Les infirmières de tout le Royaume-Uni ont mené une nouvelle grève dans le cadre d'une action de protestation du syndicat Royal College of Nursing (RCN) dans ce qu'ils appellent leur plus grand arrêt de travail à ce jour cette année, alors que la crise du coût de la vie s'aggrave à travers le pays.
La grève qui a commencé dimanche soir touchera la moitié des instituts du National Health Service (NHS) du gouvernement britannique, une première fois pour des infirmières travaillant dans les services A&E (accidents et urgences), les soins intensifs et les services de cancérologie.
La grève que le gouvernement a décrite comme "incroyablement perturbatrice pour les patients", doit se poursuivre jusqu'à lundi minuit, bien que le syndicat ait accepté que le personnel infirmier puisse être rappelé dans certains secteurs critiques.
La grève de 24 heures a lieu avant une réunion cruciale entre un certain nombre de syndicats de la santé, de ministres et de dirigeants du NHS mardi, réunion au cours de laquelle l'offre salariale de 5% du gouvernement sera discutée.
La Royal College of Nursing avait précédemment rejeté l'offre de hausse de salaire du gouvernement et elle avait déclaré cette dernière grève est leur troisième de cette année dans le dossier du conflit sur les salaires, le recrutement et les gardes au sein du NHS.
Les membres du syndicat « Unite » de certains instituts du National Health Service et de services d'ambulance en Angleterre participent également à une grève lundi et mardi, après avoir également voté pour rejeter la dernière offre salariale.
Le secrétaire britannique à la Santé, Steve Barclay, a quant à lui qualifié la décision de grève de Royal College of Nursing de "prématurée" et d’irrespectueuse envers les autres syndicats participant à la réunion de mardi.
Le NHS England a également annoncé que la grève était la plus grande action revendicative à ce jour, avertissant les patients de s'attendre à "des perturbations et des retards dans les services pendant la période de grève".
Il a en outre averti que les effectifs de certains domaines seraient "exceptionnellement bas, inférieurs à ceux des jours de grève précédents" et que le nombre de rendez-vous reportés à la suite de la grève devait atteindre un demi-million la semaine prochaine.
4 600 hôtels-restaurants ont fait faillite au cours de l’année écoulée
Par ailleurs, toujours au Royaume-Uni, 4 600 entreprises du secteur de l’hôtellerie-restauration ont fait faillite au cours de l’année écoulée, pour cause notamment de la hausse de l’inflation et du coût de l’énergie.
En effet, la montée en flèche des coûts de l’énergie a eu raison de milliers d'entreprises du secteur de l’hôtellerie-restauration. La flambée de l'inflation, associée à l'aggravation de la crise du coût de la vie, a conduit à la fermeture de 4 593 établissements d'accueil britanniques sous licence au cours de l'année jusqu'en mars, selon la dernière veille du marché de l’hôtellerie-restauration CGA par NIQ et AlixPartners.
"Chacune des 4 593 fermetures au cours des 12 derniers mois représente une triste perte d'emplois et le retrait permanent d'un atout communautaire", a déclaré Karl Chessell, directeur pour les opérateurs hôteliers et alimentaires CGA par NIQ.
Au cours des trois premiers mois de 2023, plus de 750 sites ont fermé, selon les chiffres globaux.
"La récente réduction du soutien gouvernemental sur les factures d'énergie, parallèlement à une hausse des taux de salaire minimum et à la charge fiscale en cours, laisse désormais des milliers de sites plus fragiles menacés de fermeture", a ajouté Chessell.
Selon les nouvelles données, depuis mars 2022, plus de 12 lieux d'accueil ont fermé chaque jour, tandis que les restaurants ont également connu une année particulièrement dommageable, le nombre de restaurants agréés ayant diminué de 7,8 % sur la même période.
Graeme Smith, directeur général d'AlixPartners, a déclaré que le secteur de l'hôtellerie était confronté à "des vents contraires continus" depuis la détérioration économique du pays, ajoutant que "cette dernière étude souligne le fossé croissant entre les grands et les petits opérateurs".
"Le taux de fermeture des entreprises indépendantes - (qui sont) la force motrice et entrepreneuriale du secteur - continue de dépasser largement les entreprises les mieux financées et les opérateurs de marque", a déclaré Smith.
Cette évolution est intervenue après que les organismes commerciaux ont appelé vendredi une intervention urgente du gouvernement sur les coûts de l'énergie et les contrats pour éviter "des milliers de pertes d'emplois".
Ajoutant aux défis économiques, plus tôt en avril, l'Office for National Statistics (ONS) a signalé que les postes vacants au Royaume-Uni avaient chuté pour le neuvième mois consécutif, signe que les perspectives économiques incertaines ont un impact important sur le marché du travail britannique.
Les données ont révélé que le taux de chômage a également augmenté à 3,8% au cours des trois mois précédant février, le plus élevé depuis le deuxième trimestre de 2022, tandis que les postes vacants ont encore diminué de 47 000 au cours des trois premiers mois de 2023.
De plus, la pression économique et la hausse de l'inflation ont incité de nombreux travailleurs de différentes industries à organiser de temps en temps des actions revendicatives, provoquant des perturbations dans les services dans différents secteurs.
Une crise du coût de la vie provoquée par de fortes hausses des prix des aliments et de l'énergie a fait que les Britanniques et les entreprises ont du mal à payer leurs factures. Le gouvernement conservateur soutient que les augmentations de salaire augmenteraient l'inflation qui s'élève actuellement à 10,4 %.
