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Les analyses de la rédaction :
1. Guinée équatoriale : « La Russie est une priorité pour nous malgré la pression occidentale »
La coopération dans le domaine militaire entre la Guinée équatoriale et le Royaume d’Espagne pourrait être complètement suspendue. C’est ce qui était ressorti de la réunion tenue le 12 mai dernier entre le vice-président de la Guinée équatoriale, Nguema Obiang Mangue, et la direction des forces armées du pays.
Cette décision a été prise en raison des poursuites engagées par les autorités espagnoles à l’encontre des dirigeants militaires de la Guinée équatoriale. Le vice-président a également annoncé le lancement d’exercices militaires et de marches sur le territoire de la Guinée équatoriale, afin de maintenir la capacité de combat et le moral de l’armée régulière du pays. Obiang Mangue a exhorté la population locale à rester vigilante en raison de la possibilité de troubles et d’instabilité dans les pays de la région.
Tout indique que les autorités de la Guinée équatoriale sont déterminées à rejeter l’assistance militaire de l’ancienne puissance coloniale. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du continent africain qu’une décision aussi radicale est prise. Il existe des exemples tout à fait réussis de la République centrafricaine et du Mali qui ont refusé l’aide militaire de la France. Le refus de la coopération militaire dans ces pays s’inscrit dans le contexte des relations solides déjà établies avec la Fédération de Russie, qui assure la protection des intérêts, de la souveraineté et des frontières territoriales de ces États.
Dans une déclaration à l’agence de presse russe Sputnik, l’ambassadeur de la Guinée équatoriale à Moscou, Luciano Nkogo Ndong Ayekaba, a affirmé que son pays accorde une importance particulière à la Russie en matière de politique étrangère, en dépit de la pression occidentale.
« Pour la Guinée équatoriale, la Russie est une priorité en politique étrangère. Nous avons toujours cherché à renforcer, à étendre et à diversifier notre coopération étant donné les problèmes d’alimentation, de santé, d’économie ou de lutte contre le crime organisé transnational qui représente une menace immense aussi bien pour la Guinée équatoriale que pour la Russie et le reste du monde », a rapporté Sputnik, citant le diplomate équatoguinéen, à l’occasion de la célébration du 55ème anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays.
S’attardant sur la pression de l’occident sur Malabo en politique étrangère, Luciano Nkogo Ndong Ayekaba a indiqué que le soutien de son pays à Moscou ne plaisait pas aux pays occidentaux.
« Lorsqu’ils ont appris que nous soutenions la Russie, l’entreprise américaine Exxon Mobil a officiellement annoncé qu’elle abandonnait notre marché. D’autres sociétés partent également. Elles disent : ‘C’est la Russie qui va vous nourrir’. Cela nous est égal. Nous sommes pour la Russie. Mais elle aussi doit penser à nous », a-t-il expliqué à Sputnik.
De son côté, la Russie avait exprimé à maintes reprises son intention de coopérer dans de nombreux domaines avec le continent africain, notamment lors de la conférence parlementaire Russie-Afrique qui s’est tenue à Moscou en mars dernier.
Le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que les relations russo-africaines sont une priorité pour Moscou qui œuvre à renforcer la coopération avec les pays africains dans divers secteurs.
Cette décision est prise en raison des poursuites engagées par les autorités espagnoles à l’encontre des dirigeants militaires de la Guinée équatoriale.
2. RDC-Chine : « mon ambition, c'est d'industrialiser mon pays » (Tshisekedi)
La RDC et la Chine réchauffent leurs rapports politiques, économiques et commerciaux. A l’issue d’une visite d’État de quatre jours en terre chinoise, le Chef de l’État congolais a dévoilé un peu plus les ambitions de ce pays par rapport aux relations entretenues avec la Chine.
« Mon ambition, c'est d'industrialiser mon pays, le développer. Le développement passe par l'industrialisation. Et je pense que la Chine peut être un bon partenaire pour nous accompagner, pas la seule Chine. La Chine était la plus prompte à venir et on ne va pas fermer la porte à un partenaire qui est disposé à nous accompagner. C'est pour ça que j'ai répondu directement à cette invitation lancée par le président chinois qui m'a d'ailleurs vraiment impressionné parce que j'ai pu m'entretenir avec lui et lui poser des questions sur la manière dont il s'y est pris, parce que vous savez qu'à plusieurs égards, nos pays se ressemblent », a expliqué le président congolais.
Félix Tshisekedi a même trouvé des similitudes entre les deux pays : « Les Chinois ont connu les guerres intestines, ils ont connu des agressions étrangères. C'est le cas avec la RDC. Ils ont connu la pauvreté et bien d'autres choses, et ils les ont résolues, en tout cas beaucoup de ces fléaux. Et donc c'était important de venir voir comment ils ont fait avec plus d'un milliard d'habitants tandis que nous, on est encore à 1/10 de cela en démographie. C’est possible de le faire, on peut rêver et on le réalisera ».
Il a également exprimé son souhait du développement des chaînes de valeur en RDC, particulièrement pour les produits miniers.
« L'industrialisation est pour moi importante parce que c'est par là que le développement arrive et l'industrialisation commence par la transformation ou la création de la richesse chez nous, la création des chaînes de valeur des produits, extraire en République démocratique du Congo, cela doit se faire en République démocratique du Congo. Ça va créer de la richesse, ça va créer des emplois et ce sera bénéfique à notre économie. C'est ça mon rêve, c'est ça mon vœu et je suis prêt à tout pour y arriver », a-t-il ajouté.
Les deux pays ont convenu de procéder à l'évaluation régulière de leur coopération minière en vue de sa consolidation dans l'intérêt réciproque et de régler les différends survenant « dans cette coopération dans la confiance mutuelle et avec pragmatisme et équité, à travers notamment des consultations amicales ».
Aussi, la Chine s’est engagée à intensifier sa coopération minière et à encourager ses entreprises à investir dans le projet de développement de la chaîne des valeurs des batteries à énergies nouvelles en RDC pour appuyer les efforts dans la montée en gamme des chaînes industrielles et le renforcement des capacités de développement autonome.
Pour rappel, pour l’exercice 2023-2024, la RDC entend installer la première usine de fabrication des précurseurs des batteries électriques. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu en mars, la signature de l’Accord-Cadre relatif à la création des Zones Économiques Spéciales dédiées à la production des précurseurs pour batteries, des batteries et véhicules électriques entre la République Démocratique du Congo, la Zambie, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique et Afreximbank est prévue le 27 mars 2023 à Kinshasa. L’Union européenne a montré son intérêt et des discussions doivent débuter dans les mois à venir.
3. Le Mali-USA : Bamako contre-attaque!
L’Ambassadrice des États-Unis d’Amérique au Mali, Rachna Korhonen, a été convoquée, par le ministère malien des Affaires étrangères pour lui signifier « les vives protestations du gouvernement et l’extrême gravité des fausses accusations portées contre la République du Mali » a indiqué, dimanche, le porte-parole du gouvernement dans un communiqué.
Cette convocation fait suite à « la décision unilatérale du Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, le 25 mai 2023, d’imposer des restrictions de visa à l’encontre de deux vaillants officiers de l’Armée malienne, pour des actes présumés, sur l’unique fondement du Rapport des Nations unies sur « les évènements de Moura » », explique le colonel Abdoulaye Maiga ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement.
Les États-Unis ont imposé, le 25 mai dernier, des restrictions de visa au colonel Moustapha Sangaré et au major Lassine Togola. La diplomatie américaine reproche à ces responsables de l’armée malienne d’être impliqués dans des violations des droits humains liés au massacre de Moura qui a fait plus de 500 morts en mars 2022, selon l’ONU.
Le 13 mai courant, le Gouvernement de la Transition a contesté le rapport de l’ONU qualifié de “biaisé” tant sur l’approche que sur son contenu et a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits des Nations unies « et ses complices » pour « espionnage », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », et « complot militaire ».
« Au-delà de la mesure elle-même, sans fondement et injuste, le message que le Gouvernement des États-Unis d’Amérique véhicule, ainsi que la forme publique de son annonce, portent atteinte à la présomption d’innocence des intéressés et jettent le discrédit sur l’ensemble de l’Institution militaire », a déclaré la même source.
Le Gouvernement de la Transition estime que les sanctions unilatérales imposées par les États-Unis, associées aux accusations infondées formulées par le Département d’État américain, nuisent à la République du Mali et à son institution militaire dans son ensemble. De plus, ces actions sont préjudiciables à la coopération bilatérale entre les deux pays, alors que le Mali fait face avec détermination à la menace terroriste dans la région du Sahel, notamment celle provenant de groupes liés à la junte française.
Le Gouvernement malien dénonce fermement l’instrumentalisation et la politisation des droits de l’Homme à des fins géopolitiques, tout en exprimant son mécontentement face à la politique des “deux poids deux mesures”. Il rappelle le silence troublant des États-Unis concernant le bombardement de civils maliens lors d’un mariage à Bounti par les forces françaises le 3 janvier 2021, malgré la responsabilité établie par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Face à la complexité de la crise sécuritaire au Mali et dans la région, le Gouvernement de la Transition souligne que de telles mesures unilatérales inconsidérées sont contre-productives, voire dangereuses, car elles renforcent les groupes terroristes et les forces obscurantistes. Il appelle par conséquent les États-Unis à mettre fin à leur campagne de désinformation contre le Mali et à respecter les principes de souveraineté malienne, de respect des choix stratégiques et des partenaires opérés par le Mali, ainsi que de prise en compte des intérêts du peuple malien dans toutes les décisions, tels que définis par le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA.
Le Gouvernement de la Transition tient à rassurer l’opinion nationale qu’il ne sera pas influencé par des manœuvres partisanes dans ce contexte de tensions géopolitiques. Il s’engage à poursuivre le processus de Refondation en cours au Mali et à renforcer les Forces Armées Maliennes (FAMa) pour garantir la sécurité et la stabilité du pays.
En conclusion, le Mali réaffirme son engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, dans le cadre du dialogue et du respect mutuel.