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E-Press du 29 mars 2023

Au sommaire :

1- La dédollarisation du monde progresse

Par Emir Sader

L’accord entre les banques centrales de Russie et d’Iran constitue une nouvelle étape dans le processus de dédollarisation de l’économie mondiale. Dans le cadre de cet accord, 52 banques iraniennes seront liées à 106 banques russes.

L’utilisation du rouble et du rial représentant plus de 60% des échanges commerciaux entre les deux pays, l’accord permettra d’éviter les sanctions occidentales et de résoudre les problèmes commerciaux entre les deux pays.

Les banques centrales des deux pays travaillent à l’introduction d’une monnaie commerciale commune remplaçant le dollar américain. Il s’agirait d’une monnaie numérique couverte par l’or. Grâce à ces mesures, la Russie est devenue le plus grand investisseur en Iran, représentant 45% du total des investissements étrangers. La Russie investit dans des projets énergétiques, les chemins de fer, la construction automobile et l’agriculture.

Tout cela fait partie de l’accord qu’ont conclu, en septembre 2022 à Samarkand, le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping visant à renforcer le monde multipolaire. Les entretiens de Poutine avec le président iranien Ebrahim Raïssi à Samarcande étaient basés sur une stratégie commune profonde entre les deux pays.

Les plans de la Russie et de l’Iran s’inscrivent dans le cadre de l’ « axe oriental », privilégiant les États régionaux de Russie, de Chine, d’Inde et d’Asie centrale.

La dimension mondiale de cette tendance est liée à la formation et au renforcement des États BRICS. Au cours de 2023, ils approfondiront le développement de leurs systèmes de paiements financiers mutuels et de leur propre monnaie de réserve. Actuellement, il y a au moins 13 candidats confirmés à l’adhésion aux BRICS, dont l’Argentine, l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Indonésie.

La proposition du Brésil visant la création d’une monnaie commune sud-américaine va dans le même sens. Cette monnaie, appelée Sur, sera employée pour les échanges entre les pays de la région, à commencer par l’Argentine et le Brésil. Une banque centrale sud-américaine doit être créée, s’appuyant sur les réserves brésiliennes.

Tout cela renforcera le processus international de la dédollarisation du commerce international tout en affaiblissant la domination économique des États-Unis sur l’échiquier global. La lutte pour la création d’un monde multipolaire se déroule donc parallèlement au processus de dédollarisation du commerce international.

Source : Pagina 12 via Horizons et débats

2- Ukraine : la défaite de l’OTAN est inévitable

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé que l’Occident devrait se préparer à un conflit continu en Ukraine et que les pays membres de l’alliance devront consacrer une partie de leur PIB à leurs dépenses de défense et à l’aide en armements à fournir à Kiev. Or, les Européens et les Américains ne peuvent pas se permettre que la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie en Ukraine ne dure trop longtemps.

« Si l’Occident veut une guerre prolongée et il semble qu’il le veuille, c’est parce qu’il a peur de la défaite qui semble inévitable en ce moment, la défaite de l’OTAN dans sa guerre par procuration contre l’Ukraine ! », a déclaré à Sputnik le professeur Stevan Gajiс, un chercheur associé à l’Institut d’études européennes de Belgrade.

« Ils devront investir davantage dans leur industrie, ce qui est maintenant une tâche particulièrement difficile puisque de nombreux pays occidentaux se sont désindustrialisés, puisqu’ils ont envoyé leurs industries à l’étranger, notamment en Chine et dans d’autres pays asiatiques. Je pense que les stocks qui existent sont les premiers à partir. Donc ils seront de plus en plus vides », a-t-il poursuivi.

Le 21 mars, Stoltenberg a dévoilé son rapport annuel pour 2022 lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Le chef de l’OTAN a affirmé que l’alliance « est plus unifiée qu’elle ne l’a été depuis au moins la fin de la guerre froide » et qu’elle est prête à continuer à soutenir Kiev dans son conflit avec la Russie.

Stoltenberg a déclaré que si le président russe Vladimir Poutine voulait « moins d’OTAN », il aura bientôt « plus d’OTAN » à sa porte étant donné l’adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède au bloc. À en juger par les propos du secrétaire général de l’OTAN, l’alliance s’était depuis longtemps préparée à un conflit avec la Russie :

« L’OTAN a mis en place le plus grand renforcement de notre défense collective depuis une génération », a déclaré Stoltenberg. « Ainsi, lorsque les chars russes sont entrés en Ukraine, nous étions prêts. En quelques heures, nous avons activé nos plans de défense de la Baltique à la mer Noire. »

Il a salué l’importante assistance militaire du collectif occidental à Kiev et a révélé que l’alliance est « en train de convenir de nouvelles capacités pour la production de munitions décisives au combat et de s’engager aussi avec les industriels pour augmenter la production et soutenir encore plus l’Ukraine » dans son conflit avec la Russie.

Stoltenberg a noté que de nombreux alliés de l’OTAN se sont engagés à augmenter leurs dépenses de défense dans le cadre de l’opération spéciale russe en Ukraine : « Maintenant, ces promesses doivent se transformer en argent réel, en contrats et en équipements concrets, car les dépenses de défense sous-tendent tout ce que nous faisons », a-t-il expliqué.

Plus tôt, l’UE avait conclu un accord pour envoyer à l’Ukraine un million de cartouches dans les 12 prochains mois. Le nouveau plan consistera donc dans le don de munitions de ses propres stocks par l’UE à Kiev et d’achat aussi de nouveaux obus pour l’Ukraine.Ni ne les États-Unis ni l’UE ne peuvent reconstituer rapidement des munitions en baisse.

La réalité n’est pas aussi rose que celle décrite par le chef de l’OTAN, note le professeur Gajiс. « Je pense que nous pouvons déjà voir que l’OTAN et les États-Unis essaient de trouver des armes partout où ils [le peuvent] », a noté le chercheur serbe.

Olaf Scholz s’est rendu en Amérique latine pour mener de telles affaires, mais avec peu ou pas de succès. Ils essaient de faire la même chose en Afrique et dans toute l’Asie. Jusqu’à présent, il semble qu’ils n’aient réussi qu’avec des obus du Pakistan et uniquement en raison de troubles internes dans ce pays, qui ont été causés à bien des égards par les États-Unis. Je pense tout de même que la Corée du Sud et le Japon pourraient aussi être intéressés à fournir des armes à l’OTAN.

Selon Gajiс, le complexe militaro-industriel américain n’est pas encore pleinement opérationnel.« L’UE dit qu’elle achètera des obus, mais d’où ? » demande Matthew Gordon-Banks, ancien député conservateur britannique et chercheur principal à la « UK Defence Academy » qui a ajouté : « Les provisions n’existent pas pour pouvoir acheter. »

Les médias occidentaux ont averti à plusieurs reprises que l’Ukraine brûlait ses munitions plus rapidement que les États-Unis et l’OTAN ne pouvaient en reproduire. Selon la presse américaine, pour continuer à fournir des munitions au régime de Kiev et reconstituer ses propres stocks, le Pentagone envisage d’augmenter substantiellement la production des munitions et de mettre des pans de l’industrie de défense américaine « sur le pied de guerre » alors qu’il n’est techniquement pas en guerre. En particulier, l’armée américaine prévoit une augmentation de 500% de la production d’obus d’artillerie, de 15 000 par mois à 70 000, comme l’a déclaré le chef des acquisitions de l’armée Doug Bush aux médias américains le mois dernier.

« Il faudra dix ans aux États-Unis pour remplacer les stocks dépensés au niveau de production actuelle », a souligné l’ancien législateur britannique.

La situation devient de plus en plus désespérée pour Kiev alors que les forces russes poursuivent leur offensive et encerclent Bakhmout, également connu sous le nom d’Artemovsk, selon Gordon-Banks.« L’Ukraine manque de main-d’œuvre, de munitions et surtout d’obus d’artillerie », a-t-il dit.

« L’idée que l’UE, l’Amérique ou n’importe qui d’autre puisse remplacer ces lacunes avant une offensive russe majeure lorsque les conditions météorologiques et terrestres s’améliorent est un non-sens. Plus les Américains insistent, plus des Ukrainiens meurent dans ce conflit ».

« Généralement, les États-Unis sont dans une mauvaise situation en ce qui concerne leur domination mondiale, l’évaporation du pétrodollar et d’autres changements tectoniques importants, ceux qui ont été annoncés par le président Xi à la fin de sa visite en Russie », a déclaré Gajiс, faisant référence à la dernière rencontre entre le président Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine. « À long terme, le seul véritable bénéficiaire aux États-Unis sera le complexe militaro-industriel. Peut-être que tout cela est une mauvaise nouvelle pour Wall Street, mais ça ne l’est certainement pas pour le complexe militaro-industriel qui aura lui des transactions lucratives. »

L’économie américaine est toujours submergée par l’inflation alors qu’une crise bancaire à part entière pourrait également bientôt se dérouler dans le pays, comme le préviennent les observateurs internationaux. Le pays est confronté à une crise économique à multiples facettes, tandis que l’Europe, qui souffre déjà d’une inflation plus élevée, se prépare à un débordement du gâchis bancaire américain dans les économies de l’UE.

Des manifestations contre la chute du niveau de vie et contre de nouvelles dépenses pour la guerre par procuration occidentale en Ukraine ont eu lieu sur tout le continent européen au cours des derniers mois.

Les peuples européens en ont assez de la baisse du niveau de vie et du manque d’énergie bon marché tandis que leurs dirigeants soutiennent Kiev dans le conflit en cours, selon Gordon-Banks.

En fait, l’UE continue de soutenir la région de Kiev parce que les politiciens européens ont leur « peau politique » en jeu dans la guerre par procuration de l’Occident contre la Russie en Ukraine, a déclaré Gajiс. Si Kiev perd, ce que l’universitaire serbe pense être inévitable, c’est le fait que ces responsables européens deviendront alors des « perdants politiques ».

« Par conséquent, ils pousseront l’agenda jusqu’au bout. C’est pourquoi ils y voient un intérêt personnel. Bien qu’objectivement parlant, cela va complètement à l’encontre des intérêts de leur propre pays ! », a conclu Gajiс

Source : Pars Today

3- USA : échec d’une arme hypersonique

Pas de bol. Un récent essai d’un missile hypersonique aéroporté américain effectué il y a deux semaines s’est soldé par un échec. Selon le secrétaire à la Force aérienne des États-Unis, l’armée de l’air n’a pas obtenu les résultats escomptés.

Les récents tests d'un missile hypersonique aéroporté américain prometteur qui ont eu lieu le 13 mars ont échoué, a déclaré ce mardi 28 mars Frank Kendall III, actuel secrétaire américain à la Force aérienne des États-Unis.

"Le test d'une arme hypersonique par l'US Air Force le 13 mars n'a pas été un succès […]. Nous n’avons pas obtenu les données dont nous avions besoin", a-t-il dit devant les membres du Congrès.Selon M. Kendall, il s’agissait du missile AGM-183 ARRW qui avait été tiré par un bombardier stratégique B-52H au large de la Californie.

Retard par rapport à la Russie

Les armes hypersoniques se déplacent à des vitesses très élevées et sont très maniables, ce qui les rend difficiles à abattre. Les États-Unis sont en retard sur la Russie et la Chine en ce qui concerne le développement d'armes hypersoniques, où de tels systèmes sont déjà opérationnels.

Début mars, le Président américain Joe Biden avait déclaré que le développement de missiles hypersoniques nécessitait une expansion de la capacité industrielle et avait ordonné la levée de certaines restrictions relatives à la loi sur la production de défense.

Une large gamme d’armes hypersoniques

Précédemment, un expert militaire, Alexeï Léonkov, avait indiqué à Sputnik que Moscou disposait depuis longtemps d'une large gamme d'armes hypersoniques et travaillait sur une nouvelle génération d'entre elles. Et ce alors que Washington en est encore à réaliser des vols stables à des vitesses supersoniques.

Selon M. Léonkov, l'armée russe dispose de systèmes de missiles hypersoniques de série, aériens, maritimes et terrestres, tels que le Kinjal, le Zircon et l'Iskander, ainsi que de l'ogive de planification Avangard.

Le 19 février, le Kremlin avait annoncé que des missiles hypersoniques Kinjal avaient été tirés lors d’exercices de routine des forces de dissuasion stratégiques.

4- Sainte-Soline : Dissolution de Soulèvements de la Terre par Darmanin

Gérald Darmanin a déclaré devant les députés qu'il allait demander la dissolution de l'organisation Soulèvements de la Terre, à l'origine de la manifestation de Sainte-Soline qui a engendré plusieurs blessés graves.

Le ministre de l'Intérieur est revenu sur les événements violents de Sainte-Soline survenus le 25 mars. Devant les députés lors des questions au gouvernement, il a annoncé qu'il engagerait une procédure de dissolution de Soulèvements de la Terre, l'organisation écologiste ayant appelé à la manifestation interdite qui a engendré violences et blessés graves. 

« Je constate comme vous l'extrême violence de certains groupuscules dont les services de renseignement démontrent qu'ils sont à la fois fichés [...] parfois depuis de très nombreuses années et qui sont responsables de grandes violences et je pense notamment au groupement de fait de Soulèvements de la Terre », a-t-il déclaré.

« Plusieurs envahissements d'entreprises, plusieurs exactions fortes contre les forces de l'ordre, plusieurs destructions de biens, des centaines de gendarmes ou de policiers blessés, plusieurs appels à l'insurrection. » « J’ai donc décidé d'engager la dissolution de Soulèvements de la Terre que je proposerai après contradictoire à un prochain Conseil des ministres », a-t-il conclu.

Pendant sa prise de parole, le ministre a par ailleurs dit avoir une pensée pour les blessés et « ceux qui luttent pour la vie en ce moment ».  Les Soulèvements de la Terre se décrivait en janvier au JDD comme « une coalition de syndicats, de paysans, de citoyens, de collectifs, d’ONG, de groupes locaux, décidés à lutter contre le réchauffement climatique ».

Toujours selon l'hebdomadaire plusieurs organisations célèbres comme la Confédération paysanne, Youth for climate ou Extinction rebellion en sont « partie prenante ». Ils entendent mener des actions partout en France pour lutter contre « l’accaparement continu des terres par l'agro-industrie et l’artificialisation des sols ».  

La manifestation de Sainte-Soline avait été interdite par crainte de débordements. Les images de violences contre les gendarmes ont fait le tour du monde. Les forces de l'ordre sont, elles, accusées de recours excessif à la force qui a engendré de nombreux blessés, dont plusieurs graves. Côtés forces de l'ordre, le bilan est de 47 gendarmes blessés, dont deux grièvement.  La manifestation entendait dénoncer un projet d'instauration de gigantesques retenues d'eau pour l'agriculture en période de sécheresse et qui sont accusées de privatiser les ressources naturelles et de porter atteinte aux stocks d'eau.

Source : RT France

5- L'Iran veut rétablir ses relations diplomatiques avec Bahreïn

L'Iran espère rétablir ses liens avec Bahreïn, pays du golfe Persique ayant rompu ses relations diplomatiques en 2016 pour soutenir l'Arabie saoudite, a annoncé lundi 13 mars sa diplomatie, après un récent rapprochement entre Téhéran et Riyad.

« Avec l'atmosphère positive régnant dans la région à la suite de la reprise des relations avec l'Arabie, on s'attend à ce que ce développement positif se produise avec d'autres pays de la région, y compris Bahreïn », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, lors de son point de presse hebdomadaire.

« Le succès de la solution diplomatique »

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l'exécution par Riyad d'un célèbre religieux chiite. D'autres pays du golfe Persique parmi lesquels Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Koweït ont par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Riyad.

Vendredi 10 mars, Téhéran et Riyad ont annoncé rétablir leurs relations diplomatiques d'ici deux mois à l'issue de pourparlers en Chine. Téhéran, satisfait du rapprochement avec les Saoudiens, estime que « les relations entre l'Iran et Bahreïn ne font pas exception à cette règle », a ajouté Nasser Kanaani.

Ces derniers mois, les Émirats et le Koweït avaient repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran. « La reprise des relations politiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite montre l'efficacité et le succès de la solution diplomatique pour résoudre les malentendus », a indiqué Nasser Kanaani. Bahreïn a accusé à plusieurs reprises l'Iran d'avoir soutenu un soulèvement chiite contre le pouvoir sunnite afin de renverser le gouvernement de Manama, une accusation niée par Téhéran.

Par Le Figaro avec AFP

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SOURCE: FRENCH PRESS TV