Suite à la refonte contestée du système judiciaire en Israël, les réservistes de l'armée de l'air israélienne annoncent qu’ils ne participeront pas cette semaine à l'entraînement hebdomadaire.
Des dizaines de réservistes de l'armée de l'air israélienne ont déclaré dimanche 5 mars qu'ils ne se présenteraient pas à une journée d'entraînement pour protester contre les réformes judiciaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu ; un choc pour le régime dont l'armée est censée être apolitique.
Dans une lettre diffusée dans les médias israéliens, 37 pilotes et navigateurs d'un escadron de F-15 ont déclaré qu'ils sauteraient les exercices prévus mercredi 8 mars pour protester contre le projet de Netanyahu de « réviser » l'appareil judiciaire du régime de Tel-Aviv.
En tant que bras stratégique d'Israël, l'armée de l'air s'appuie sur des réservistes en temps de guerre et exige que les équipages qui ont été démobilisés s'entraînent régulièrement afin de rester prêts.
Un porte-parole militaire a refusé de commenter leur lettre, mais a déclaré que le commandant en chef, le lieutenant-général Herzi Halevy, « est au courant du discours public et de la division », causés par les réformes proposées par Netanyahu.
« Ces médias israéliens irresponsables jouent sur n'importe quel réserviste qui fait une sorte de déclaration », a déclaré le ministre extrémiste des Finances Bezalel Smotrich à la chaîne 12 de télévision israélienne.
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Pendant ce temps, le Canal 12 d'Israël a rapporté qu'El Al Israel Airlines avait du mal à trouver un équipage pour transporter Netanyahu lors d'une visite d'État en Italie cette semaine, en raison d'un boycott des pilotes. Le bureau de Netanyahu n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Netanyahu est revenu au pouvoir en tant que Premier ministre fin décembre, à la tête d'un cabinet composé de partis d'extrême droite et extrémistes. Afin d’arracher leur soutien, il s'est engagé à mettre en œuvre les réformes visant à limiter l'influence de la Cour suprême dans les affaires politiques.
Les changements qu'il propose visent à retirer à la Cour suprême la capacité d'annuler les décisions prises par le cabinet extrémiste du Premier ministre et la Knesset.
La Knesset a approuvé le mardi 21 février en première lecture les deux projets de loi pour une réforme controversée du système judiciaire.
Des dizaines de milliers de personnes ont organisé des rassemblements hebdomadaires réguliers contre les réformes, promettant de ne pas quitter la rue tant que Netanyahu n'aura pas abandonné la « refonte ».
Les leaders de la protestation, y compris certains anciens chefs militaires, disent que le plan du cabinet d'extrême droite justifierait une désobéissance massive dans les rangs militaires israéliens.