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CGRI: la diplomatie iranienne renouvelle son avertissement à l’Europe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre des Affaires étrangères de la RII, Hossein Amir-Abdollahian. ©mfa.gov.ir

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a prononcé un discours lundi 23 janvier à la tribune de la 6ème Conférence sur l’histoire des relations étrangères de l’Iran, avec cette fois-ci pour thème principal « deux siècles de négociations dans l’histoire de la diplomatie iranienne : les normes, les acquis et les initiatives iraniennes ».

Du grand besoin du monde actuel envers la diplomatie, à la position de la RII envers la guerre d’Ukraine, Amir-Abdollahian a évoqué de vastes sujets, dont notamment la ratification d’un projet de résolution non-contraignant au sein du Parlement européen contre le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI).

« Une inscription du nom du CGRI sur la soi-disant liste noire de l’Union européenne avait été évoquée cela fait environ deux mois, parallèlement aux prises de position provocatrices de certains pays étrangers qui cherchaient à attiser les émeutes en Iran en abusant de l’ambiance émotionnelle qui s’était rétablie auprès du peuple à la suite du décès d’une jeune fille iranienne.

Lors d’entretiens avec Josep Borrell [haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité] et avec d’autres responsables européens, et au cours d’entretiens auxquels ont participé nos ambassadeurs que ce soit en Europe ou aux Nations unies, nous avons lancé un avertissement à l’adresse de l’Europe, en ce sens qu’elle devrait s’attendre à une riposte forte et efficace de la part de l’Iran, au cas où elle prendrait des mesures contre “une importante institution de pouvoir” iranienne qui, d’ailleurs, a joué un rôle majeur ces dernières années particulièrement dans la lutte contre le terrorisme surtout le groupe terroriste Daech dans la région, un rôle qui se poursuit aujourd’hui encore. »

Et le haut diplomate iranien d’ajouter : « À l’issue des efforts diplomatiques, nous avons cependant été témoins que certains eurodéputés se sont exprimés en lançant un projet de résolution que l'on pourrait qualifier de hâtif et plutôt émotionnel, un projet qui est bien loin de la sagesse et des cadres conventionnels du droit international et de la charte des Nations unies. »

Amir-Abdollahian qui a eu dimanche une rencontre à huis clos avec les parlementaires iraniens en présence du Commandant en chef du CGRI, a également ajouté : « Bien que M. Borrell précise qu’il n’y a pas d’intention [sur le plan exécutif] au sein de l’UE pour inclure le nom du CGRI sur la soi-disant liste des groupes terroristes de l’Europe, j’ai été témoin hier d’une ambiance survoltée au sein du Parlement, et l’on peut dire que les parlementaires iraniens avancent vers de fortes mesures dissuasives. »

« L’Iran appelle toutes les parties européennes à éviter les allégations émotionnelles et les comportements déraisonnables. J’ai réitéré à M. Borrell mon espoir que la sagesse se rétablira sur le plan de la politique étrangère de certains pays européens, ce qui dispensera les diplomaties iranienne et européenne des coûts encore plus lourds. En effet, ce qui se dégage des déclarations d’aujourd’hui de Josep Borrell montre que l’Europe ne se précipiterait pas dans des mesures qui pourraient lui coûter cher. Quant à nous, nous avons annoncé que pour l’Iran, un dialogue constructif avec l’Europe restera la meilleure option, mais que toute autre décision de l’UE recevra une réponse réciproque et efficace. »

Le ministre iranien des Affaires étrangères a ajouté que les interactions et négociations se poursuivaient toujours avec les parties occidentales pour parvenir à un accord bon et durable.

« L’Occident, les États-Unis, continuent de transmettre des messages par les voies diplomatiques afin de passer aux derniers pas vers un accord final. Nous nous sommes focalisés sur une phase d’un accord en stipulant la levée des sanctions ; l’échange de messages se poursuit de part et d’autre.

À une certaine étape, les Américains et les parties occidentales croyaient que les émeutes affaibliraient la position de l’Iran [dans les négociations] ; ils insistaient à exiger que nous franchissions nos propres lignes rouges, comme si dans une ambiance impactée par les émeutes, ils pouvaient espérer des gains plus importants dans les négociations avec la délégation iranienne. »

Le chef de la diplomatie iranienne a aussi ajouté : « Avant les Européens, c’était les Américains qui se sont aperçus que les émeutes ne mèneraient à rien en raison de la vigilance du peuple ; et c’est ainsi qu’ils insistent de nouveau sur la voie dialoguée, quoique la partie américaine ait une préférence pour le dialogue direct. Or, sans éprouver le moindre besoin pour des négociations directes avec les États-Unis, nous tenons à dire que nous disposons bel et bien de documents nécessaires, tout comme la partie américaine, et nous croyons qu’un accord sera accessible, s’il existe une volonté véritable de l’autre côté. »

Amir-Abdollahian a poursuivi son discours avec un conseil pour Washington. « Nous avons recommandé aux responsables américains d’éviter les déclarations hypocrites aux médias ; ils disent que leur opinion publique aurait besoin d’entendre de telles déclarations. Nous serons présents autour de toute table de négociations censée assurer les intérêts de notre nation, dans le cadre des négociations pluripartites ; et nous espérons pouvoir parvenir à un accord grâce au réalisme et à la rationalité que nous attendons des autres parties, mais il faudrait le dire : l’Iran a son plan B et envisage d’autres options. En effet, le gouvernement iranien est persuadé que même sans le PGAC (accord de 2015 sur le nucléaire iranien), il se doit d’offrir au peuple les conditions de vie idéales, et que l’accord, une fois finalisé, ne sera qu’un catalyseur pour atteindre cet objectif. »

Selon l’agence de presse Fars News, parmi les programmes de cette Conférence sur l’histoire des relations étrangères de l’Iran, est également prévu le dévoilement de deux importants documents historiques, y compris une lettre envoyée par un ancêtre du roi actuel d’Arabie saoudite à Nassereddine Shah, roi d’Iran de l’époque, dans laquelle l’envoyeur plaide pour de bonnes et permanentes relations entre le royaume du Hedjaz et du Nedjd et la grande Perse, en utilisant la formule exacte et historiquement correcte du « golfe Persique ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV