Un site de journalisme d’investigation britannique a révélé que l’ancien envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, était lié aux services d’espionnage britanniques MI6 par le biais d’une société privée de résolution de conflits « Inter Mediate ».
Selon le site britannique Declassified UK, le diplomate britannique Martin Griffiths, qui occupe actuellement le poste de secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, est à la fois cofondateur et conseiller de la société Inter Mediate qui a également des liens avec le ministère britannique des Affaires étrangères et est connue d’avoir parmi ses administrateurs et conseillers un éventail d’anciennes personnalités militaires et diplomatiques britanniques.
La société Inter Mediate prétend se concentrer sur « les conflits les plus difficiles, les plus complexes et les plus dangereux où d’autres organisations sont incapables d’opérer » et « rassemble certains des plus grands experts internationaux du dialogue et de la négociation ».
La société a été créée en 2011 par Martin Griffiths et Jonathan Powell, ancien chef de cabinet de Tony Blair. Jonathan Powell est le directeur général d’Inter Mediate depuis sa fondation.
Powell et Inter Mediate ont mené de nombreux projets financés par le Foreign Office dans des pays comme la Birmanie, la Libye et la Corée du Nord.
Le site d’investigation Declassified UK a découvert 23 paiements effectués par le ministère des Affaires étrangères sur le compte de la société de 2013 à 2020.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré à Declassified UK qu’il avait payé un peu plus de 4 millions de livres [4,86 millions de dollars] à Inter Mediate entre 2011 et 2020 pour « soutenir le travail de résolution des conflits internationaux ».
Inter Mediate, selon son directeur général, a lancé un « travail de démarrage » au Yémen et en Syrie six ans avant que Griffiths ne devienne l’envoyé de l’ONU au Yémen. À l’époque, le diplomate britannique était conseiller principal de l’ONU pour la Syrie.
Powell a été décrit par Intelligence Online, une organisation médiatique spécialisée, comme un « partenaire privé » du ministère britannique des Affaires étrangères.
Liens avec le MI6
Dans un e-mail divulgué par le gouvernement américain, Jonathan Powell a écrit qu’Inter Mediate était proche du MI6.
En mars 2012, il a déclaré à un assistant principal d’Hillary Clinton, alors secrétaire d’État américaine : « Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère britannique des Affaires étrangères, le NSC (National Security Council) et le SIS (Secret Intelligence Service) à Londres ».
Le Conseil de sécurité nationale du Royaume-Uni est le principal organe gouvernemental chargé de discuter des objectifs de sécurité britanniques et est présidé par le Premier ministre.
Les liens de Martin Griffiths avec le MI6 soulèvent des questions sur l’impartialité supposée du rôle de l’envoyé spécial de l’ONU au Yémen, pays déchiré par la guerre déclenché par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite en 2015.
En outre, Declassified UK a découvert qu’en 2019, « au moins cinq commandos des forces spéciales britanniques avaient été blessés dans des fusillades dans le cadre d’une campagne militaire britannique top secrète au Yémen ».
Les hommes, du « Special Boat Service » (SBS), ont été blessés lors de batailles dans le gouvernorat yéménite de Saada (nord du Yémen) où étaient basés « jusqu’à 30 membres des forces d’élite britanniques ».
Les opérations des forces spéciales britanniques sont gardées souvent secrètes, mais on sait que le MI6 travaille en étroite collaboration avec le Special Boat Service (SBS) et le Special Air Service (SAS).
Le site d’investigation Declassified UK a également révélé en 2021 que la le Royaume-Uni avait un détachement secret de jusqu’à 30 soldats à l’aéroport d’al-Ghaydah (gouvernorat yéménite d’al-Mahra), où ils entraînaient les forces saoudiennes.
En collaboration avec ses alliés arabes et avec le soutien logistique des États-Unis et d’autres États occidentaux, l’Arabie saoudite a lancé une guerre dévastatrice contre le Yémen en mars 2015.
L’objectif de cette guerre était d’écraser le mouvement de résistance populaire Ansarallah et de réinstaller le régime pro-saoudien d’Abd Rabbo Mansour Hadi.
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite n’a atteint aucun de ses objectifs et la guerre a tué des centaines de milliers de Yéménites et engendré la pire crise humanitaire au monde.
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