L’ancien président russe, Dmitri Medvedev, a averti que plus les armes occidentales fournies à l’Ukraine étaient destructrices et avancées, plus la probabilité d’une « apocalypse nucléaire » est élevée, bien plus d’un an après le début de la guerre entre Moscou et Kiev.
Medvedev, actuellement vice-président du Conseil de sécurité russe, a déclaré mardi que « plus il y aura d’armes fournies, plus le monde sera dangereux », ont rapporté les agences de presse russes TASS et RIA Novosti, le citant alors qu’il était en voyage au Vietnam.
« Et plus ces armes sont destructrices, plus le scénario devient probable de ce qu’on appelle communément une apocalypse nucléaire », a-t-il averti.
La Russie a lancé ce qu’elle a décrit comme une « opération militaire spéciale » en Ukraine le 24 février 2022 dans le cadre d’une mesure de sécurité nationale contre l’avancée persistante vers l’est de l’alliance militaire de l’OTAN dirigée par les États-Unis, ainsi que pour protéger la population russophone de l’est de l’Ukraine contre les actions hostiles de Kiev envers elle.
Depuis lors, les États-Unis et la plupart des pays membres de l’Union européenne ont fourni à l’Ukraine des dizaines de milliards de dollars d’armes, notamment des systèmes de roquettes, des drones, des véhicules blindés, des chars et des systèmes de communication.
Les États-Unis ont jusqu’à présent engagé 37 milliards de dollars d’aide à la sécurité à l’Ukraine depuis le début de la guerre. Washington est le plus grand fournisseur d’armes de l’armée ukrainienne.
Moscou a averti à plusieurs reprises que l’assistance militaire occidentale à Kiev ne ferait que prolonger la guerre et que l’Occident est engagé dans une guerre par procuration avec la Russie au sujet de l’Ukraine, une guerre pouvant dégénérer en un conflit beaucoup plus important. Le Kremlin insiste également sur le fait qu’il ne veut pas déclencher une confrontation militaire directe entre l’OTAN soutenue par les États-Unis et la Russie.
L’avertissement de Medvedev est intervenu ce mardi, quatre jours après que le président américain, Joe Biden a déclaré à ses collègues et dirigeants du G7 à Hiroshima qu’il soutenait un effort conjoint des alliés pour former des pilotes ukrainiens pour des avions de chasse F-16.
Plus tôt ce mois-ci, le Royaume-Uni avait annoncé lors d’un sommet des dirigeants européens à Reykjavik, en Islande, qu’il travaillait avec les Pays-Bas pour construire une soi-disant « coalition de jets » internationale pour aider l’Ukraine à obtenir des avions de F-16 de la part de ses alliés occidentaux.
La France et la Belgique ont également proposé d’aider à former des pilotes ukrainiens sur les avions de chasse modernes. C’est alors que la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les États-Unis ont jusqu’à présent refusé de fournir à Kiev leurs propres avions de combat.
Mercredi, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius avait admis que son pays n’avait ni la capacité d’entraînement ni l’équipement militaire adéquat pour faire partie de l’effort soi-disant occidental visant à sécuriser des avions de guerre avancés pour l’Ukraine.
Séparément mardi, le Kremlin a également déclaré que de nouvelles promesses d’aide militaire à l’Ukraine par les pays occidentaux ne modifieraient pas la situation sur le front, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avertissant que fournir à l’Ukraine des avions de combat F-16 modernes s’accompagnerait de « risques évidents ».
Un jour plus tôt, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, avait également souligné que tout transfert d’avions américains vers l’Ukraine serait « absolument inutile et stupide ».
Mardi, dans un autre développement, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré que la formation des pilotes ukrainiens au pilotage des F-16 avait commencé en Pologne.
« Je suis heureux que la formation des pilotes du F-16 ait enfin commencé dans plusieurs pays. Cela prendra du temps, mais le plus tôt sera le mieux », a-t-il déclaré lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles.
La Pologne, voisine de l’Ukraine et l’un de ses plus grands partisans, se dit depuis des mois prête à former des pilotes ukrainiens sur les avions de combat.
L’Ukraine qui exploite en grande partie de vieux avions de combat de l’ère soviétique a placé l’avion de guerre de fabrication américaine en tête de sa liste de souhaits pour tenter d’accéder à des chasseurs à réaction avancés.
