La présidente de l'Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet, a rejeté une motion parrainée par l'opposition visant à voter sur l'abrogation de la loi impopulaire sur les retraites qui a divisé la nation et déclenché des troubles sociaux dans tout le pays.
Braun-Pivet a fermement déclaré mercredi qu'elle ne permettrait pas que la motion d'annulation de la nouvelle loi soit débattue et mise aux voix jeudi, comme prévu.
« Il n'y aura pas de revirement de la réforme des retraites. Je déclarerai que les amendements proposés ne sont pas valables », a-t-elle déclaré lors d'un entretien télévisé.
Le projet de loi très controversé visant à relever l'âge de la retraite de 62 à 64 ans a déclenché de nombreux rassemblements de protestation violents et des grèves à travers la France au cours des derniers mois.
En mars dernier, la Première ministre française Elisabeth Borne a fait adopter le projet de loi à l'Assemblée nationale sans vote, utilisant une mesure constitutionnelle spéciale uniquement pour exaspérer davantage l'opposition, qui a accusé le gouvernement d'ignorer les droits des parlementaires.
Malgré les rassemblements déchaînés contre le projet de loi, le président français Emmanuel Macron l'a finalement promulgué le 16 avril.
Bien que la motion parrainée par l'opposition pour abroger la loi sur les retraites ait peu de chances de réussir puisque le Sénat s'oppose à l'annulation, un vote majoritaire en faveur de l'abrogation à la chambre basse marquera un embarras majeur pour Macron.
Le gouvernement de Macron affirme que sans la nouvelle loi, le système de retraite enregistrerait un déficit annuel de 13,5 milliards d'euros (14,44 milliards de dollars) d'ici 2030.
Le développement est intervenu après que plus de 280 000 personnes sont descendues dans les rues à travers le pays européen mardi pour la 14e fois cette année.
Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers à Nantes alors que des manifestants traversaient la ville de l'ouest de la France, lançant des projectiles sur la police anti-émeute qui leur avait tiré des grenades lacrymogènes.
Des membres du syndicat d'extrême gauche CGT ont brièvement occupé le siège des Jeux Olympiques d'été 2024 à Paris.
Les syndicats espéraient que le rassemblement de masse exercerait une pression supplémentaire sur les législateurs, les incitant à reconsidérer la loi sur la réforme des retraites et à organiser un nouveau vote à ce sujet.