Les deux eurodéputés Marc Tarabella et Andrea Cozzolino, tous deux impliqués dans un scandale de corruption qui secoue l’Union européenne, connu sous le nom de Qatargate, ont été exclus du groupe Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (S & D) au Parlement européen.
« L’adhésion de Marc Tarabella, eurodéputé belge, a été suspendue. De plus, l’Italien Andrea Cozzolino a quitté le groupe de son plein gré. Les deux eurodéputés figurent parmi les “non-inscrits”, n’appartenant à aucun groupe politique », a tweeté le groupe S & D.
La commission des affaires juridiques du Parlement européen doit se prononcer sur la demande belge de lever l’immunité de Tarabella et celle d’un autre eurodéputé italien Andrea Cozzolino. Une source au parlement a déclaré que le comité avait espéré parler à Tarabella mardi.
Mais Tarabella a refusé, insistant sur le fait qu’il ne parlerait « à la presse ni à personne d’autre avant d’avoir d’abord parlé aux autorités judiciaires, qui sont les seules à pouvoir garantir une enquête de qualité et une procédure équitable ». « Il me semble aussi que la question de la levée de mon immunité ne fait pas débat ; elle doit bien sûr être levée », a-t-il déclaré.
Tarabella a clamé son innocence et dénoncé les accusations d’un suspect clé, selon un communiqué consulté par l’AFP jeudi 19 janvier. Le journal belge L’Écho a rapporté que l’ancien député italien du Parlement européen, Pier Antonio Panzeri, l’un des quatre suspects actuellement détenus dans le cadre de l’enquête sur des présumés pots-de-vin donnés par le Qatar et le Maroc, a déclaré aux enquêteurs qu’il avait donné à Tarabella « entre 120 000 et 140 000 euros ».
« Je n’ai toujours pas eu le droit de me défendre. Je clame et continuerai de clamer mon innocence. Je n’ai jamais reçu d’argent ou de cadeaux en échange de mes opinions politiques », a déclaré Tarabella dans une lettre à la commission des affaires juridiques du Parlement européen.
En décembre, Eva Kaili, ancienne députée au Parlement européen, a été arrêtée pour corruption. Elle et d’autres suspects sont accusés de participer à une organisation criminelle de blanchiment d’argent et de corruption liée au Qatar et au Maroc.
Le gros scandale de corruption, qui a conduit à la destitution d’Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen, fait depuis longtemps la Une de nombreux médias occidentaux.
Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a déclaré il y a moins d’un mois : « De telles activités criminelles nuisent à la démocratie, nuisent à l’Europe et nuisent à tout ce que nous représentons. En quelques secondes, une confiance construite au fil des ans a été détruite, maintenant il faut la reconstruire et ce travail commence dès maintenant. »
À l’époque, la police belge a saisi 1,5 million d’euros en liquide lors d’une opération spéciale majeure et arrêté plusieurs suspects, dont la sociale-démocrate grecque Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen.
Le Qatar et le Maroc sont accusés d’avoir tenté de persuader des membres du Parlement européen d’influencer les décisions politiques liées à ces pays, notamment en leur versant de l’argent et des pots-de-vin.
En Belgique, l’enquête dirigée par le juge financier Michel Claise a donné lieu à vingt perquisitions entre le 9 et le 12 décembre, y compris dans les locaux du Parlement européen à Bruxelles. Au total, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide.
Mercredi 18 janvier, lors d’un vote à bulletin secret, Marc Angel (S & D, LU) a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés et a été élu au poste de vice-président du Parlement européen, après deux tours de scrutin.