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La ministre britannique au Rwanda pour discuter de sa politique migratoire

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La ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman, à son arrivée à l'aéroport de Kigali, la capitale du Rwanda, le 18 mars 2023. ©Getty Images

La ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, s’est rendue au Rwanda pour discuter d’un accord controversé qui permettrait au Royaume-Uni de détenir et d’expulser des demandeurs d’asile vers le pays africain, un arrangement décrié par l’agence des Nations unies pour les réfugiés comme une « interdiction d’asile » et une « violation manifeste » du droit international.

Braverman est arrivée samedi 18 mars à Kigali où elle a été accueillie par la secrétaire permanente du ministère rwandais des Affaires étrangères, Clémentine Mukeka, et le haut-commissaire britannique au Rwanda, Omar Daair.

Avant de partir, Braverman a réaffirmé son engagement envers le programme contesté, affirmant qu’il « agirait comme un puissant moyen de dissuasion contre les voyages dangereux et illégaux ».

La ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, à Kigali, la capitale du Rwanda, le 18 mars 2023. ©Getty Images

La visite intervient 11 mois après que le gouvernement britannique a présenté son plan d’envoyer des milliers de demandeurs d’asile qui étaient entrés illégalement dans le pays au Rwanda pour que leurs demandes d’asile soient traitées dans le pays africain.

Le plan d’envoi de demandeurs d’asile au Rwanda, selon le gouvernement britannique, vise à perturber les gangs illégaux de trafiquants d’êtres humains et à réduire le nombre de réfugiés en Occident et à éviter le voyage maritime parfois dangereux de 30 km à travers la Manche pour se rendre en Angleterre.

La ministre britannique de l’Intérieur Suella Braverman lors de sa visite à Kigali, Rwanda, le 18 mars 2023. ©Anadolu

Le programme, qui verrait le Royaume-Uni verser 145 millions de dollars au Rwanda au cours des cinq prochaines années, a fait face à des réactions négatives de la part d’ONG, de demandeurs d’asile et d’un syndicat de la fonction publique qui ont mis en doute sa légalité, ce qui a conduit le gouvernement à retarder son exécution.

Jusqu’à présent, aucun vol n’a eu lieu après l’annulation du premier vol prévu vers le Rwanda en juin 2022, en raison d’une intervention de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Actuellement, le « projet de loi sur la migration illégale », qui donne au gouvernement le feu vert pour expulser toute personne arrivant illégalement au Royaume-Uni, est débattu au parlement britannique.

Le plus souvent, il n’y a pas de voies sûres et légales vers le Royaume-Uni, ce qui oblige les demandeurs d’asile à prendre de nombreux risques.

En vertu du nouveau projet de loi, ceux qui arrivent au Royaume-Uni « ne seront pas admissibles à l’évaluation de leur demande d’asile même s’ils sont des réfugiés venant de sociétés déchirées par la guerre », a déclaré Alexander Betts, le directeur du Centre d’études sur les réfugiés de l’université d’Oxford.

Au lieu de cela, ils seront confrontés à un renvoi immédiat soit vers leur pays d’origine, soit vers un pays tiers, comme le Rwanda.

Le nouveau plan du gouvernement intervient alors que la plupart de ces demandeurs d’asile remplissent les conditions pour que leurs demandes soient examinées au Royaume-Uni en vertu du droit international et que le gouvernement ne peut pas les déclarer irrecevables avec force.

« Lorsque vous ouvrez le projet de loi, sur la première page, il y a un grand drapeau rouge qui dit : Cela pourrait être une violation de la Convention européenne des droits de l’homme », a déclaré Betts à CNN, ajoutant que le projet de loi a une « importance historique », car il équivaut à « un État libéral et démocratique abandonnant le principe du droit d’asile ».

La Cour des droits de l’homme des Nations unies a averti que le projet de loi, s’il était adopté, constituerait une « violation manifeste » de la Convention sur les réfugiés.

Certains craignent également que le projet de loi ne soit irréalisable. Le gouvernement rwandais a indiqué que Kigali ne peut traiter que 1 000 demandeurs d’asile au cours de la période initiale de cinq ans.

Dans ce droit fil, il est à noter que les chiffres du ministère de l’Intérieur montrent que plus de 3 000 migrants ont déjà traversé la Manche cette année, contre un record de 45 755 traversées de la Manche au cours de l’année 2022.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV