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Emmanuel Macron « n'apporte aucune solution » : le désarroi des médecins généralistes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les généralistes ont manifesté leur colère dans les rues de Paris, jeudi 5 janvier 2023. ©AFP

Un jour après les vœux d'Emmanuel Macron aux soignants, les médecins généralistes ne sont pas entièrement conquis par les annonces du chef de l'État. Emmanuel Macron a promis une réorganisation du travail à l'hôpital d'ici au 1er juin prochain, et a formulé également des promesses sur les rémunérations et les moyens au lendemain d'une manifestation à Paris. Pas de quoi satisfaire Ludovic Toro, médecin généraliste à Coubron en Seine-et-Marne et interrogé par Europe 1.

"La problématique de l'hôpital, qui était le manque de lits et de soignants, Emmanuel Macron n'y apporte aucune solution", regrette-t-il.

"Ceux qui sont là doivent travailler plus et s'arranger pour être plus efficaces", résume, amèrement, le médecin généraliste. "Il faut qu'on soigne. Il y a déjà beaucoup de médecins en France, donc si on se met tout le temps en grève, on pourra encore moins soigner", rappelle-t-il, soulignant que les soignants dans les hôpitaux ne pouvaient pas faire grève. "Les urgences sont blindées, les gens sont en burn-out", alerte Ludovic Toro, qui espère que le sommet de l'État répondra à ce cri d'alarme

"Le problème, c'est qu'ils n'entendent pas", se désole le médecin en référence aux membres du gouvernement. "Tout est géré par des comptables et l'administration qui est très loin de la préoccupation des citoyens", estime le médecin libéral au micro d'Europe 1.

Ils étaient plusieurs milliers à battre le pavé jeudi à Paris. En colère, les médecins généralistes dénoncent leurs conditions de travail et réclament une revalorisation du tarif de leur consultation.

"Pour bien soigner, un médecin doit être heureux", lance le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste en Haute-Garonne et médiatique patron du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML). Née en 2012 du mouvement des "médecins pigeons", l’UFML soutient, avec d’autres (mais pas les syndicats majoritaires de la profession que sont la Confédération des syndicats médicaux français et MG France), le mouvement de grève lancé début décembre par le tout jeune collectif Médecins pour demain, né sur Facebook en septembre et qui revendique plus de 16.000 participants.

Leur revendication phare: une consultation de base chez le généraliste fixée à 50€, au lieu de 25€. "Les médecins travaillent en moyenne 55 heures par semaine et plus de 20% du temps de travail est hors consultation: administratif, gestion du cabinet", fustige le collectif, qui réclame un "véritable choc (…) pour favoriser l’installation conventionnée".

L’un des médecins généralistes a écrit sur sa page Facebook : "Les grèves ne sont pas courantes chez les personnels de santé. Mais si nous en sommes arrivés là, c’est parce que nous n’avons plus d’autre issue de faire entendre notre voix [au gouvernement]."

Cité par Le Monde, le ministre français de la Santé estime mauvaise la période de la grève des travailleurs du système de santé, alors que depuis dix ans déjà le nombre de médecins généralistes exerçant exclusivement en cabinet a chuté de 11 %, passant de 64 142 en 2012 à 57 033 au 1er janvier 2022.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV