La tendance de transition vers des règlements en monnaies nationales menace la domination du dollar sur les marchés internationaux, a constaté le président russe au cours du Forum économique international de Saint-Pétersbourg<
Cité par l'agence de presse Sputnik, le président russe a en effet expliqué que si la devise américaine cessait d’être utilisée lors des paiements pour le pétrole et le gaz dans le monde, ce serait le début de la fin pour le dollar.
D’après le président russe, les réserves des principales économies mondiales en dollars diminuent chaque année, tout comme les paiements en dollars ou en euros. Et dans le même temps, les paiements en monnaies nationales comme le yuan chinois ou certaines monnaies des pays arabes augmentent.
Poutine a expliqué que le phénomène se produit parce que les États-Unis utilisaient le dollar comme "un instrument de lutte armée" et qu’ils avaient eux-mêmes fait naître des doutes sur la fiabilité de leur monnaie à la fois comme moyen de paiement et comme réserve de valeur.
Dans son discours au Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a fait aussi le point sur l'état de l'économie russe, frappée par les sanctions. Il a promu l'ouverture de la Russie face à l'essor d'un monde multipolaire.
"La voie vers une économie ouverte est notre principe le plus important", a-t-il déclaré ajoutant que le "système international néocolonial" était mort, remplacé par un "monde multipolaire."
"Le système international néocolonial, d'une laideur inhérente, a cessé d'exister et le monde multipolaire, au contraire, se renforce", a affirmé le président russe à l'ouverture de la session plénière du forum.
Poutine qui refuse que l’on isole la Russie s'est également félicité du renforcement des relations entre Moscou et les puissances émergentes.
"Les leaders économiques du monde sont en train de changer", "nous avons de bonnes relations avec la Chine, l'Inde, d'autres pays. La Malaisie se développe, l'Amérique latine, l'Afrique. Il y a beaucoup de problèmes là-bas, mais tous connaissent une ascension", a expliqué le président russe.
Selon RT, Poutine a précisé aussi que l’économie de son pays avait tenu le choc face aux sanctions : "On peut dire avec confiance que la stratégie choisie par le gouvernement et les entreprises en Russie a fonctionné", "nous avons maintenu la stabilité de l'économie russe, c'est ce qu'on appelle un fait avéré".
Vladimir Poutine a qualifié le départ des multinationales étrangères de "stimulation" pour le tissu économique russe. Il a notamment souligné une croissance de 10% en 2022 dans le secteur agricole, "pour toutes les catégories de produits". "Nous sommes pratiquement autosuffisants dans toutes ces catégories" et "très actifs en matière d’exportations", a-t-il souligné. Et il a enfin conclu que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Russie devrait se situer en 2023 entre 1,5% et 2%, après une contraction de 2,1% en 2022.
La guerre d'Ukraine n'a donc donné les résultats auxquels s'attendaient les Occidentaux. Il est par ailleurs utile de préciser ici que la Russie a déjà transféré les premières armes nucléaires tactiques promises à la Biélorussie, a confirmé vendredi 16 juin Vladimir Poutine. Cette opération sera terminée d'ici la fin de l'année, a précisé le président russe.
"Nous n'avons pas besoin d'utiliser des armes nucléaires. C'est théoriquement possible, s'il existe une menace pour l'existence de l'Etat russe", a-t-il également déclaré lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.