Le ministre iranien des Affaires économiques et des Finances, Ehsan Khandouzi, rencontre son homologue saoudien dans la ville portuaire de Djeddah dans le cadre du premier développement de ce type pour la conclusion d'une détente entre les pays sous les auspices de la Chine.
Ehsan Khandouzi, qui est arrivé jeudi 11 mai dans la ville saoudienne de Djeddah pour assister aux assemblées annuelles du groupe de la Banque islamique de développement (BID), a évoqué les avantages économiques potentiels du rapprochement Téhéran-Riyad, concrétisé le 10 mars après des pourparlers sous médiation chinoise à Pékin.
« L'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite avec l'aide de pays amis créera davantage d'opportunités de commerce et d'investissement dans les deux États », a-t-il déclaré vendredi en marge de l'événement.
La rencontre a eu lieu vendredi entre Ehsan Khandouzi et Mohammed Aljadaan en marge des assemblées annuelles du groupe de la Banque islamique de développement (BID).
Les deux ministres, qui se sont rencontrés pour la première fois depuis des années, ont discuté des moyens de développer et de renforcer les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran, a rapporté le quotidien Saudi Gazette.
S'exprimant en marge de l'événement multinational de Djeddah, M. Khandouzi a également salué la réconciliation, décrivant l'expansion des relations économiques entre Téhéran et Riyad comme un développement « gagnant-gagnant », qui devrait profiter aux pays de la région.
A la tête d'une équipe économique de haut niveau, M. Khandouzi est le premier ministre iranien à se rendre en Arabie saoudite après la signature de l'accord. Il rencontrera des responsables saoudiens ainsi que des homologues d'autres pays musulmans.
Il doit également prendre la parole lors de la réunion annuelle de la Banque islamique de développement, une banque basée à Djeddah qui soutient des projets d'infrastructure avec la finance islamique.
Il a déclaré le mois dernier que l'Iran visait à porter son commerce annuel avec l'Arabie saoudite à 1 milliard de dollars dans la première étape de la reprise des liens économiques. Cet objectif a été fixé par l'Organisation de promotion du commerce d'Iran (TPO) sur la base des capacités des deux pays.
L'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran en janvier 2016 après que des manifestants en colère ont pris d'assaut l'ambassade du royaume saoudien à Téhéran. Les manifestations en Iran ont été provoquées par l'exécution de l'éminent religieux chiite Cheikh Nimr Baqir al-Nimr.
A partir de 2021, cependant, les deux parties ont tenu cinq cycles de négociations dans la capitale irakienne, Bagdad. En mars de l'année en cours, ils ont conclu un accord de détente après plusieurs jours de négociations intensives organisées par la Chine. L'accord les obligeait à rétablir leurs relations diplomatiques et à rouvrir leurs ambassades dans un délai de deux mois.
Plusieurs responsables iraniens et saoudiens ont salué le rapprochement comme une source de bénéfices non seulement pour les deux pays mais aussi pour toute la région.
En janvier dernier, le ministre saoudien avait annoncé que Riyad envisagerait de s'engager au commerce international via des devises autres que le dollar américain.
« Il n'y a aucun problème à discuter de la manière dont nous concluons nos accords commerciaux, que ce soit en dollar américain, en euro, en riyal saoudien », a déclaré Aljadaan à l'époque.
L’Iran a également préconisé l'utilisation de monnaies locales dans les transactions économiques bilatérales avec des pays amis.
La coopération de l'Iran avec ses voisins
Le ministre des Finances de la RII a réitéré que la politique de la République islamique d'Iran (RII) était basée sur le renforcement de ses liens avec les États voisins.
« Nous avons eu de bons acquis depuis un an et demie et nous nous attendons à une embellie des liens économiques, commerciaux et des investissements avec nos voisins », a-t-il indiqué.
Téhéran croit pouvoir bénéficier des capacités des membres de la Banque islamique de développement, a déclaré le ministre, notant que la réunion à Djeddah pouvait ouvrir la voie à une coopération accrue.
Faisant référence aux progrès de l'Iran dans diverses technologies telles que la production d'équipements médicaux, de médicaments et de centrales électriques, ainsi que dans les biotechnologies et les nanotechnologies, le ministre a déclaré que Téhéran était déterminé à partager ces progrès avec les pays membres et d'autres Etats musulmans.
