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Réforme des retraites: la profonde colère des manifestants à travers toute la France

La manifestation contre la réforme des retraites, le 6 avril 2023, à Paris. ©AFP

Pour maintenir la pression sur l’exécutif, les syndicats ont mobilisé à nouveau les protestataires, pour la 11e journée de manifestations contre la réforme des retraites en France. Les syndicats estiment que près de deux millions de personnes ont défilé en France ce jeudi. Un chiffre similaire à celui de la dernière mobilisation, le 28 mars.

Des milliers de personnes sont descendues dans la rue, ce jeudi 6 mars notamment à Bordeaux, à Lyon, à Marseille et à Paris. 

Selon le ministère de l'Intérieur, 570.000 personnes ont manifesté dans le pays dont 57.000 d'après la préfecture de police et 400.000 selon la CGT, à Paris.

La préfecture de police indique qu'il y a 77 blessés parmi les forces de l'ordre. 13 d'entre eux ont été transportés en milieu hospitalier.

L'intersyndicale appelle, à travers une conférence de presse, à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 13 avril. Cela sera la 12e journée de protestation contre la réforme des retraites.

À la veille de cette 11e journée de mobilisation, les leaders des huit principaux syndicats se sont rendus à Matignon pour demander à la Première ministre française, Elisabeth Borne de « retirer » sa réforme, et d’affirmer haut et fort qu’ils refusent en attendant de « tourner la page » et « d’ouvrir, comme le propose le gouvernement, d’autres séquences de concertation ».

Lire Aussi : Réforme des retraites : l’échec des pourparlers entre le gouvernement français et les syndicats

À l’issue de cette réunion, les représentants des syndicats français ont fait part de l’échec des pourparlers avec Borne, qui a, sans surprise, refusé de revenir sur le projet gouvernemental de réforme des retraites. Ils ont également appelé un maximum de travailleurs et de citoyens à participer aux manifestations massives prévues jeudi 6 avril.

À Paris, 400 000 manifestants se sont rassemblés ce jeudi, a annoncé la CGT. Quelques lycées et universités ont aussi fait l’objet de blocages, par exemple à Paris, sur les sites de la Sorbonne et d’Assas.

De plus, des manifestants réunis autour de Sud-Rail ont pénétré et assiégé pendant une vingtaine de minutes le Centorial, à Paris, ancien siège social du Crédit lyonnais qui abrite désormais, entre autres, le plus grand gestionnaire d’actifs américain du monde, BlackRock. Ils entonnent « Anti ! Anti ! Anticapitaliste ! » au siège de Blackrock, ce « symbole » de ce que dénoncent les syndicats.

En marge de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, la célèbre brasserie parisienne La Rotonde a été la cible de dégradations en marge du cortège syndical. Les pompiers de Paris sont rapidement intervenus pour éteindre l’incendie. Et ce, afin d’éviter une propagation plus importante des flammes.

De nombreux jets de projectiles, bouteilles et pavés ont été envoyés sur les forces de l’ordre depuis 15h30 au bord de la brasserie parisienne. 300 personnes s’en sont prises à l’établissement, a annoncé la police française, soulignant que 20 personnes ont été interpellées lors de la manifestation parisienne.

Cet établissement avait déjà été vandalisé lors d’une manifestation de gilets jaunes en 2020. Emmanuel Macron y avait célébré en 2017 son score au premier tour de l’élection présidentielle.

À Bordeaux, tandis que le début du cortège arrive place de la Bourse où elle doit s’achever, en réaction à une interpellation, un groupe de manifestants est allé au contact des forces de l’ordre. En quelques minutes, des projectiles ont fusé, et les forces de l’ordre ont fait usage de premiers gaz lacrymogènes. Des tensions se poursuivent dans les rues adjacentes.

Selon l’intersyndicale, 60 000 bordelais manifestent contre le projet controversé de réforme des retraites.

À Lyon, la mobilisation de ce jeudi est une des plus importantes depuis le début du mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Les destructions de vitrines d’agences de banques et d’assurances, de panneaux publicitaires, ne se comptent plus sur le passage du défilé qui avance dans les fumées lacrymogènes.

Toujours selon l’intersyndicale française, 32 000 manifestants descendent dans la rue pour protester contre le projet gouvernemental.

À Marseille, des manifestants conduisent des actions de blocage ce jeudi matin, avant le départ de la manifestation, notamment au lycée Thiers, au siège de la métropole, ou encore à la tour La Marseillaise.

Par ailleurs, comme il a en pris l’habitude, le maire de Marseille divers gauche, Benoît Payan, a quitté son bureau pour descendre sur le Vieux-Port et marquer son soutien aux manifestants contre la réforme des retraites. L’élu marseillais a saisi l’occasion pour renouveler son appel au président de la République à ne pas promulguer la loi.

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« La Première ministre doit garder sa porte ouverte et proposer des avancées aux syndicats. De leur côté, les organisations syndicales doivent montrer une volonté de trouver des solutions. Le gouvernement ne peut pas prendre le risque d’une radicalisation d’un mouvement social qui reste toujours très fort. Je ne peux imaginer que cela soit un objectif. Aujourd’hui encore tout ce qui a été fait, peut être défait », a-t-il assuré.

En outre, les électriciens et les gaziers se sont également mobilisés en masse dans le cortège marseillais, ouvrant la route avec un défilé de plusieurs dizaines de véhicules d’intervention.

L’indignation populaire face à l’imposition par Macron du projet de loi sans vote parlementaire a déclenché des affrontements quotidiens entre manifestants et policiers dans les villes françaises au cours des dernières semaines.

Macron a déclaré que la législation entrerait en vigueur d’ici la fin de l’année malgré l’escalade des tensions et les appels à son éviction. Le gouvernement a fait valoir que les changements sont nécessaires pour empêcher le système de retraite de sombrer dans le déficit.

Si le Conseil constitutionnel donne son feu vert le 14 avril, Macron pourra signer les modifications législatives. Le conseil a le pouvoir d’annuler le projet de loi ou des parties de celui-ci s’il le considère comme une violation de la Constitution, mais il rejette rarement des projets de loi entiers.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV