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Soudan : l’émissaire de l’ONU déclaré persona non grata

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'émissaire de l'ONU pour le Soudan, Volker Perthes. ©UN News

Le gouvernement soudanais a déclaré l’émissaire de l’ONU, Volker Perthes, « persona non grata » deux semaines après que le chef de l’armée l’a accusé d’alimenter les conflits internes et réclamé son limogeage.

« Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu’il a déclaré M. Volker Perthes (...) persona non grata à compter d’aujourd’hui », a indiqué dans un communiqué le ministère soudanais des Affaires étrangères.

Volker Perthes se trouvait jeudi à Addis Abeba, en Éthiopie, pour une série d’entretiens diplomatiques, avait annoncé plus tôt l’ONU sur Twitter.

Depuis la fin de l’année dernière, Perthes et la mission de l’ONU qu’il dirige au Soudan ont été la cible de manifestations militaires dénonçant l’intervention étrangère.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a défendu à plusieurs reprises Perthes, confronté à une vague de colère après avoir critiqué les deux chefs des partis belligérants soudanais alors que le conflit vieux de deux mois échappe aux efforts visant à négocier un cessez-le-feu humanitaire.

Dans une lettre adressée à l'ONU, le général Burhane avait notamment accusé Volker Perthes d'avoir "dissimulé" dans ses rapports la situation explosive à Khartoum avant le déclenchement des hostilités. Sans ces "mensonges", le général "Daglo n'aurait pas lancé ses opérations militaires", a-t-il soutenu.

Les combats ont éclaté le jour où les deux généraux rivaux devaient se retrouver pour des négociations visant à intégrer les FSR à l’armée régulière, comme le réclamait l’ONU depuis des semaines. Alors que de nombreux observateurs prédisaient l’échec de ces discussions, Volker Perthes proclamait son « optimisme ». Il a aussi admis avoir été « pris par surprise » le jour où a éclaté la guerre.

Volker Perthes était à New York lorsque le général Burhane a envoyé sa lettre accusatrice, et les autorités n’ont pas délivré de visas aux ressortissants étrangers depuis le début de la guerre.

Ce développement survient alors que l’armée et les paramilitaires en guerre au Soudan se sont « accordés » ce vendredi sur un cessez-le-feu. La trêve a été négociée par les médiateurs saoudien et américain et annoncée par l’Arabie saoudite, où se tiennent les pourparlers.

À partir de ce samedi à 6 heures, les parties se sont engagées à cesser les violences pendant la durée de la trêve et à permettre « l’arrivée de l’aide humanitaire dans tout le pays ». Washington et Riyad disent partager la « frustration » des Soudanais après le non-respect des précédentes trêves.

L’annonce de vendredi intervient au lendemain d’une visite en Arabie saoudite du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui avait assuré que Washington et Riyad tenaient à « poursuivre leur solide coopération » et à « mettre fin aux combats au Soudan ».

Les deux médiateurs ont ajouté que « cette trêve a été proposée pour faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire, mettre fin aux violences et contribuer à rétablir la confiance entre les deux parties, de manière à permettre la reprise des négociations à Djeddah ».

« Si les deux parties ne respectent pas la trêve de 24 heures, les médiateurs devront envisager de reporter les discussions de Djeddah », ont prévenu Riyad et Washington.

Le 1er juin, les États-Unis et l’Arabie saoudite ont annoncé la suspension des négociations en raison des violations répétées du cessez-le-feu par les deux camps.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV