Un diplomate russe de haut rang a déclaré que les inquiétudes soulevées à plusieurs reprises dans les médias par les pays occidentaux au sujet du programme nucléaire iranien n’étaient rien d’autre que des « larmes de crocodile », car le problème pourrait très bien être résolu par la voie diplomatique.
Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhail Ulyanov, a déclaré que les médias occidentaux avaient décidé de "réchauffer" la question autour des activités nucléaires de l'Iran.
Ces remarques sont intervenues en réaction à un rapport publié dimanche par Bloomberg qui affirmait que l'Iran avait enrichi de l'uranium à une pureté de 84 %. Citant deux sources diplomatiques anonymes, le rapport alléguait que les inspecteurs de l'AIEA avaient trouvé des particules d'uranium hautement enrichi dans des tuyaux reliant des centrifugeuses.
Ulyanov a déclaré que de telles fuites dans les médias sont survenues à un moment critique avant une session du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et dans le but de perturber la visite du chef de l'agence, Rafael Grossi, à Téhéran.
« Malheureusement, des choses telles que des "fuites" d'informations sensibles dans les médias ne sont pas rares. Cela se fait en grande partie pour des raisons politiques évidentes - pour compliquer la situation autour de l'Iran et de son programme nucléaire. Alors maintenant, les sources de Bloomberg ont décidé de "réchauffer" le plat à la veille de la prochaine session du Conseil des gouverneurs de l'AIEA [qui se tiendra à Vienne du 6 au 10 mars]. Ou peut-être que la tâche, en plus de cela, était de perturber les plans du directeur général de l'AIEA pour se rendre à Téhéran. Rafael Grossi a répété à plusieurs reprises l'importance d'un tel voyage à effectuer maintenant », a déclaré Ulyanov à l'agence de presse Sputnik.
« Vous ne pouvez pas accepter la "farce" à laquelle certains médias recourent en attisant les passions, compte tenu de la sensibilité de la situation autour du sujet de l'atome iranien, il faut attendre les conclusions des experts. »
L'envoyé russe a également souligné la nécessité d'une « restauration rapide » de l'accord nucléaire iranien de 2015 abandonné par les États-Unis.
Les sources de Bloomberg, a ajouté Ulyanov, démontrent « la position hypocrite des participants occidentaux aux pourparlers de Vienne » visant à relancer le PGAC.
« Si l'accord nucléaire est relancé, le problème de l'enrichissement d'uranium disparaîtra de lui-même - Téhéran ne sera tout simplement pas en mesure de produire des matériaux avec un niveau d'enrichissement supérieur à 3,67%, comme c'était le cas, en fait, avant que les États-Unis ne se retirent de l'accord en 2018 », a-t-il expliqué.
Et d'ajouter : « Il est surprenant que, malgré cela, des collègues occidentaux répètent inlassablement et publiquement leurs inquiétudes concernant l'expansion du programme nucléaire iranien. La question peut être résolue pacifiquement, diplomatiquement, sans drames, menaces et chantages inutiles. En gros, leurs inquiétudes qu’ils jettent à la face du public ressemblent plutôt à des larmes de crocodile. »
L’Iran a montré au monde la nature pacifique de son programme nucléaire en signant le PGAC avec six États du monde à savoir les États-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine en 2015. Mais, le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 et sa suite, l'imposition de sanctions contre Téhéran, a laissé l'avenir de l'accord dans les limbes.
Les négociations entre les parties à l'accord ont débuté à Vienne en avril 2021, avec l'intention de ramener les États-Unis dans l'accord et de mettre fin à leur campagne de « pression maximale » contre l'Iran.
Téhéran dont le strict respect de l'accord nucléaire a été certifié à plusieurs reprises par l'AIEA, soutient qu'il est nécessaire que les États-Unis offrent des garanties sur le fait qu'ils ne se retireront pas de nouveau ou qu’ils ne violeront pas encore une fois cet accord.
Les discussions sont cependant au point mort depuis août 2022 en raison de l'insistance de Washington à ne pas lever toutes les sanctions anti-Iran et à offrir les garanties nécessaires.