coréenne.
Le sous-marin est arrivé dans la ville portuaire sud-coréenne de Busan le mois dernier, marquant la première fois en près de six ans qu'un sous-marin classé "SSGN", ou un sous-marin lance-missiles de croisière, s'arrêtait dans un port de Corée du Sud.
Dans un communiqué du 16 juin, les chefs d'état-major interarmées américains (JCS) ont annoncé qu'en appelant le sous-marin au port, Séoul et Washington avaient l'intention de "tester leurs capacités de guerre spéciales et leur interopérabilité" pour répondre à ce qu'ils appelaient "les menaces croissantes" de la Corée du Nord à travers des exercices de guerre interarmées.
Le mois dernier également, un bombardier stratégique américain B-52 a participé à des exercices aériens avec la Corée du Sud.
La KCNA a déclaré que l'introduction par les États-Unis de leurs actifs nucléaires stratégiques dans la péninsule coréenne constituait "le chantage nucléaire le moins dissimulé" contre la Corée du Nord et d'autres pays de la région, ajoutant que cette décision crée une situation qui rapproche un conflit nucléaire de la réalité et pose une grave menace pour la paix.
Pyongyang a également tenu Washington responsable de toutes les conséquences pouvant découler de telles mesures.
« Que la situation extrême, souhaitée par personne, soit créée ou non dans la péninsule coréenne dépend de l'action future des États-Unis, et si une situation soudaine se produit... les États-Unis en seront totalement responsables », a-t-il déclaré.
Pyongyang a ajouté que la décision de faire naviguer des sous-marins nucléaires près de la péninsule coréenne a créé une "situation très dangereuse qui nous empêche de ne pas accepter de manière réaliste le pire scénario d'une confrontation nucléaire".
