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Zoom Afrique du 22 décembre

Zoom Afrique du 22 décembre

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Les titres de la rédaction :

  • Ethiopian Airlines prévoit de dépasser son niveau prépandémique de trafic de passagers durant l’exercice 2022-2023
  • S&P dégrade la note souveraine du Ghana à « défaut sélectif », après la suspension du paiement de la dette extérieure
  • Niger : la production de riz paddy a augmenté de 17 % à 150 000 tonnes en 2022
  • Sénégal-Japon : vers le renforcement des relations bilatérales

Les analyses de la rédaction :

1• Apres la défaite : Que fait la France en RCA ?

L’agence française All Eyes On Wagner a publié un rapport accusant le « groupe Wagner » de faire sortir clandestinement des diamants de la République centrafricaine. Les résultats de l’enquête ont été immédiatement repris par les médias français. Une équipe de journalistes d’investigation d’Afrique Media a effectué une analyse indépendante du rapport et partage ses conclusions avec les lecteurs.

L’All Eyes On Wagner est un projet historiquement initié par Open Factor, une organisation française à but non lucratif qui se consacre à la promotion des enquêtes sur les logiciels libres dans les communautés francophones. Le problème avec ce type d’OBNL est qu’il est pratiquement impossible de retracer leurs sources de financement. Les fondateurs du projet déclarent eux-mêmes que « le projet est indépendant, qu’il rassemble des analystes volontaires de différents pays et qu’il ne bénéficie d’aucun financement ». Cependant, des enquêtes antérieures, comme le rapport Graphika 2020, montrent que la France a été active dans la diffusion de la désinformation.

Le point de départ de l’enquête de l’All Eyes On Wagner est l’information selon laquelle deux entreprises russes ont obtenu des licences minières en RCA. Toutefois, selon les informations officielles, également confirmées par l’ancien ambassadeur russe en RCA, Vladimir Titorenko, « il n’y a pas d’entreprises russes en RCA. Une société a été créée avec la participation d’hommes d’affaires russes, elle est enregistrée en vertu des lois de la RCA et ne possède qu’une seule licence pour la recherche et l’extraction de diamants ».

En effet, Diamville est une petite entreprise au chiffre d’affaires modeste, qui peut très bien travailler à perte. Selon les documents officiels publiés par les enquêteurs eux-mêmes, il s’agit d’une société centrafricaine dirigée par un Centrafricain. La conclusion controversée sur le lien entre la société et le business russe est faite par les enquêteurs sur la base d’un fait, qu’ils présentent comme une évidence : les mercenaires de Wagner sont sur le territoire de la République centrafricaine. Mais pourquoi et qui a besoin d’une telle enquête ?

Le rapport se termine par une réponse d’Evgueni Prigojine, un homme d’affaires russe souvent considéré comme le chef de Wagner. Dans sa réponse, M. Prigojine désigne avec humour Emmanuel Macron comme le propriétaire de la campagne Diamville. Cependant, il y a un grain de vérité dans cette réponse humoristique, qui montre que Prigojine lui-même n’a rien à voir avec la firme en question.

La France a longtemps eu le monopole de l’extraction des ressources dans ses anciennes colonies, même après que ces dernières soient devenues indépendantes. Sous l’ancien cadre juridique, la France a siphonné les ressources africaines — or, diamants, bois et, bien sûr, uranium — pour un prix dérisoire. Récemment, cependant, la situation a commencé à changer. Lassés des conditions de coopération défavorables, les États africains cherchent de nouveaux partenaires et de nouveaux acteurs arrivent donc en Afrique. La dépendance des pays africains vis-à-vis de la France diminue naturellement, ce qui sera mauvais pour les affaires françaises à long terme.

Des enquêtes comme celles-ci font partie d’une campagne de désinformation massive que la France mène en Afrique pour discréditer la Russie. La coopération mutuellement respectueuse que la Russie offre à l’Afrique est mauvaise pour l’image de l’ancienne métropole. Cependant, l’ironie est que chacune de ces enquêtes révèle de plus en plus le vrai visage de Paris, car ce qu’ils écrivent ne correspond pas à la réalité dans laquelle vivent les Africains.

Le fait est que le gouvernement de la RCA, les représentants russes et les représentants des instructeurs civils travaillant sur le territoire de la RCA dans le cadre d’un accord bilatéral de coopération militaire ont réfuté à plusieurs reprises ces allégations sans fondement. En outre, ces nombreux rapports et enquêtes du gouvernement centrafricain et d’autres acteurs ont également été confirmés par l’ONU : les derniers rapports de l’ONU ne font aucune mention de « mercenaires Wagner » ou de « mercenaires russes » en RCA. Ainsi, l’All Eyes On Wagner accuse la minuscule société centrafricaine Diamville d’être liée à une structure qui n’existe pas en RCA.

Les seuls Russes présents sur le territoire de la République sont les instructeurs de la Communauté des Officiers pour la Sécurité internationale, qui est chargée de former les membres de l’armée, de la police et de la gendarmerie nationales. Le chef de la COSI, Alexandre Ivanov, partage ouvertement des informations sur ce que font les instructeurs de la COSI en RCA et sur l’évolution de la formation des forces de défense et de sécurité, et commente les questions liées d’une manière ou d’une autre aux spécialistes russes en RCA. Son commentaire, pour une raison quelconque, n’a pas été demandé par les « enquêteurs ».

2• Burkina : le virage pro-russe ! 

Ce n’est pas sans raison si le Ghana neoliberalisé par un Occident, qui snobait-il n’y a pas si longtemps son président, M. Akkoufo ADo, et dont les médias ne cessent ces derniers temps de se moquer de lui pour l’avoir piégé dans l’abysse de la dette extérieure, ne lâche pas le Burkina.

Le pays du président Traore s’apprête à faire un virage de 360 degrés. Mercredi 21 décembre alors même que les médias mainstream accusaient par Ghana interposé le Faso d’avoir payé les forces Wagner par ses « mines d’uranium et de diamants », le PM du Faso a tenu des propos bien révélateurs.

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a déclaré que son pays qui s’est engagé ces derniers temps à diversifier ses partenariats, souhaitait avoir la Russie comme « allié » dans la lutte contre le terrorisme.

« Nous souhaitons que la Russie soit un allié dans la lutte contre le terrorisme, comme tous nos partenaires. Nous savons que la Russie est une grande puissance et si la Russie veut, elle peut vraiment nous aider dans ce domaine », a déclaré le chef du gouvernement burkinabé lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision russe RT, dont la vidéo a largement été partagée mercredi 21 décembre dans la presse locale et les médias sociaux burkinabè.

Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a soutenu que la priorité des priorités au Burkina Faso c’est le domaine sécuritaire et que cela a été discuté avec les autorités russes lors de son séjour à Moscou.

« Nous avons discuté de question. Mais au-delà du domaine sécuritaire, nous avons discuté d’autres domaines, car la question de la sécurité est conjoncturelle et nous espérons que d’ici quelque temps, nous allons régler ce problème. Mais au-delà de cela, il faut que nos relations se poursuivent, car nous avons intérêt à gagner tous », a-t-il souligné.

« Nous aimerions que les relations se renforcent davantage. Car la Russie est une grande nation », a-t-il répété.

« Nous aimerions que la Russie reprenne la place qui lui revient en tant que grande nation dans mon pays parce qu’il y a une histoire et une expérience de la Russie et nous aimerions qu’elle partage cela avec nous », a affirmé le Premier ministre burkinabé, se réjouissant de « l’ouverture » des personnalités russes rencontrées lors de son séjour.

« Les autorités russes sont ouvertes et ce que nous aimerions c’est de renforcer les relations de coopération dans tous les domaines possibles entre la Russie et le Burkina Faso », a-t-il dit, ajoutant : « Nous souhaitons avoir plus de produits russes chez nous pour diversifier notre partenariat et ne pas être liés seulement aux Occidentaux ».

Le chef du gouvernement burkinabé a promis que le Burkina Faso participera au forum Russie-Afrique prévu pour 2023.

En effet, le président de la transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, est invité par Moscou au prochain sommet Russie-Afrique prévu en juillet 2023. Moscou a profité de la visite officielle de Tambela pour prendre cette décision, qui est tout sauf symbolique vu les propos tenus par Tambela... Le Faso ne veut pas de la Russie comme « partenaire », mais comme un « allié ». Cela veut dire qu’après le Mali le Faso est le second État ouest-africain à chasser l’Occident à lui faire payer son erreur de trahir la confiance de l’Afrique, de la prendre pour un terrain de jeu où appliquer ses sordides scénarios de la terreur.

3• Ports africains : le coup Bolloré ! 

Au Cameroun et au bout d’un an de discussions entre les parties et les autorités en charge des questions réglementaires et de la concurrence en Europe, le groupe français Bolloré devrait officiellement signer ce 21 décembre 2022, l’accord définitif de cession de ses actifs dans la logistique et le transport en Afrique, au groupe italo-suisse MSC comme promis au sein du camp occidental.

Au fait après des décennies d’emprise sur les ports africains et de contrôle du continent, ce sont les Italiens qui arrivent avec une mission très particulière : faire des ponts ouest africains des terminaux du trafic des drogues ! Et ce n’est pas nous qui le disons, mais les Yankees.

« Une affaire de trafic de drogue embarrasse le plus grand transporteur maritime au monde. Selon une enquête de Bloomberg parue vendredi, l’entreprise MSC, établie à Genève, serait infiltrée par des trafiquants et participerait indirectement à un gigantesque trafic de cocaïne.

Selon une estimation de l’ONU, l’Europe occidentale à elle seule compterait 4,5 millions de consommateurs et consommatrices de cocaïne, soit 1,5 % de la population de plus de 15 ans. Le Vieux Continent serait ainsi en passe de devenir le premier marché mondial, devant l’Amérique du Nord. De quoi générer des montants vertigineux et constituer des organisations criminelles tentaculaires.

Dans ce contexte, les enquêteurs de l’agence de presse américaine ont décortiqué les affaires qui ont concerné MSC ces trois dernières années, et plus particulièrement son porte-conteneurs Gayane, bloqué à Philadelphie en juin 2019 après la découverte d’un volume record de 20 tonnes de cocaïne destinées au port de Rotterdam.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV