Au lendemain de l’assaut contre certains sièges de pouvoir par des partisans de Jair Bolsonaro, des milliers de personnes ont manifesté au Brésil pour la défense de la démocratie. Plusieurs campements de partisans de l’ex-président ont été démantelés.
Des milliers de personnes ont manifesté le 9 janvier à Sao Paulo et dans plusieurs villes du Brésil pour « défendre la démocratie » et exiger « l’emprisonnement des putschistes », au lendemain de l’assaut de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro contre le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême, appelant à une intervention militaire pour renverser le président Luiz Inacio Lula da Silva, investi le 1er janvier.
« Nous ne laisserons pas la démocratie nous échapper », a promis le président de gauche depuis Brasilia, avant de descendre la rampe du palais présidentiel, le siège du gouvernement lourdement endommagé, entouré de juges de la Cour suprême, de membres du Congrès et de gouverneurs d’États. « Aujourd’hui, j’ai eu des réunions avec les présidents des trois pouvoirs, des commandants militaires, des gouverneurs d’États et des dirigeants de plusieurs pays. Tous unanimes pour défendre et soutenir la démocratie dans notre pays. Démocratie toujours », a écrit Lula sur son compte Twitter.
Hoje tive reuniões com os presidentes dos 3 poderes, comandantes militares, governadores dos estados e líderes de vários países. Todos unânimes na defesa e apoio a democracia no nosso país. Democracia sempre. Boa noite.
— Lula (@LulaOficial) January 10, 2023
📸: @ricardostuckert pic.twitter.com/Dw6iZlJs8R
Des marches massives dénonçant une tentative de coup d’État contre Lula se sont tenue également à Manaus, mais également à l’étranger, notamment à New York, Buenos Aires, Berlin et Barcelone, rapporte le média argentin Ambito.
Le Parti des travailleurs brésilien, dont est issu le président brésilien, avait appelé ses partisans du monde entier à descendre dans la rue pour condamner les événements violents du 8 janvier. « Désormais, nous sommes en mobilisation permanente. [...] Nous aurons des événements pour la défense de la démocratie et contre les criminels dans tout le Brésil. En plus de l’offensive judiciaire et policière, nous avons l’offensive populaire », a déclaré la présidente du parti, Gleisi Hoffmann.
Les forces de sécurité brésiliennes ont verrouillé la zone autour du Congrès, du palais présidentiel et de la Cour suprême le 9 janvier. Érigés depuis deux mois, des campements de radicaux du camp bolsonariste ont été démantelés par les forces de l’ordre dans la capitale, mais aussi à Rio de Janeiro. Il a souvent fallu plusieurs heures aux forces de l’ordre pour les évacuer non sans tensions.
Cela intervient alors que l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été hospitalisé à Orlando, en Floride, en raison d’un inconfort intestinal dû à l’attaque au couteau dont il a été victime lors de la campagne électorale de 2018, a déclaré lundi son épouse, Michelle Bolsonaro, sur Instagram.
Antonio Luiz Macedo, le médecin en charge du suivi de Jair Bolsonaro depuis cette attaque, a déclaré que l’ancien dirigeant souffrait d’une « occlusion intestinale » qui ne nécessiterait pas, selon lui, une intervention chirurgicale.
Parti aux États-Unis deux jours avant la cérémonie d’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva, qui l’a vaincu lors du scrutin du 30 octobre dernier, l’ancien dirigeant d’extrême droite a été mis en cause par son successeur pour les émeutes survenues à Brasilia contre des sièges du pouvoir.