Pékin a lancé, samedi 8 avril, des manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan qui se poursuivront jusqu'au lundi 10 avril, mobilisant au moins neuf navires de guerre et 71 avions militaires, a fait savoir le commandement du théâtre oriental de l'Armée populaire de libération (APL) de Chine.
La patrouille et les exercices se déroulent dans les zones maritimes et l'espace aérien du détroit de Taïwan, au large des côtes de l'île, a indiqué Shi Yi, le porte-parole du commandement.
Ces opérations servent d'avertissement sévère contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant « l'indépendance de Taïwan » et les forces extérieures et contre leurs activités provocatrices, a déclaré M. Shi, ajoutant que les opérations sont nécessaires pour sauvegarder la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de la Chine.
Selon la télévision d'État chinoise, l'exercice se concentre sur la capacité à prendre le contrôle de la mer, de l’espace aérien et de l’information afin de créer une dissuasion et un « encerclement total » de Taïwan.
Des manœuvres chinoises de grande ampleur sont menées en réponse à la récente rencontre entre la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, et le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, en Californie.
À ce propos, on rappellera que McCarthy a accueilli Tsai Ing-wen en Californie le mercredi 5 avril, devenant ainsi la personnalité américaine la plus importante à rencontrer un dirigeant taïwanais sur le sol américain depuis des décennies, en dépit des avertissements répétés de la Chine.
En outre, quelques heures avant la réunion du mercredi à Los Angeles entre la présidente Tsai Ing-wen et M. McCarthy, le troisième plus haut responsable américain, le porte-avions chinois Shandong avait traversé les eaux au sud-est de Taïwan pour se rendre dans le Pacifique occidental.
En réponse à cette rencontre, Pékin a multiplié les mises en garde et a émis une nouvelle réprimande sévère jeudi.
« La Chine s'oppose fermement à ces actes et les condamne fermement », a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, ajoutant que la Chine prendra des mesures déterminées et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale.
Par ailleurs, la Chine a imposé de nouvelles sanctions à Hsiao Bi-khim, ambassadrice de facto de Taïwan aux États-Unis, en lui interdisant, ainsi qu'aux membres de sa famille, d'entrer sur le territoire chinois, Hong Kong et Macao.
Il est à noter que la Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces à reprendre, par la force si nécessaire, et considère toute rencontre entre des dirigeants taïwanais et étrangers comme une atteinte à sa souveraineté.