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Syrie : la démocratie pour l'Occident, c'est d'être son agent

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président syrien accorde une interview à la chaîne d'information russe, Channel One Russia, le 17 mars 2023. ©RT

Lors d’une interview accordée le vendredi 17 mars à la chaîne d’information russe, Channel One Russia, le président syrien Bashar Assad a déclaré que la guerre soutenue par l’étranger qui dure depuis des années contre son pays avait prouvé que tout ce que fait l’Occident allait à l’encontre des principes des droits de l’homme et des valeurs démocratiques qu’il revendique. 

Assad a affirmé que l’Occident tente de transformer d’autres pays en États subordonnés en se faisant passer pour défenseur des mouvements pro-démocratie et pour la liberté.

« La guerre en Syrie a prouvé que l’Occident ne changera pas et qu'il cherche à transformer d’autres pays en États subordonnés qui remplissent ses obligations, même au détriment des intérêts de leurs propres peuples », a-t-il dénoncé.

« La liberté est un beau terme, mais la liberté peut aussi signifier la liberté d’une personne pour tuer les autres et porter atteinte à la liberté elle-même, ce beau terme peut avoir un vilain contenu, au même titre que la démocratie », a-t-il dit, soulignant que la démocratie à l’occidentale signifie être un agent au service des Occidentaux.

Le président syrien a fait savoir que certains gouvernements occidentaux tentaient de le persuader de démissionner pendant la guerre parrainée par l’étranger, mais qu’ils avaient compris plus tard que la Syrie « connaissait parfaitement les dessous de la politique occidentale ».

« Pendant la guerre, certains gouvernements occidentaux ont tenté de me persuader de démissionner de la présidence en échange d’une immunité totale », a-t-il dit, sans donner plus de détails et sans mentionner un pays quelconque.

« Ils ont abandonné ces tentatives il y a longtemps et ont compris que la Syrie se rend compte parfaitement de la politique occidentale », a-t-il réitéré.

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Les États-Unis et leurs alliés ont lancé une campagne militaire contre la Syrie en 2014 sous prétexte de combattre Daech. La coalition internationale soi-disant anti-Daech dirigée par les États-Unis maintient sa présence illégale sur le territoire syrien, bien que Damas et ses alliés aient vaincu Daech fin 2017.

Damas a exhorté à plusieurs reprises le Conseil de sécurité à mettre fin à la présence militaire dirigée par les États-Unis dans le pays, affirmant que la présence illégale américaine équivaut à une occupation destinée à piller les ressources naturelles de la Syrie.

L’ancien président américain Donald Trump a reconnu à plusieurs reprises que la présence des troupes américaines en Syrie n’avait d’autre but que d’exploiter le pétrole de ce pays.

Assad fixe les conditions d’une rencontre avec Erdogan

Plus loin dans son interview, Assad a évoqué une éventuelle rencontre avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Il a souligné que les intérêts du peuple syrien devraient être pris en compte avant toute entrevue avec le président turc.

Assad a déclaré que les contacts entre la Syrie et la Turquie avaient commencé au niveau des ministres de la Sécurité et de la Défense, et qu’une réunion au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères était en cours de discussion.

« Nous pouvons avoir une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères, ces réunions doivent aller dans les intérêts de la Syrie, de mettre fin à la guerre et d’arrêter l’effusion de sang », a déclaré le président syrien.

La Turquie a rompu ses relations avec la Syrie en mars 2012, un an après que ce pays s’est retrouvé en proie à une guerre dévastatrice menée par des terroristes soutenus par l’étranger, y compris les nosratistes, appuyés par Ankara.

Entre 2016 et 2019, la Turquie a mené trois opérations d’envergure dans le nord de la Syrie contre les éléments kurdes.

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Le gouvernement turc accuse les Unités de protection du peuple (YPG), d’entretenir des liens avec le groupe du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guerre extrêmement meurtrière contre Ankara depuis de nombreuses décennies.

La Syrie a dénoncé l’opération turque comme une violation flagrante de sa souveraineté, affirmant qu’elle se réservait le droit de riposter aux incursions comme elle l’entendait.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV