Le gouvernement de salut national du Yémen a déclaré que d’ici deux semaines, le processus de mise en œuvre de l’accord d'échange de prisonniers qui a récemment été conclu dans la ville suisse de Genève, devrait avoir lieu.
Abdel Qader al-Mortada, le chef du Comité national pour les affaires des prisonniers, a déclaré mardi lors d'une conférence de presse à l'aéroport international de Sanaa que l'échange se déroulerait en "trois étapes" à partir du 10 avril.
Il a ajouté que l'échange de prisonniers se fera avec le régime du président déchu Abd Rabbo Mansour Hadi et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite.
Al-Mortada, le principal délégué du mouvement de résistance populaire Ansarallah aux pourparlers, a déclaré que l'échange de prisonniers comprendrait 706 prisonniers yéménites en échange de 181 prisonniers de l'autre côté, et serait mis en œuvre par la Croix-Rouge.
« Nous espérions que l'accord serait plus important que ce qui avait été convenu, mais la situation de l'autre partie ne le permettait pas. Comme il s'agissait de plusieurs parties, nous n'avons donc pas pu parvenir à un accord global et complet avec eux, pour des prisonniers et des détenus de tous bords », a déclaré le responsable yéménite.
Al-Mortada a souligné qu'au cours des récents pourparlers à Genève, il avait été convenu de former des comités pour les deux parties pour effectuer les visites des prisons de Sanaa et de Maarib, en vue d'une prochaine ronde en mai et sous les auspices des Nations Unies.
"Les préparatifs sont actuellement en cours pour un accueil solennel des prisonniers, un accueil digne de leurs sacrifices et de leur patience", a ajouté al-Mortada, exprimant son espoir que l'autre partie respectera ce qui a été convenu.
L’accord conclu en Suisse le 20 mars faisait suite au pacte d'échange de détenus, un pacte datant de 2018 et appelant les deux parties à libérer toutes les personnes détenues en relation avec le conflit "sans aucune exception ni aucune condition".
Le texte entrait dans le cadre d'un accord plus large négocié par l'ONU qui a mis fin à des mois de combats sur le port yéménite de Hudaydah il y a quatre ans. Depuis lors, les deux parties ont libéré de nombreux prisonniers avec un échange majeur ayant eu lieu en octobre 2020 et impliquant plus de 1 000 détenus des deux côtés.
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, les alliés les plus proches des États-Unis dans la région après le régime israélien mènent la guerre au Yémen depuis mars 2015.
L'invasion a cherché à changer la structure dirigeante du Yémen en faveur des anciens dirigeants et amis de Riyad et de Washington, en écrasant par là la résistance populaire, Ansarallah. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite n'a pas au final réussi à atteindre son objectif.
La guerre, qui a bénéficié d'un soutien militaire, logistique et politique sans faille de la part des États-Unis, a tué des dizaines de milliers de Yéménites et transformé le pays tout entier en un théâtre dramatique, celui de la pire crise humanitaire au monde.
Les forces de défense du Yémen, qui comprennent l'armée du pays et ses comités populaires alliés, ont cependant juré de ne pas déposer les armes jusqu'à la libération complète du pays du fléau de l'agression.