Pepe Escobar, journaliste brésilien et analyste indépendant en géopolitique, estime que l'adhésion officielle de l'Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) montre l’inefficacité de plusieurs décennies de tergiversations de la part des États-Unis.
« L'adhésion officielle et historique de l'Iran à l'OCS en tant que membre à part entière montre que les tentatives économiques et militaires américaines pour barrer la route à l’Iran restent stériles », s’est-il félicité.
L'adhésion à part entière de l'Iran a été approuvée lors du 23e sommet du Conseil des chefs d'État de l'OCS tenue par vidéoconférence le mardi 4 juillet. L’Iran est ainsi devenu le neuvième membre de l'organisation intergouvernementale.
Les États membres de l'OCS sont la Chine, l'Inde, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie, le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et l'Iran.
Dans une interview accordée mercredi à la chaîne anglophone iranienne Press TV depuis Paris, Escobar a affirmé que « cette adhésion de l'Iran avait été empêchée, comme tout le monde le sait, pendant plus de quatre décennies de harcèlement des États-Unis qui s’intensifient avec des sanctions de pression maximale ».
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« Cependant, c'est fini. Maintenant, nous entrons dans un nouveau paradigme, et l'Iran est tout en haut, comme l'un des nœuds les plus importants de l'intégration eurasienne, aux côtés de la Russie, de la Chine et de l'Inde », a-t-il ajouté.
L'Iran accède à son juste statut
Escobar a déclaré que l’adhésion de l’Iran à l’OCS ce mardi a scellé l'accès de ce pays à sa « place légitime » comme l'une des nations les plus importantes du Sud.
L'Iran, a-t-il ajouté, devrait figurer encore plus en évidence dans la configuration politico-économique mondiale, l'adhésion potentielle de la République islamique aux BRICS étant en jeu.
Le groupe BRICS comprend cinq économies émergentes dont le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Il représente environ la moitié de la population mondiale et 30 % de sa superficie terrestre.
« Bientôt, l'Iran deviendra un membre officiel des BRICS+. Ils vont avoir un sommet en Afrique du Sud en août... Cette semaine en Afrique du Sud, ils discutent déjà des modalités de cette expansion, et l'Iran est l'un des meilleurs candidats », a fait remarquer l'expert.
Effets vers la dé-dollarisation
Les effets que l'intégration de l'Iran à l'OCS et son adhésion potentielle aux BRICS auront des effets sur la dé-dollarisation du commerce entre les membres des organisations en question.
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« Donc, bientôt nous aurons l'Iran comme membre clé de l'OCS, [et] les BRICS, avec une relation très étroite avec l'Union économique eurasienne (qui regroupe la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan et le Kirghizistan) » ,a-t-il expliqué.
« Et tout cela se recoupe lorsque nous évoquons le problème numéro un absolu pour toutes ces puissances du Sud qui est, comme l'a dit à juste titre le président iranien Ebrahim Raïssi, la dé-dollarisation », a indiqué l'analyste.
Escobar a identifié les progrès vers le commerce bilatéral en devises nationales comme l'étape qui pourrait accélérer la dé-dollarisation. « [Et] c'est ce qui se passe déjà dans la sphère de l'Eurasie, et avec toutes les autres nations en dehors de l'Eurasie... l'Amérique latine et l'Afrique également », a-t-il déclaré.
