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Zoom Afrique du 5 juillet 2023

Zoom Afrique du 5 juillet 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le Sénégal cible 8 pays africains pour exporter 10 groupes de produits dans le cadre de la Zlecaf (rapport)
  • Le Maroc veut irriguer 71 000 hectares de terres agricoles avec de l’eau de mer dessalée
  • Aéroport d’Alger : la piste secondaire est désormais opérationnelle et en service
  • La Guinée lance la construction d’une école nationale d’éducation physique et des sports

Les analyses de la rédaction :

1. Botswana : la fin du pillage du diamantaire De Beers ?

Au bénéfice d’un accord déséquilibré, le diamantaire De Beers a longtemps profité de son monopole au Botswana. L’État a décidé de revoir son contrat avec le conglomérat anglo-américain.

La société Anglo American, propriétaire du diamantaire De Beers, a dû lâcher du lest, face à la pression du Botswana. Il n’a pas été facile pour le groupe sud-africain basé au Royaume-Uni de mettre fin à une partie de ses privilèges. Pourtant, la situation a longtemps été anormale. Outre des avantages fiscaux importants — De Beers ne paie que 15 % de taxes sur ses revenus au Botswana —, l’entreprise recevait 75 % des diamants bruts du pays, le Botswana seulement 25 %. La faute à un accord mal négocié, qui prenait fin en juin 2023.

Le gouvernement du Botswana est donc rapidement, ces derniers mois, entré en négociations avec le conglomérat. Et jusqu’au dernier moment, le suspense a été de mise, pour que, finalement, un « accord de principe » soit trouvé dans la nuit du 30 juin au 1er juillet.

Le Botswana a dû jouer des coudes pour faire plier De Beers. Une nouvelle fois. Car déjà en 2020, le pays avait dû mettre la pression sur le groupe anglais qui, à l’époque, empochait non pas 75 % des diamants bruts du pays, mais 90 %.

La compagnie minière De Beers, outre la situation de quasi-monopole, détient d’ailleurs en réalité plus de parts de marché, puisqu’elle est actionnaire à 50 % dans les deux entreprises publiques majeures du secteur, à savoir Diamond Trading Company Botswana (DTCB) et Debswana.

Comment, en 2011, un tel accord avait pu être signé ? Douze ans plus tard, en tout cas, le président botswanais, Mokgweetsi Masisi, qui n’est arrivé au pouvoir qu’en 2018, a tout fait pour faire modifier le contrat. Il avait indiqué au diamantaire qu’il poursuivrait sa collaboration avec lui seulement si « une situation gagnant-gagnant » était trouvée. Il avait également annoncé un accord pour prendre une participation de 24 % dans le fabricant belge de diamants HB Antwerp.

Le nouvel accord passé entre le Botswana et De Beers est en tout cas plus équitable. Il courra sur les dix prochaines années. Mais De Beers est encore certain de pouvoir exploiter les diamants pour le quart de siècle à venir. Le Botswana a cette fois obtenu 30 % de la production de diamants pour la vente, via la société d’État Okavango Diamond Company. Un pourcentage qui montera même à 50 % la dernière année du contrat, soit en 2033.

2-Le Soudan fait appel à la Russie pour régler le conflit

Le Soudan compte sur le soutien de la Russie dans le règlement de son conflit civil et sollicite son aide humanitaire, économique et stratégique, a indiqué le vice-président du Conseil souverain de transition soudanais en visite à Moscou. Par ailleurs, toute contribution militaire n’est censée être abordée qu’après la fin des hostilités.

Khartoum cherche à s’assurer du soutien de Moscou dans le règlement du conflit qui secoue le pays depuis avril. Les autorités soudanaises demandent une contribution humanitaire et économique à la Russie sans discuter pour l’heure d’un soutien militaire, a annoncé le vice-président du Conseil souverain soudanais lors d’une conférence de presse à Moscou.

« Nous avons discuté des sujets politiques, de l’arrêt de la guerre, nous n’avons pas parlé de la livraison d’armes et avons reçu une promesse que nous aurons un soutien, une aide humanitaire », a indiqué le 30 juin Malik Agar en livrant les détails de son entretien avec Sergueï Lavrov.

Le Soudan considère la Russie comme un pays ami qu’il sollicite pour un soutien économique et stratégique. Les questions militaires ne pourront être discutées qu’après la fin du conflit en cours, a ajouté l’officiel soudanais.

D’ailleurs, il a démenti toute présence des mercenaires du groupe paramilitaire de Wagner dans son pays.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé, jeudi, la volonté de son pays d’aider à résoudre le conflit qui secoue le Soudan depuis la mi-avril.

C’est ce qui est ressorti d’une réunion de Lavrov avec le vice-président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan, Malik Agar.

Lavrov a déclaré que la Russie « suivait avec inquiétude la situation au Soudan soulignant son aptitude à aider à résoudre le conflit et à contribuer à un retour à la normale ».

Dans ce contexte, Lavrov a évoqué la poursuite des travaux de l’ambassade de Russie dans la capitale soudanaise, Khartoum, expliquant que Moscou « continue de maintenir des contacts avec toutes les parties concernées ».

« Nous serions reconnaissants de recevoir des recommandations sur la manière dont la Russie et d’autres membres de la communauté internationale peuvent contribuer à surmonter la crise. Nous saisirons cette occasion pour revoir notre coopération bilatérale et identifier les moyens de poursuivre le développement », a expliqué Lavrov.

Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre d’affrontements entre l’armée et les « Forces de soutien rapide » (FSR) à Khartoum et dans d’autres villes. Les deux parties ont échangé des accusations selon lesquelles chacune d’elles aurait lancé une attaque contre le quartier général de l’autre, en plus d’allégations de contrôler les positions appartenant à chacune d’elles.

Pour rappel, le projet du déploiement d’une base navale russe au Soudan était programmé et inquiétait fortement Washington.

Le projet de base navale russe au Soudan remonte à 2017. Il a été mis en veilleuse après la chute d’Omar El-Béchir, avant de revenir au-devant de la scène depuis le coup d’État mené par le général Abdel Fattah al-Burhane.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé, jeudi 9 février, que le projet d’installation d’une base navale russe au Soudan est toujours programmé, indiquant que Moscou n’attend que le feu vert du Parlement soudanais pour lancer les travaux.

Le projet de base navale russe au Soudan remonte à 2017. Le président russe Vladimir Poutine et son homologue soudanais Omar El-Béchir avaient alors signé un accord stipulant que Moscou obtiendrait un bail de 25 ans pour construire une base navale à Port-Soudan, le principal port du pays. Cette base devait permettre d’accueillir 300 hommes et jusqu’à quatre navires de guerre. Mais le projet a été mis en veilleuse après la chute d’Omar El-Béchir en 2019. D’autant plus que Khartoum s’est rapproché, pendant cette période de transition démocratique, des chancelleries occidentales et bénéficié d’un important soutien économique de la part des États-Unis en échange de ne pas mener ce programme à terme.

Le retour des militaires au pouvoir, à la faveur du coup d’État mené par le général Abdel Fattah Al-Burhane en octobre 2021, a cependant favorisé un nouveau rapprochement entre Moscou et Khartoum. En juillet 2022, l’installation d’une base militaire au Soudan a été incluse dans la nouvelle doctrine navale russe.

Le général Al-Burhane a déclaré en marge de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU, tenue en septembre 2022, que ce projet de base navale russe sur la côte de la mer Rouge était toujours en discussion.

Durant sa visite de 48 heures au Soudan, Sergueï Lavrov a rencontré le général Abdel Fattah Al-Burhane, le chef de la junte au pouvoir, son adjoint le général Mohamed Hamdan Daglo et le ministre des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq.

La visite du ministre russe des Affaires étrangères à Khartoum intervient quelques jours après celles effectuées par des émissaires des États-Unis, de la Norvège, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France dans ce pays pour soutenir l’accord-cadre signé en décembre dernier entre civils et militaires soudanais.

3-Mali : premier déplacement de Goïta en Russie

Le colonel Assimi Goïta, président de transition du Mali, se prépare à effectuer son premier déplacement officiel en dehors du continent africain. Le ministère russe des Affaires étrangères a confirmé aujourd’hui, par le biais d’un communiqué, que le président malien se rendra à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour participer au Forum économique et humanitaire Russie-Afrique qui se tiendra les 27 et 28 juillet 2023.

Depuis son investiture en tant que président de transition le 7 juin 2021, le colonel Assimi Goïta n’a jamais quitté le territoire malien. Cependant, il avait déjà voyagé en tant que vice-président, se rendant au Maroc, à Accra et à Lomé.

La participation du colonel Goïta à ce forum international revêt une importance particulière pour le Mali, qui cherche à renforcer ses liens avec d’autres pays et à attirer des investissements étrangers pour stimuler son économie. Le Forum économique et humanitaire Russie-Afrique offre une plateforme propice aux échanges économiques, diplomatiques et humanitaires entre la Russie et les pays africains.

La délégation malienne, dirigée par le président Goïta, sera composée de représentants gouvernementaux et d’hommes d’affaires. Cette présence témoigne de l’engagement du Mali à explorer de nouvelles opportunités de coopération avec la Russie dans divers domaines tels que le commerce, l’investissement, la sécurité et l’aide humanitaire.

En outre, ce déplacement marque une étape importante dans la reconnaissance internationale du président Goïta et du gouvernement de transition du Mali. Il permettra au colonel Goïta de dialoguer avec des dirigeants et des experts de différents pays, de présenter les récents développements politiques et sécuritaires au Mali, ainsi que les efforts déployés pour restaurer la stabilité et promouvoir le développement socio-économique.

Le Forum économique et humanitaire Russie-Afrique, en réunissant des acteurs clés des secteurs public et privé, offre également une occasion précieuse de créer des partenariats stratégiques et de renforcer les relations bilatérales entre le Mali et la Russie. Ces collaborations pourraient inclure des domaines tels que l’énergie, les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé.

Alors que le Mali continue de faire face à des défis importants, tels que l’insécurité, la lutte contre le terrorisme et la reconstruction post-conflit, la participation du président Goïta à ce forum international démontre la volonté du Mali de s’engager sur la scène internationale et de rechercher des partenariats mutuellement bénéfiques pour le développement durable du pays.

Le voyage du colonel Assimi Goïta en Russie suscite de nombreux espoirs et attentes, non seulement pour le Mali, mais aussi pour la région africaine dans son ensemble. Les résultats et les opportunités qui découleront de cette participation seront suivis de près, dans l’espoir qu’elles contribueront à une plus grande stabilité, prospérité et coopération entre le Mali et la Russie, ainsi qu’avec d’autres pays africains.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV