Le périple en cours de Kamala Harris dans trois pays africains est interprété d’une certaine façon dans l'optique du « transfert » du néo-colonialisme américain.
La tournée actuelle de la vice-présidente de Biden fait la une des médias. Mais ce qui a été au centre de l'attention des médias du monde, ce sont ses pays de destination en Afrique. Un certain nombre d’experts déclarent que les États-Unis ont l’intention de combler le vide de l’ancien colonialiste français dans le continent noir, et pas apaiser les soucis des États africains.
L'historien américain Gerald Horne dit à Sputnik que le voyage de Kamala Harris au Ghana, en Tanzanie et en Zambie s’explique par la motivation américaine à introduire le néocolonialisme à l’américaine en Afrique, au détriment des questions humaines. Sans ignorer les buts diplomatiques et économiques des États-Unis dans la sphère australe de ce vaste continent.
« Vous seriez naïf si vous pensiez que le périple de la vice-présidente Kamala Harris en Afrique était motivé par des préoccupations humanitaires ou autres. Cela a tout à voir avec l'impérialisme, avec la politique de puissance, avec la perpétuation du néocolonialisme », assure-t-il.
« "L’impérialisme américain" cherche à assumer le rôle que la France perd en Afrique », ajoute le chercheur. Pour lui, il s’agit du "transfert retardé de l'empire néocolonial français en Afrique" à Washington.
En début de semaine Kamala Harris est arrivée au Ghana, puis s’est rendue en Tanzanie et gagnera ensuite la Zambie. Janet Yellen la secrétaire d'État américaine au Trésor, a récemment aussi effectué une visite à Lusaka.
En guise d’illustration, si l’alter-ego de Biden s’est rendu en Zambie, c’est parce que celle-ci est proche du Zimbabwe dont le gouvernement est contre la « pénétration du colonialisme » en Afrique. De plus, selon cet historien américain, "les États-Unis sont dégoûtés du régime actuel en Afrique du Sud, en raison de son association avec le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine au sein des BRICS".
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Kamala Harris et d’autres politiciens américains qui ont voyagé avant elle en Afrique, tentent de renforcer la présence américaine dans des parties du continent africain, où les tendances anti-américaines sont devenues de plus en plus fortes.
L'Afrique du Sud ne montre pas un bon visage aux États-Unis en raison des expériences amères de la domination coloniale sous le régime de Protoria.
En attendant, il va sans dire que les Américains portent une attention particulière à la Zambie car ce pays possède des mines de cuivre, « le métal très prisé pour la montée en puissance de l'économie verte ». Et la dernière et peut-être la raison la plus importante de l'attention particulière accordée récemment par l'Amérique à l'Afrique est l'approche positive et étendue des pays africains vers une interaction étendue avec la Chine et la Russie, alors que les responsables de Washington se sont toujours inquiétés de l'influence de ces deux puissances dans toutes les régions du monde et en particulier en Afrique riche en ressources naturelles.