En réponse à la récente résolution du Parlement européen ayant pour objet d’enquêter sur l’emprisonnement des écolières en Iran, le haut responsable iranien des droits de l’homme a rappelé à l’Europe son inertie envers le dossier de l’utilisation d’armes chimiques occidentales contre les Iraniens par le régime de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak.
Le haut responsable iranien des droits de l’homme a déploré la résolution du Parlement européen sur l’empoisonnement présumé des écolières en Iran, soulignant que des milliers d’Iraniens ont perdu la vie à cause des armes chimiques occidentales fournies au régime de Saddam Hussein en Irak pendant les années 1980-1988.
Le secrétaire du Haut Conseil iranien des droits de l’homme et adjoint du chef de la magistrature pour les affaires internationales, Kazem Gharibabadi, a fait ces remarques dans un message publié sur sa page Twitter vendredi soir 17 mars.
« Le résultat de la fourniture d’armes chimiques par l’Allemagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas au [dictateur irakien exécuté] Saddam Hussein : 13 000 martyrs et 130 000 blessés en Iran », a-t-il tweeté, appelant haut et fort les revendicateurs des droits de l’homme à réagir.
Les législateurs européens ont publié jeudi 16 mars une déclaration appelant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à mener une enquête indépendante sur une vague d’empoisonnements présumés chez des écolières en Iran. Le texte a été adopté par 516 voix pour, 5 contre et 14 abstentions.
Depuis novembre 2022, certaines écolières iraniennes ont signalé des symptômes d’empoisonnement dans leurs établissements scolaires.
L’événement a commencé dans la ville centrale de Qom avant de s’étendre à d’autres villes. Dans la plupart des cas, les étudiants souffraient de problèmes respiratoires, de nausées, de fatigue et d’étourdissements, et certains en étaient même hospitalisés.
Plus tôt ce mois-ci, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayyed Ali Khamenei, a déclaré que l’empoisonnement était un crime « impardonnable et grave », appelant les autorités à poursuivre sérieusement la question.
Le président Ebrahim Raïssi a également ordonné aux ministres du Renseignement et de l’Intérieur de suivre l’affaire.
« La nouvelle conspiration de l’ennemi visant à provoquer la crainte parmi les écoliers et écolières (...) et de leurs parents est un crime et un acte inhumain », a-t-il déclaré lors d’un conseil des ministres le 5 mars 2023.