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Un haut diplomate de l'UE appelle à des patrouilles maritimes dans le détroit de Taïwan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. ©AFP

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne a appelé à des patrouilles maritimes le long du détroit de Taïwan, ce qui contraste fortement avec l’annonce de la France selon laquelle elle s’oppose à ce que l’UE soit prise dans l’escalade des tensions entre la Chine et les États-Unis.

Dans un article publié, le 23 avril, dans le Journal du dimanche, Josep Borrell a écrit que les cuirassés de l’Union européenne devraient patrouiller dans le détroit de Taïwan en signe d’engagement.

En ce qui concerne la présence de l’UE dans le détroit de Taïwan, Borrell a insisté sur le fait que les Européens devaient être « très présents sur cette question », notant que les développements concernant la crise américano-chinoise dans la région concernaient le continent européen « sur le plan économique, commercial et technologique ».

Ses propos faisaient écho aux propos qu’il avait tenus lors d’un débat sur la Chine au Parlement européen mardi.

« Taïwan fait clairement partie de notre périmètre géostratégique pour garantir la paix », a déclaré Borrell ajoutant : « Ce n’est pas seulement pour une raison morale qu’une action contre Taïwan doit nécessairement être rejetée, c’est aussi parce que ce serait, sur le plan économique, extrêmement grave pour nous, car Taïwan a un rôle stratégique dans la production des semi-conducteurs les plus avancés » a-t-il dit.

Les commentaires de Borrell interviennent après que le président français Emmanuel Macron a déclaré plus tôt ce mois-ci que l’Europe ne devrait pas être un « suiveur » des États-Unis en cas de conflit avec la Chine à propos de Taïwan.

Le président français Emmanuel Macron, qui s’est rendu en Chine au début du mois, a réaffirmé la position de Paris sur Taïwan, déclarant que « la France est pour le statu quo à Taïwan » et une « solution pacifique à la situation ».

Cependant, les propos de Macron ont suscité la controverse surtout après avoir déclaré que l’Élysée n’était pas un adepte de la politique étrangère américaine à l’égard de la Chine.

« Si les tensions entre les deux superpuissances s’intensifient... nous n’aurons ni le temps ni les ressources pour financer notre autonomie stratégique et nous deviendrons des vassaux », a-t-il prévenu, exhortant ses collègues dirigeants européens à devenir autonomes.

Macron a déclaré dans une interview : « La question à laquelle nous devons répondre, en tant qu’Européens, est la suivante : est-il dans notre intérêt d’accélérer (une crise) à Taïwan ? Non. »

Ces remarques ont été considérées comme une tentative de l’UE de rechercher l’indépendance des États-Unis et de créer sa propre force militaire autonome.

Certains dirigeants de l’UE se sont montrés sceptiques quant à la rupture de leurs liens avec les États-Unis et à un virage vers la Chine.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a affirmé que les Européens faisaient une erreur potentiellement historique en recherchant des liens plus étroits avec la Chine.

« Ils se tournent, avec une vision à courte vue, vers la Chine afin de pouvoir vendre des produits européens au prix d’un énorme coût géopolitique, augmentant notre dépendance vis-à-vis de la Chine plutôt que de la réduire », a-t-il affirmé lors d’un discours à Washington.

« Vous ne pouvez pas protéger l’Ukraine aujourd’hui et demain en disant que Taïwan n’est pas votre affaire », a-t-il ajouté devant le centre de recherche Atlantic Council, paraphrasant le président français sans toutefois le nommer.

Pékin s’oppose à une intervention militaire étrangère autour de la Chine et, en ce qui concerne le Taipei chinois, Pékin considère Taïwan comme une partie inséparable du territoire chinois.

La Chine n’exclut pas de recourir à la force pour restaurer sa souveraineté sur l’île si les moyens diplomatiques échouent.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV