Les prisonniers palestiniens dans les geôles israéliens poursuivent pour la cinquième journée consécutive leur désobéissance collective contre l'administration pénitentiaire du régime d'occupation et la mise en œuvre de nouvelles mesures abusives visant à les harceler.
L'agence de presse officielle palestinienne Wafa a annoncé, samedi 18 février, que la désobéissance collective est entrée dans son cinquième jour après que le Comité suprême d'urgence pour les affaires des prisonniers palestiniens a annoncé dans un communiqué le 14 février le début de la désobéissance civile en réponse à une campagne de répression en cours lancée par le très à droite ministre de la Sécurité nationale Ben-Gvir et les autorités de la prison israélienne.
« Les actions de désobéissance civile des prisonniers comprennent le bouclage de différentes sections de la prison, la limitation de certains volets de la vie quotidienne, le port d'un uniforme brun obligatoire et le refus de se soumettre au soi-disant contrôle de sécurité quotidien », a déclaré l'agence de presse Wafa.
Le comité a déclaré que les mesures de désobéissance civile se transformeraient en une grève de la faim illimitée qui débuterait le premier jour du prochain mois de ramadan.
« Cette grève, sous la bannière de la liberté ou du martyre, est une grève qui sera suivie par tout prisonnier capable de le faire, quelle que soit la faction à laquelle il appartient », a déclaré le comité dans le communiqué.
« La quantité d'agressions auxquelles nous sommes confrontés depuis le début de l'année exige que tout notre peuple nous soutienne par tous les moyens possibles. »
Ben-Gvir a lancé sa campagne de répression contre les prisonniers palestiniens le 8 janvier, qui comprenait le contrôle de la quantité d'eau et la réduction des heures d'utilisation des toilettes destinées à la douche, entre autres mesures abusives.
Le ministre extrémiste a également ordonné au Service pénitentiaire israélien (IPS) de commencer à déplacer les détenus politiques palestiniens et à les transférer entre les prisons du régime d'occupation, dont la plupart manquent d'équipements sanitaires suffisants.
Sous les instructions de Ben-Gvir, environ 140 prisonniers palestiniens ont été transférés à la prison de Nafha, connue pour ses conditions de vie terribles qualifiées par les détenus d'« inhumaines ».
Appels à la désobéissance collective
Suite à l'annonce, les habitants du camp de réfugiés de Shuafat ont également appelé dans un communiqué à la désobéissance civile pour dimanche, affirmant que la grève impliquait de fermer des rues et des magasins, de ne pas aller à l'école et d'affronter l'occupant, de ne pas aller travailler et faire des affaires, et de rester ferme contre les politiques d'occupation. Le communiqué ajoute que l'occupation pratique une politique d'escalade dans la ville de Qods et tente de briser la détermination de son peuple et de l'humilier par des points de contrôle et des routes.
Il y aurait plus de 7 000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Des centaines de détenus auraient été incarcérés dans le cadre de la pratique de la détention administrative.
Les organisations de défense des droits de l'homme affirment qu'Israël viole tous les droits et libertés accordés aux prisonniers par la quatrième Convention de Genève.
Elles affirment que la détention administrative viole leur droit à une procédure régulière puisque les preuves sont dissimulées aux prisonniers alors qu'ils sont détenus pendant de longues périodes sans être inculpés, jugés ou condamnés. Les détenus palestiniens ont continuellement recours à des grèves de la faim illimitées pour tenter d'exprimer leur indignation face à leur détention.
Les autorités pénitentiaires israéliennes maintiennent les prisonniers palestiniens dans des conditions déplorables sans normes d'hygiène appropriées. Les détenus palestiniens ont également été soumis à la torture, au harcèlement et à la répression systématiques.