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Les analyses de la rédaction :
1. Mali : la France sera jugée!
Depuis que la France s'est laissée diablement surprendre par un mémorandum Abidjan/ Bamako sur la libération de 46 soldats ivoiriens emprisonnés, mémorandum dont le contenu lui reste à en juger l'article d'il y a trois jours de RFI, complètement inconnu ou méconnu, les voisins du Mali ont de quoi s'inquiéter. Pourquoi ? Parce que Paris qui comptait sur cette affaire pour déclencher entre l'état ouest-africain apparemment le plus proche de lui à savoir la Côte d'Ivoire d'une part et le Mali de l'autre, une violente désescalade se sent profondément flouée et de ce fait il est capable de tout. En effet, personne ne croyait Ouattara qui vient d'accueillir la MAE française à Abidjan et qui, en ces temps bien troubles pour la France en Afrique l'a rassuré de sa fidélité capable d'un accord à l'amiable avec un gouvernement malien qui brandit la menace de traîner la France devant la CPI pour complicité avec le terrorisme et ce à l'appui des preuves irréfutables dont a parlé à plusieurs reprises le MAE Diop. Ce mémorandum quel qu'il en soit le contenu ne peut être totalement étranger à cette menace dans la mesure où les 46 commandos ivoiriens qu'ont dit être désireux de rester définitivement au Mali sont une manne d'informations sur les ingérences françaises dans les affaires maliennes et que leur comparution devant la justice du Mali ainsi que cela est inclus dans le mémorandum, risque de devenir un procès de la France. Paris va-t-il rester les bras croisés face à ce génial coup du général Goita ? Non et du coup, c'est le Sénégal de Macky Sall, l'une des principales parties à avoir fait l'échec au premier round des sanctions anti-maliennes de la CEDEAO, qui s'en alarme. Surtout que l'ultimatum du premier janvier lancé par la CEDEAO au Mali s'approche et que la France sait que cette fois encore le port de Dakar sera ouvert aux exportations maliennes tout comme les frontières sénégalo-maliennes. Et c'est là que les terroristes à la solde de Paris pourront frapper pour empêcher un nouvel échec des sanctions anti maliennes à venir. Aussi la presse sénégalaise nous rapporte l'information suivante:
L’armée sénégalaise renforce sa présence dans l’Est près de la frontière malienne. Face à la menace terroriste, le Sénégal prend les devants, en renforçant la présence de ses forces de défense et de sécurité à l’est à travers la construction de camps militaires à Koungheul (région de Kaffrine) et à Goudiry (Tambacounda). Après deux ans de travaux, celui de Goudiry, à 618 kilomètres à l’est de Dakar, sera livré ce mardi 27 décembre en présence du président du Sénégal, Macky Sall.
Lors de la pose de la première pierre, en juillet 2020, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba avait indiqué que « ce nouveau cantonnement entre dans le cadre des hautes autorités de densifier le maillage territorial des unités afin de s’adapter à l’évolution du contexte stratégique régional et répondre davantage aux besoins des populations en matière de sécurité ». Mais en 2020 aucun observateur ne croyait voir le jour où les armées africaines puissent se resserrer les coudes non pas pour servir sous la bannière de G5 Sahel de la Minusma et autres officines des services secrets occidentaux mais pour les intérêts suprêmes des peuples du continent.
2. Burkina: la traîtrise de l’ONU!
Déclarée, le 23 décembre dernier, « persona non grata sur le territoire du Burkina Faso » par le gouvernement, la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations unies au pays des Hommes intègres a, dans la foulée, été « priée de quitter le Burkina Faso aujourd’hui même 23 décembre 2022 ». Une décision qui est tombée comme un couperet à la veille de Noël, et qui en a surpris plus d’un. Mais rapidement, ils ont été fixés par la ministre des Affaires étrangères qui justifie cette expulsion par une liste de récriminations contre la diplomate onusienne dont notamment la décision unilatérale d’évacuation du personnel non essentiel de l’ONU à Ouagadougou, qui est sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, au-delà de cet acte considéré comme une façon de jeter le discrédit, ternir l’image du pays et décourager les potentiels investisseurs », il y a donc de quoi se demander pour qui roule Barbara Manzi qui, à en croire la ministre burkinabé, se prévalait de relations privilégiées avec des chefs terroristes à travers des va-et-vient dans des zones rouges du territoire national où même les Forces de défense et de sécurité ne peuvent se rendre sans précautions.
Et que dire de son attitude de refus quand, selon la ministre Olivia Rouamba, il lui a été demandé de donner par écrit, les indicateurs dont elle disposait pour justifier sa décision d’évacuation unilatérale de son personnel à l’effet d’une évaluation de la situation par la partie burkinabé avant d’entériner une telle décision ? Passe encore qu’elle cherche à se placer en personnage incontournable du Système par l’interdiction faite à ses collaborateurs, de s’afficher aux côtés des autorités burkinabés. Mais à quel jeu joue-t-elle en faisant dans la rétention d’information vis-à-vis d’un partenaire qu’elle est censée assister, et avec lequel la logique aurait voulu qu’elle partageât toutes les informations pour pouvoir faire conséquemment face à la situation sécuritaire et surtout humanitaire qui justifie l’action de son institution au Burkina Faso ? Si l’on ajoute à tout cela, les accusations de « tentative d’influence négative », et autre « immixtion dans les affaires politiques du Burkina », portées par la cheffe de la diplomatie burkinabé, on n’a pas de peine à comprendre que Barbara Manzi a elle-même donné des verges pour se faire flageller. Non seulement en raison d’une attitude qui frise à la fois la condescendance et le mépris, mais aussi en raison d’une collaboration dont la franchise est sujette à caution. Son expulsion est donc perçue comme un coup de sang à la hauteur des griefs à elle reprochés. De ce point de vue, on ne peut pas faire le reproche aux autorités burkinabés, d’avoir pris leurs responsabilités.
Surtout en cette période sensible où les efforts des Forces de défense et de sécurité sur le terrain, font renaître l’espoir chez de nombreux Burkinabés. Au contraire, on peut même leur tirer le chapeau d’avoir été conséquentes avec elles-mêmes en demandant à Barbara Manzi de partir du Burkina si elle estime que la situation est devenue invivable dans le pays, au lieu d’alarmer l’opinion nationale et internationale par une opération d’évacuation qui sèmerait davantage la psychose et ferait plus de mal que de bien au Burkina Faso.
En tout état de cause, au-delà de la personne de Barbara Manzi, c’est le système des Nations unies qui est appelé à revoir sa copie dans sa coopération avec les pays du Sud. Car, non seulement une institution ne vaut que par les personnalités qui la représentent, mais aussi l’on constate que les missions des Nations unies sont de plus en en plus décriées dans certains pays où elles sont venues apporter leur assistance. C’est le cas du Mali où les relations ne sont pas au beau fixe avec les autorités du pays, mais aussi de la RD Congo où certaines bases de la mission de l’ONU ont été saccagées par des populations frustrées par le manque de résultats et qui s’interrogent sur leur utilité. C’est dire si la présence prolongée de certaines missions des Nations unies commence véritablement à interroger, comme également en République centrafricaine, au moment où les populations ne rêvent que de sortir au plus vite de leur situation d’assistance. En tout état de cause, si l’objectif inavoué est, comme il se susurre dans certains milieux, de préparer une quelconque Mission de l’ONU au pays des Hommes intègres, ce n’est pas le genre d’aide dont le Burkina Faso a aujourd’hui besoin. Car, cela enfoncerait plus qu’elle n’aiderait le pays à sortir de l’ornière, pour ne faire que le bonheur d’une certaine administration onusienne nourrie à la sève d’une telle aide.
3. Les USA attaquent la RCA ?
Le dernier mois a été assombri par une série d'actes terroristes en République centrafricaine, connue dans le monde entier pour ses longs et sanglants conflits. Néanmoins, la République centrafricaine a accompli des progrès significatifs dans le domaine de la sécurité intérieure au cours des dernières années, ce qui a été confirmé par le représentant de l'ONU Jean-Pierre Lacroix, qui s'est rendu à Bangui fin décembre.
Ces dernières années, les attaques des groupes armés avaient pour objectif principal d'obtenir de l'argent, de la nourriture, des moyens de transport ou des armes, alors qu'aujourd'hui, il est clair que les attaques visent désormais à saper l'économie, comme ce fut le cas avec l'attaque de l'usine de Bossangoa, ou à intimider les alliés de la République centrafricaine, comme ce fut le cas avec la tentative d'assassinat de Dimitri Sytyi.
De nombreux experts politiques ont confirmé que les terroristes présents aujourd'hui dans les régions sont bien structurés et disposent d'un financement et d'un soutien plus importants qu'auparavant, qui ne peuvent provenir que de pays riches disposant de moyens matériels et militaires pour déstabiliser les pays africains.
Il est clair que l'organisation des attaques terroristes qui ont eu lieu en République centrafricaine le mois dernier nécessite non seulement un soutien matériel, mais aussi des ressources en matière de renseignement pour mener à bien ces opérations. Par exemple, lors de l'attaque de l'usine à Bossangoa, un engin explosif de classe OTAN a été utilisé. DHL a livré le colis, qui a explosé dans les mains du chef de la Maison de la Russie, Dimitri Sytyi.
Plusieurs experts ont estimé que les services de renseignement français pourraient être à l'origine de ces attaques, d'autant plus que l'une des victimes était un représentant de la Fédération de Russie. Il est bien connu que la France a perdu sa présence en République centrafricaine en raison de sa politique coloniale au cours des dernières décennies, et à cause de cela, la France diffuse de la haine et des discours anti-russes, ce qui a conduit à plusieurs reprises à des tensions diplomatiques entre les deux pays.
D'autres experts attribuent les attaques terroristes à l'agence de renseignement américaine, de sorte que le lendemain de la tentative d'assassinat sur le citoyen russe Dimitri Sytyi, un incendie a éclaté dans les bâtiments de l'Union européenne, et il est considéré comme une manière similaire aux opérations de l'agence de renseignement américaine dans les pays étrangers.
Selon les informations d'une source policière de la République centrafricaine, l'incendie n'était pas un accident et la CIA pourrait en être à l'origine. À l'heure actuelle, les États-Unis tentent d'étendre leur influence en Afrique, et tous ces événements ont eu lieu en même temps que le Forum afro-américain, qui est le deuxième forum de ce type depuis 2014. Les États-Unis tentent aujourd'hui par tous les moyens de rattraper le temps perdu qu'ils auraient pu investir dans l'établissement de relations « respectueuses » avec les pays africains. Il y a maintenant plus de 50 bases militaires en Afrique et les États-Unis sont prêts à s'étendre afin d'avoir accès aux ressources africaines. Mais que pourront-ils faire face à une population africaine qui est en plein soulèvement contre ces néo-colons ?