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Le soutien français à l’Organisation des Moudjahidines du Peuple iranien (l’OMPI) à quel prix ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le soutien français à l’Organisation des Moudjahidines du Peuple iranien (l’OMPI) à quel prix ?

Par Alireza Niknam

L’Organisation des Moudjahidines du Peuple iranien (l’OMPI) figure sur la liste officielle des organisations terroristes d'Amérique et a été classée sur celle de l’UE par le Conseil de l'Union européenne de 2002 à janvier 2009. Le dossier de ce groupe terroriste est très noir. Elle a effectué beaucoup d’actes terroristes en Iran et tué plus de 17000 personnes. Il est à mentionner que d’autres groupes terroristes tel que Daech utilisent la façon de meurtre d'innocents de l’OMPI dans leurs attaques.

En 1979, après la victoire de la révolution islamique en Iran, cette secte ne reçoit aucun soutien du peuple iranien et commence à tuer des gens pour se venger d'eux. Elle tente également d'assassiner des dirigeants en bombardant des organes politiques en Iran, puis elle s’enfuie de l'Iran. À ce temps-là, l'un des pays qui soutient ce groupe terroriste est la France. Ce pays, en tant que l'un des défenseurs des droits de l'homme, offre de grand soutien à ce groups terroriste qui est le plus criminel et inhumain, dont la relecture révèle d'autres aspects du visage des partisans du terrorisme dans le monde.

Durant les premières années de la victoire de la Révolution islamique d'Iran, ce groupe, tente de toutes ses forces et par tous les moyens de perturber la situation en Iran et atteindre ses objectifs en créant des tensions. De nombreux pays occidentaux et européens ont soutenu ces actes de l’OMPI. Le dirigeant de ce dernier arrive à ce qu'elle devrait s'enfuir et quitter l'Iran et établir un centre d'intérêt principal aux mouvements anti-iraniens dans d'autres pays. De nombreux pays occidentaux et européens, l’ont soutenu dans la mesure où le chef de l'organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (l’OMPI) ont décidé de s'enfuir et quitter l'Iran et établir un centre principal pour les mouvements anti-iraniens dans d'autres pays. À cet égard, le chef de l’OMPI s’évade avec Bani Sadr le président déchu en France et y habite pendant un certain temps. Ainsi, on peut dire que le premier pays qui a joué un grand rôle dans le soutien de cette organisation terroriste est « la France ».

De plus, la publication des conversations entre Massoud Radjavi et les responsables du régime Baas d'Irak éclaire bien que la collaboration de la France et le groupe terroriste des Moudjahidines du Peuple iranien ne se limite pas seulement à donner refuge à Massoud Radjavi, et que la France et Washington étaient au courant de l'explosion du bureau du Parti de la République islamique et du bureau du Premier ministre iranien. Lors d'une réunion avec les dirigeants du régime Baath, Massoud Radjavi fait référence aux informations de Washington et de Paris sur les explosions. Il déclare fièrement : « Comme vous le savez, j'étais à Paris de 1981 à 1986. Dans ces années-là, les Français ne nous appelaient pas des terroristes ; bien que la Maison Blanche et l'Elysée le savaient. Nous avions aussi une relation avec l'Elysée. Ils savaient que nous avons fait exploser le bureau du parti Républicain d’Iran et pourquoi nous avons mené des opérations contre le président et le Premier ministre [d'Iran]. Ils savaient bien, mais ils ne nous ont pas traités de terroristes. »

Aussi, à cet égard, Jawad Mansouri, l'officier consulaire adjoint du ministère des Affaires étrangères, déclare : « C'est étrange qu'avant l'agence de presse iranienne et des responsables politiques iraniens, l'agence de presse française ait diffusé une information sur l'explosion d'une bombe dans le bureau présidentiel ; le président et le Premier ministre d'Iran ont été tués. Si vous vous référez aux archives de l'actualité de ce jour-là, il devient clair que l'agence de presse française a publié des informations avant l'agence de presse de la République islamique d'Iran. Cette question est très importante pour la recherche historique et montre que la France avait joué un rôle dans les événements de cette époque-là. »

À la suite du changement de gouvernement français en 1964, le nouveau président, Jacques Chirac lance une attaque virulente contre la présence de réfugiés iraniens (les Moudjahidines du Peuple) à Paris. Une délégation parlementaire française vient en Iran et s’excuse pour le comportement passé de soutien à l’OMPI. Cela apporte un espoir nouveau pour le peuple iranien dans la confrontation de la France avec les Moudjahidines du Peuple. Donc, les échanges entre les délégations iranienne et celle française se sont poursuivis mais là encore, on ne constate aucune volonté sérieuse de la France pour collaborer avec l'Iran.

Les Moudjahidines du Peuple, qui feraient n'importe quoi pour rester à Paris, entament également à faire l'espionnage pour la France en matière des renseignements. Dans la crise connue sous le nom de « guerre des ambassades » en juillet 2016 et l'accusation contre Vahid Gurji (diplomate de l'ambassade d'Iran), le journal Libération révèle : « les membres de l'Organisation des Moudjahidines du Peuple sont restés dans ce pays au prix de l'espionnage pour le gouvernement français. L'accusation du gouvernement français contre Vahid Gurji, un diplomate iranien résidant à Paris, a été porté par la collaboration de cette organisation avec des propriétaires des industries militaires françaises et de certains politiciens. »

Pendant la guerre imposée par le régime Baath irakien contre l’Iran, la période la plus sensible de l'histoire d’Iran, le rassemblement des Moudjahidines du Peuple iranien à Paris était un terrain pour la collaboration de ce dernier avec Saddam. La France, l'un des partisans inconditionnels du régime Baath, a fourni des bases appropriées pour faciliter les relations entre les Moudjahidines du Peuple et Saddam. De plus, Massoud Radjavi, lors de sa rencontre avec le lieutenant-général « Tahir Jalil Haboush », a évoqué les deux années de communication avec le chef de l'agence de renseignement du régime irakien Baas à Paris et s'est dit satisfait de ces rencontres.

Un autre service de Paris à l’Organisation des Moudjahidines du Peuple iranien (l’OMPI) ; la France a mené les visites des chefs du Renseignement du régime Baas et Massoud Radjavi. Ces séances de dialogues se sont terminées par la signature d'un accord de paix entre les Moudjahidines du Peuple et les Baasistes, comme le dit Radjavi à ce propos : « Je me rappelle qu'en 1982 lorsque Tariq Aziz est venu chez nous à Paris, nous avons signé un accord de paix et j'ai dit devant les journalistes... Khomeiny sera vaincu et c'est la résistance et le peuple et l'Irak qui sortiront vainqueurs de cette guerre. »

Il est à noter que le discours de Massoud Radjavi était une couverture médiatique de la signature de l'accord de paix entre les Moudjahidines du Peuple et les Baasistes. Cela montre le soutien global du gouvernement français aux Moudjahidines du Peuple. La signature d'une déclaration commune avec Tariq Aziz en France les a poussés à se rendre en Irak. La France a été forcée de les transférer à Bagdad en raison de la pression de l'opinion publique en faveur des terroristes. Bien que leur collaboration se soit poursuivie.

La grande frustration chez les membres de l’OMPI vers la fin de la guerre imposée se transforme à une crise pour les responsables du soi-disant Conseil de Résistance. Donc, les dirigeants de l’OMPI entrent dans le cycle politique afin de préserver leur petite force et attirer le soutien des pays étrangers. Dans un geste inattendu, ils ont élu Maryam Radjavi à la présidence et ont créé le Conseil de la Résistance autoproclamé. En fait, la mission principale de Maryam Radjavi était de lancer des consultations pour attirer le soutien renouvelé à la défunte organisation et en même temps d'activer la capacité des Iraniens à l'étranger et de les encourager à devenir membres de l’OMPI.

Les Moudjahidines du Peuple pour démarrer leurs activités politiques n’avaient autre base que la France. En fait, leur position et leurs installations en France ont été préservées dans une certaine mesure et ils étaient convaincus qu'en entrant en France, ils auraient moins de problèmes pour mener à bien leurs activités contre l'Iran. Cependant, à cette époque, cette organisation était déjà affaiblie et après deux ans de présence de Maryam Radjavi et de certains membres éminents de l'organisation en France, il n’existait aucune percée dans le travail de Radjavi pour ouvrir un programme politique.

En 2001, le Royaume-Uni inscrit ce groupe sur la liste des groupes terroristes et interdit ses activités à Londres. Bien sûr, cette interdiction n'incluait pas le Conseil de l’OMPI et la publication du magazine Moudjahid. De plus, l'Union européenne inscrit les Moudjahidines du Peuple sur la liste des organisations terroristes. Suite au renversement de Saddam en Irak et au retour de hauts responsables de l’OMPI à Paris, le 17 juin 2003, lors d'une opération de police en France, Maryam Radjavi est arrêtée avec 170 membres de l'organisation pour blanchiment d'argent. Cependant, en raison des attaques de l'OMPI et ses actes inhumains tels que l'auto-immolation des membres de l'organisation, Maryam Radjavi a été libérée 17 jours après son arrestation.

La preuve devant la deuxième chambre de la cour d'appel de Paris dans l'arrêt du 16 juin 2006 dans l'affaire numéro 2006/01831 est très digne de considération. Il est précisé dans cet arrêt : « Au cours d'une opération de police, plus de huit millions de dollars américains constitués de billets de cent dollars ont été découverts dans des valises situées dans le bâtiment à côté de la résidence de Maryam Radjavi, connue sous le nom de Farzaneh Hatefi Morovati. » En outre, au cours de l’opération de police française, ont été découverts plus de 35 paraboles satellites et 200 ordinateurs et 99 appareils GPS à des fins militaires pour s'infiltrer depuis l'Irak sur le territoire iranien, ainsi que l’équipement de détection et de suivi, l’arment et les documents opérationnels de l’OMPI. »

Dans son jugement, ce tribunal a souligné que « les enquêtes menées en France et en Allemagne ont prouvé que certains responsables de l’OMPI, tels que Majid Taleghani, ont utilisé des documents d'identification et de fausses identités pour envoyer les membres de cette organisation en Irak ou en Europe et certains d'autres comme Mohammad Moshiri ont permis d'acheter du matériel militaire.

En dépit de la condamnation de l’OMPI devant le tribunal, ses dirigeants ont protesté contre cette action et ont ordonné à leurs membres de sacrifier leur vie à Maryam Radjavi en s'immolant par le feu en public, afin de forcer le gouvernement français à libérer Maryam Radjavi. Ainsi, sous l’ordre des dirigeants du culte Radjavi, 10 membres du groupe se sont immolés par le feu et 2 d'entre eux ont perdu la vie dans ces auto-immolations.

Après ces événements, le gouvernement français, contrairement à la décision du tribunal a accepté leur libération. Il est remarquable que la France, en tant que premier pays, a annoncé qu'elle était prête à accorder l'asile politique aux membres du camp d'Ashraf. Cela montre bien comment le berceau de la liberté et des droits de l'homme a embrassé le terrorisme pour toujours.

Conformément au soutien de la France au terrorisme, en particulier à l'Organisation des Moudjahidines du Peuple, ce groupe terroriste organise des réunions annuelles qui ont entraîné des coûts élevés. Les experts et même les membres de l’OMPI estiment que les coûts de ces cérémonies s'élevaient à plus d'un million de dollars par an. Ces dépenses sont consacrées à l'invitation et au transport des invités de différents pays, à la location d'une salle et aux fournitures médiatiques et techniques pour organiser cette cérémonie.

L'une des dépenses annuelles les plus importantes de la cérémonie des Moudjahidines est le paiement de grosses sommes d'argent aux politiciens européens et américains pour qu'ils prononcent des discours lors de ces réunions. La question est de savoir comment une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes en Amérique et en Europe jusqu'à ces dernières années, a pu établir des centres en Albanie et en France et soutenir ses membres ? D'où vient le soutien financier pour la tenue de ces rencontres et le coût du lobbying de l’OMPI auprès de diverses organisations internationales ?

Pourquoi l’OMPI n'a-t-elle montré aucun désire de transparence économique de son groupe ? Pourquoi l’Etat français, qui prétend lutter contre le terrorisme, a-t-il autorisé un tel groupe à organiser un événement annuel, un groupe qui a commis le meurtre de 12 000 Iraniens, 4 000 Kurdes irakiens et 6 conseillers américains ?

Alireza Niknam est un journaliste indépendant. 

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de PressTV.)

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV