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Zoom Afrique du 11 février 2023

Mali/Burkina/Guinée: l'alliance anti-OTAN

Les titres de la rédaction :

  • Kenya : Globeleq nomme Toyota Tsusho corporation comme contractant EPC pour son projet géothermique de 35 MW 
  • Ouganda : le mandat de l'OHCDH ne sera pas renouvelé 
  • Zambie : l'épidémie de choléra touche un troisième district 
  • Zimbabwe : la culture du millet plus résistante au changement climatique

 

Les analyses de la rédaction :

Mali/Burkina/Guinée : l'alliance anti-OTAN

Cette alliance que le Burkina, le Mali et la Guinée viennent de révéler et de confirmer, ne devrait pas être perçue comme une simple alliance interafricaine. En effet, les trois pays où les nouveaux gouvernements plaident clairement pour une politique souverainiste et indépendantiste, et ce, malgré toutes les pressions de part et d'autre de l'axe US-OTAN, n'est que le début d'une révolution anti-coloniale qui a pris ses racines dans ces trois pays, mais qui n'en restera sûrement pas là et se propagera à travers tout le continent. 

Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et de Guinée se sont réunis le 9 février 2023. Ils veulent notamment s’allier pour se faire entendre auprès des organisations régionales. 

La ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba et ses homologues, Morissanda Kouyaté de la Guinée et Abdoulaye Diop du Mali, se sont réunis jeudi à Ouagadougou pour une rencontre tripartite.

Dans le cadre de la lutte contre l'insécurité dans la bande sahélo-saharienne, les délégations burkinabè, guinéenne et malienne ont relevé la nécessité de conjuguer leurs efforts et ceux des pays de la sous-région et de la région pour faire face à ce fléau, lit-on dans le communiqué final.

Mesurant l'ampleur du défi à l'échelle régionale et l'interconnexion des sources de déstabilisation, les trois délégations appellent à une mise en cohérence des actions au niveau régional sur la base des efforts bilatéraux déjà mis en œuvre.

Tout en encourageant la recherche de solutions endogènes aux défis auxquels leurs pays sont confrontés, les ministres ont réaffirmé leur engagement à examiner tout partenariat qui respecte leur souveraineté et répond aux besoins de leurs populations, a poursuivi le communiqué.

Pour ce faire, les trois pays ont réitéré leur attachement aux principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, selon la même source.

Cette coalition naissante, pourrait contribuer à une coopération multidimensionnelle notamment en terme militaire, dans laquelle, ces trois pays à savoir le Mali, le Burkina et la Guinée, pourrait former un front uni contre toutes interventions déstabilisatrices téléguidées par la force d’occupation notamment des attaques aériennes et terrestres de part et d’autre associées à Daech dans des localités stratégiques situées dans la zone des trois frontières, dont Talataye a été le dernier.

Avec cette coalition, ce sera fini des bombardements à coup de mirage 2000 contre le peuple, des attaques sous la bannière de Daech et des déploiements en masse de forces étrangères.

Niger : la France remue ciel et terre pour renforcer sa position

Une ministre française a salué mardi à Niamey « la trajectoire démocratique » du Niger dans une région instable frappée par les putschs et la violence djihadiste, et l'a assuré du soutien de l'Europe face aux défis qu'il doit affronter et à l'offensive russe au Sahel. « Nous sommes déterminés à accompagner (le Niger) face aux nombreux défis qu'il affronte courageusement », en particulier sécuritaires et économiques, a déclaré Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État française au Développement, à l'ouverture d'un « Business forum » entre l'Union européenne (UE) et le Niger.

Mais que signifie cette nouvelle vague de « soutien » que l'UE et surtout la France envoient tout à coup au Niger ? La réponse ne serait guère difficile à deviner quand on sait qu'au Sahel, le dernier et l'ultime espoir d'un axe US-OTAN désemparé est désormais le Niger, où cet axe joue ses derniers actes et où il tente le tout pour le tout afin de jouer le rôle du pompier pyromane.

Ce forum s'est ouvert le jour de la visite au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même les pays riverains du golfe de Guinée ».

La panique est tellement grandissante chez l'axe US-OTAN que ce dernier n'a même pas réussi à cacher cette crainte et a tout de suite procédé à l'organisation de ce sommet pour affirmer sa position !

Selon Mme Zacharopoulou, dans cette région, « un pays comme le Niger peut réussir face aux défis sécuritaires, économiques, sociaux, démographiques et environnementaux, en faisant le choix d'une trajectoire démocratique ». Elle a en outre salué « le choix » du Niger pro-occidental « de partenariats internationaux au service de sa souveraineté et de son développement ».

Le président nigérien a peut-être comme le dit Mme Zacharopoulou a choisi la trajectoire pro-Occident, mais cette décision n'est en aucun cas la décision du peuple nigérien.

La force Barkhane, cette force déjà expulsée du Mali, contestée au Niger et au Burkina et désavouée au Sahel, a-t-elle réellement le droit de s’emparer d’une région entière et agir librement comme si c’était leur terre ? Durant ces derniers mois, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pacifiquement dans les rues de la capitale nigérienne Niamey, pour protester notamment contre la force française Barkhane.

Poussée hors du Mali, quelque 3 000 militaires français sont toujours déployés dans le Sahel, tout particulièrement au Niger, l’un des principaux alliés de la France dans cette région. En avril, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les terroristes.

La présence française est en train de marquer sa sortie définitive du continent africain. La fin de la Françafrique est très proche, mais les États-Unis tentent de reprendre la place. Et il est clair que leur politique n’est vraiment pas différente de celle de la France. La souveraineté du continent africain doit arrêter d’être constamment bafouée, les Africains ne comptent plus se laisser faire et montrent qu’ils sont prêts à défendre leur pays et leur continent face au néocolonialisme.

Soudan/Russie : les USA en colère

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov était au Soudan ce 9 février, au lendemain d’une visite de représentants des États-Unis, de la France, de la Norvège, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, ainsi que de ceux de l’Union européenne. Khartoum est le théâtre d’un véritable ballet diplomatique entre Occidentaux et Russes.

Plus d'analyse avec Luc Michel, géopoliticien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV