Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire affirme que les pays occidentaux n'ont pas réussi à utiliser les récentes émeutes qui ont eu lieu en Iran comme levier dans les pourparlers pour relancer l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales.
« En ce qui concerne les développements et les événements à l'intérieur de l'Iran, ils (les États occidentaux) ont peut-être fait un mauvais calcul, mais lorsqu'ils ont fait face aux réalités, ils se sont retrouvés les mains vides et n'avaient rien à critiquer lors des négociations », a déclaré Ali Bagheri Kani dans une interview accordée dimanche à la chaîne de télévision libanaise al-Manar en langue arabe.
« Il ne fait aucun doute qu'ils complotent pour utiliser divers outils contre la République islamique, y compris dans le domaine des négociations..., mais nous n'avons rien vu qui indique qu'ils peuvent exploiter les développements récents en Iran et certainement qu'ils ne pourront pas le faire», a-t-il souligné.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires politiques et négociateur en chef pour le nucléaire, Ali Bagheri a fait état de l’échange de messages entre l’Iran et les signataires de l’accord nucléaire de 2015.
Évoquant le rôle médiateur du Qatar dans la transmission des messages entre la RII et les autres parties, Ali Bagheri a déclaré lors d’une interview avec la chaîne de télévision Al-Manar : « Nous n’avons pas de relation directe avec les États-Unis, et il est naturel que l’échange de messages entre nous et les Américains passe par un intermédiaire. Certes, cet intermédiaire est parfois un pays européen et parfois un intermédiaire non européen ; dans ce même cadre, les échanges de messages se sont effectués entre les deux parties et maintenant ce processus se poursuit. »
L’une de nos lignes rouges les plus importantes était la question de garanties
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères confie au correspondant de la chaîne libanaise : « Au sujet de nos lignes rouges, l’une des plus basiques était la question des garanties qui devraient être données à la République islamique d’Iran, que l’autre partie respecte ses engagements, puisque notre principal objectif dans ces négociations est de lever des sanctions de manière à ce que notre nation en bénéficie économiquement. »
Ali Bagheri a poursuivi : « En outre, la levée des sanctions et les avantages économiques après la levée des sanctions devraient être permanentas et non temporaires. C’était l’une des principales questions mises sur la table des négociations avec l’autre partie, et lors de l'une des séances où nous avons eu les derniers entretiens avec le coordinateur européen à New York en septembre, nous avons à nouveau souligné cette question et ils l’ont également acceptée. »
Si nos intérêts sont assurés, il n’y aura plus d’obstacle à la finalisation de l’accord
Soulignant la date butoir fixée, Bagheri a déclaré : « Les deux parties doivent comprendre que chacune de leurs demandes a un délai déterminé à être satisfaite. C’est pourquoi nous avons déployé des efforts pour finaliser l’accord dans un délai raisonnable. »
Il a par ailleurs estimé que la signature de l’accord dépendait de la volonté des deux parties, en ajoutant : « La République islamique d’Iran a déclaré qu’elle n’avait aucun obstacle à finaliser l’accord même à court terme, à condition que ses intérêts soient garantis. »
Les négociations Iran-Arabie saoudite sont en cours
« L’ancien gouvernement irakien a déployé de grands efforts pour faire avancer les négociations avec l’Arabie saoudite, et le nouveau gouvernement de M. Al-Soudani poursuit de son côté ce processus. Cinq rounds de pourparlers ont eu lieu jusqu’à présent et ces pourparlers progressent actuellement. »
« Il est naturel que pour un rapprochement entre Téhéran et Riyad, les points de vue des deux parties doivent se rapprocher, et cela prend du temps », dit le haut diplomate.
Le régime sioniste a commis des erreurs stratégiques dans ses plans anti-iraniens
Interrogé sur l’hypothèse de la collusion de certains pays de la région avec le régime sioniste pour une aventure contre la République islamique d’Iran, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires politiques a répondu : « Le plan des sionistes pour affronter la République islamique d’Iran n’est pas nouveau, mais l’expérience a montré que les sionistes commettent toujours des erreurs stratégiques et les coûts que les sionistes payeront à l’issue d’une confrontation avec la République islamique d’Iran sont certainement plus que ce qu’ils pensent pouvoir obtenir. » M. Bagheri a souligné que tout ce qui menace l’Iran, serait catégoriquement pris pour cible.
L’Iran se dit neutre dans la guerre Russie-Ukraine
À la question de savoir quelle approche la RII a-t-elle établie quant à la guerre en Ukraine, le vice-ministre des Affaires étrangères a déclaré : « La République islamique d’Iran entretient des relations avec divers pays, dont la Russie et l’Ukraine, et ce n’est pas une nouvelle chose. Mais à ce stade après la guerre en Ukraine, il est naturel que l’Iran veuille poursuive ses relations avec la Russie et l’Ukraine. Par contre, Téhéran a officiellement annoncé qu’il observait sa neutralité dans cette guerre et qu’il n’aidera aucune des parties impliquées, ce qu’il a fait jusqu’à présent. »
Ali Bagheri a de même rejeté les rumeurs sur la vente de drones iraniens à la Russie, en indiquant : « Ce sont les médias occidentaux qui mettent de l’huile sur le feu et qui font un grand tapage médiatique dans ce domaine. Le fait est qu’ils cherchent à induire en erreur leur opinion publique et à détourner leur attention du mauvais état de la crise énergétique et des immigrés qui ont afflué vers les pays européens. »