L'Iran a fermement condamné la France pour avoir accueilli une récente réunion de l'organisation terroriste Mujahedin-e-Khalq (OMK), signalant que le gouvernement français aura connaissance tout prochainement des retombées politiques et juridiques de son action.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré dimanche 2 juillet qu’accueillir le récent rassemblement de la secte terroriste alors que la France vit des troubles politiques et sociaux généralisés, prouve le mépris du gouvernement français pour les demandes de ses propres citoyens et que cela démontre encore une fois le soutien politique français continu à des groupes terroristes qui sévissent à travers le monde.
« Au lieu de compenser leurs graves erreurs du passé notamment celles se rapportant au soutien qu’ils ont apporté aux assassins du peuple iranien et [au lieu de] se concentrer sur les racines de leurs problèmes internes qui sont profonds et qui méritent des solutions substantielles et à la place de corriger les actes discriminatoires et racistes envers leurs propres citoyens, les hommes d'État français accueillent maintenant le rassemblement de terroristes dont des activités scandaleuses ont été récemment mises au grand jour depuis l’Albanie ».
Kanaani a ensuite mis en garde le gouvernement français contre les retombées juridico-politiques du soutien apporté aux assassins des civils iraniens.
« Ces terroristes qui ont trahi leur propre pays et leur propre nation en commettant des crimes répugnants, n'hésiteront très certainement pas aussi le temps venu à trahir leurs soutiens étrangers. Par conséquent, ceux qui soutiennent les terroristes, non seulement, ils n'en tireront pas profit, mais en plus, ils seront finalement lésés par les actions de ces malfaiteurs », a-t-il souligné.
Kanaani a conseillé aussi aux politiciens français de prêter plus d'attention aux demandes de leur propre peuple au lieu de soutenir de tels groupes qui ne font que fomenter le terrorisme et le chaos dans d'autres pays.
Les remarques du porte-parole du ministère des Affaires étrangères sont intervenues après que le ministère iranien des Renseignements a déclaré plus tôt dimanche qu'il poursuivait sérieusement les terroristes au-delà des frontières du pays, à la suite d'opérations réussies qui ont conduit à l'arrestation d'individus affiliés au culte terroriste OMK.
Le ministère a déclaré qu'il avait constamment averti les services de renseignement et de sécurité européens des activités terroristes en cours de l'OMK, en particulier depuis leur base principale en Albanie et dans d'autres pays occidentaux, soulignant que « la République islamique d'Iran a fait de la chasse aux terroristes au-delà des frontières, l’une de ses priorités ».
Il a également félicité le gouvernement albanais pour sa récente action contre les terroristes de l'OMK lors d'un raid sur le camp des terroristes basé dans la région nord-ouest de Tirana, décrivant l'opération menée par la police albanaise comme un « pas en avant ».
L'OMK a mené de nombreuses attaques terroristes contre des civils iraniens et des représentants du gouvernement depuis la victoire de la Révolution islamique en 1979. Sur les près de 17 000 Iraniens tués dans des attaques terroristes au cours des quatre dernières décennies, environ 12 000 ont été victimes d’actes terroristes de l'OMK.
Les forces de police albanaises sont entrées dans le camp des terroristes de l’OMK, connu sous le nom d'Achraf-3, le 20 juin en raison de l’implication de ce groupe dans des « attaques terroristes et cyberattaques » contre des institutions étrangères. Les autorités ont saisi 150 appareils informatiques qui avaient servi à des activités terroristes. Au moins une personne a été tuée et des dizaines d'autres ont été blessées lors des affrontements qui ont suivi sur ce camp.
Plus d'une semaine plus tard, la police albanaise est de nouveau entrée dans le camp Achraf-3 et les forces de sécurité ont été déployées à l'entrée du camp pour contrôler tous les véhicules quittant le site.
Le Premier ministre albanais Edi Rama a déclaré plus tard que l'OMK devait quitter le pays s'il voulait utiliser le sol albanais pour mener une lutte contre l'Iran, ajoutant que son pays n'avait aucune intention d'être en guerre avec l'Iran et qu’il « n'accepte personne qui abuse de notre hospitalité ».
L'Union européenne, le Canada, les États-Unis et le Japon avaient précédemment répertorié l'OMK comme une "organisation terroriste".
En 2012, le groupe a été retiré de la liste américaine des organisations terroristes. L'UE a emboîté le pas en retirant le groupe de sa liste d'organisations terroristes.
