Dans un rapport daté du jeudi 2 février, The Times indique que le projet visant à interdire le Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran au Royaume-Uni sous prétexte d'être une « organisation terroriste » a été suspendu par le gouvernement par crainte que la mesure n'affecte les relations diplomatiques entre Londres et Téhéran.
Selon le journal britannique, la diplomatie britannique a de réelles inquiétudes quant à la proscription qui place sur liste noire le Corps des gardiens de la Révolution islamique d'Iran (CGRI), ajoute le média.
Bien que le gouvernement britannique soutient cette mesure, il a pourtant été décidé de geler l'ensemble du processus, le Foreign Office soulignant qu'il était nécessaire de maintenir ouverts les canaux de communication avec l'Iran.
« Le ministère de l'Intérieur semble espérer que le blacklistage finira par avoir lieu, mais le processus devrait être retardé de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois », a écrit The Times.
« Bien que le gouvernement garde la liste des organisations proscrites à l'étude, nous ne faisons aucun commentaire sur le fait qu'une organisation spécifique soit ou non envisagée pour une proscription », a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique cité par The Times.
Les responsables du Foreign Office ont également déclaré que le CGRI, contrairement aux « groupes terroristes », était une institution militaire officielle d'un gouvernement.
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Autre journal britannique à avoir abordé le sujet est The Independent qui a rapporté dans son numéro du 15 janvier dernier les propos de Jonathan Hall KC, un examinateur indépendant de la législation sur le terrorisme, soulignant que déclarer officiellement le CGRI une organisation « terroriste » aurait de graves répercussions à long terme.
En effet Hall soutient que proscrire le CGRI, « en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000 s'écarterait de la politique britannique cohérente en vigueur depuis des décennies et remettrait en question la définition du terrorisme qui, à ce jour, s'est avérée pratique et efficace. »
« Si des forces étatiques sont capables d'être “concernées par le terrorisme”, il faudra se poser la question de savoir comment la définition du terrorisme s'applique aux autres forces étatiques, au risque de bouleverser le sens établi du terrorisme en droit interne », a-t-il déclaré.
Si la ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman, désigne le CGRI comme une organisation « terroriste », cela refléterait également la façon dont le Royaume-Uni considère les forces alliées qui ont dû commettre des actes de terrorisme à un moment donné, a-t-il averti.
« La logique serait que toutes les forces de l'État, y compris celles des alliés, doivent également » être concernées par le terrorisme « de temps en temps ou tout le temps. »
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