Le ministère iranien des Affaires étrangères a imposé des sanctions à 34 individus et entités de l'Union européenne et du Royaume-Uni, quelques jours après que Bruxelles et Londres ont imposé des sanctions contre la République islamique d’Iran.
Dans un communiqué publié, mercredi 25 janvier, le ministère iranien a déclaré que des individus et entités ont été sanctionnés pour leur « soutien au terrorisme et aux groupes terroristes, leur incitation et encouragement à des actes terroristes et à la violence contre les Iraniens, leur ingérence dans les affaires intérieures de la RII, leur incitation à la violence et aux émeutes en Iran, leur diffusion de fausses informations et leur participation à l'escalade des sanctions cruelles contre les Iraniens sous forme de terrorisme économique ».
Les 22 individus de l'UE et les trois entités concernées par les mesures de sanction à savoir une interdiction de voyage et un gel de leurs avoirs sont les suivants : la Maire de Paris Anne Hidalgo, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo Laurent Sourisseau, le journaliste Bernard-Henri Levy et le politicien d'extrême droite suédo-danois Rasmus Paludan.
Les mêmes sanctions ont également été prononcées à l'encontre d'une instance britannique et de huit personnes, dont la procureure générale de la Grande-Bretagne et du Pays de Galles, Victoria Prentis, l'ancien chef du MI6, Richard Dearlove, et le chef d'état-major général britannique, Patrick Sanders.
Téhéran a également critiqué les actions de l’Union européenne et du régime britannique consistant à soutenir, faciliter et aussi à s’abstenir de faire face aux actes destructeurs des individus et entités sanctionnés, annonçant que leurs actions telles que l'application et l'intensification des sanctions cruelles contre la RII étaient « une violation évidente des principes fondamentaux du droit international énoncés dans la Charte des Nations unies ».
Les sanctions interviennent deux jours après que l'Union européenne a imposé des sanctions contre plus de 30 responsables et organisations iraniens pour ce qu'elle a qualifié de répression « brutale » au cours des récentes émeutes, déclenchées par la mort d'une jeune femme iranienne, Mahsa Amini, à Téhéran, en septembre 2022.
Les sanctions visaient un certain nombre de hauts responsables du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ainsi que des responsables de la Radio et Télévision de la République islamique d'Iran (IRIB).
Dans la foulée, condamnant les actions hostiles de l'UE et du gouvernement britannique, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a assuré, mardi 24 janvier, que la République islamique annoncerait sous peu une série de nouvelles sanctions contre les auteurs de violations des droits de l'homme de l'UE et du Royaume-Uni.
Par ailleurs, le Parlement européen a adopté mercredi un amendement qui a été ajouté à un rapport annuel sur la politique étrangère, appelant l'UE et ses États membres à inscrire le CGRI sur leur liste noire des groupes terroristes pour violations présumées des droits de l'homme lors des récentes émeutes en Iran. Il a également adopté une autre résolution jeudi, appelant à davantage de sanctions contre les individus et institutions iraniens.
Selon le porte-parole iranien, l’hostilité de l’Amérique contre la nation iranienne décrit la raison des mesures contre-productives prises par Washington contre le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI).
« La colère de l’Amérique envers le CGRI s’explique par le fait que les gardiens de la Révolution constituent un pilier de la puissance nationale iranienne, méprisent le régime d’apartheid des Israéliens et déjouent les plans hégémoniques de l’Amérique dans la région », a-t-il tweeté, mercredi 25 janvier.
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Il est à noter que l'Iran a sanctionné des dizaines de responsables européens et britanniques, le 12 décembre 2022, pour leur soutien et leur incitation aux récentes émeutes meurtrières, ainsi que pour leurs allégations sans fondement.
En décembre dernier, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont convenu d'imposer de nouvelles sanctions à un certain nombre d'individus et d'entités iraniens pour une prétendue répression des récentes émeutes.