Le Burkina Faso a officiellement renoncé à un accord d’assistance militaire avec Paris et a donné à la France 30 jours pour retirer tout le personnel militaire du pays d’Afrique de l’Ouest. Les autorités françaises auraient reçu mercredi 1er mars la mise en demeure de la décision.
Une lettre du ministère burkinabé des Affaires étrangères, datée de mardi, informait la France que le Burkina Faso « renonçait à l’accord d’assistance militaire technique conclu à Paris le 24 avril 1961 », selon l’AFP.
Le traité a été conclu quelques mois seulement après que l’ancienne colonie de Haute-Volta a obtenu son indépendance de la France. C’était la base légale de l’intervention militaire française dans le pays contre les terroristes qui terrorisent le Sahel depuis le changement de régime en Libye soutenu par l’OTAN en 2011.
La décision de Ouagadougou intervient quelques jours seulement après que la France a abaissé le drapeau sur sa base militaire près de la capitale et retiré quelque 400 soldats qui avaient été précédemment déployés dans le cadre d’une mission anti-insurrectionnelle. L’ambassadeur Luc Hallade a été rappelé à Paris pour des consultations à la mi-janvier, après que le Burkina Faso a exigé son départ.
Le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Kyelem de Tambela, a déclaré que la Russie était un choix « raisonnable » de nouveau partenaire dans la lutte contre les terroristes. Cela ferait du Burkina Faso la troisième ancienne colonie française en Afrique à montrer la porte à Paris et à se tourner vers Moscou pour obtenir une aide militaire, après le Mali et la République centrafricaine.
Le président français Emmanuel Macron a cherché à décrire le processus comme une « réorganisation » et « pas un retrait » du continent. La France a cherché à avoir une « empreinte réduite » en faveur d’une plus grande présence de « nos partenaires africains », a-t -il déclaré lundi à l’Élysée, avant un voyage en Angola, au Gabon et dans les deux Congo plus tard cette semaine.
Le mois dernier, Paris a accusé Moscou d’implication politique néocoloniale en Afrique, après que la Russie a déclaré que l’ère de l’impérialisme français révolue.
« L’époque où les pays africains devaient demander à quelqu’un, en particulier à la France, avant de prendre une décision souveraine, est révolue », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d’un point de presse début février.