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La déportation de Hamouri est un crime de guerre (ministère palestinien des AE)

L’avocat franco-palestinien, Salah Hamouri. ©Al-Alam

Dimanche, le ministère palestinien des Affaires étrangères a vigoureusement condamné dans un communiqué la décision des autorités israéliennes d'avoir expulsé de force un avocat franco-palestinien des droits de l'homme de sa ville natale, Qods, avant de la considérer comme un crime de guerre.

Salah Hamouri a été expulsé vers la France dimanche matin suite à une décision prise il y a deux semaines par le ministère israélien de l’Intérieur.

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Le ministère palestinien des Affaires étrangères a fait cette remarque après que des responsables israéliens ont annoncé dimanche l'expulsion de Salah Hamouri, citant le « manquement à l'allégeance » à Israël comme justification de son expulsion. Il avait été arrêté le 7 mars à son domicile du quartier de Kufr Aqab, situé à Qods-est.

« Cette mesure scandaleuse commise par l'occupation illégale est un crime de guerre qui s'ajoute à sa longue liste de crimes commis contre le peuple palestinien. Israël n'a aucune souveraineté sur aucune des terres de l'Etat de Palestine, en particulier à Qods », a déclaré dimanche le ministère, cité par l'agence de presse officielle Wafa.

L’avocat franco-palestinien, expulsé ce dimanche à l’aube, est arrivé en fin de matinée à Paris. Plutôt en octobre 2021, les autorités israéliennes avaient révoqué la résidence de Hamouri à Qods-Est lui interdisant le droit de vivre dans sa ville natale, qu'Israël a occupé en 1967.

Il a été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure controversée qui permet à Israël d'emprisonner des personnes sans aucune accusation formelle.

Israël soupçonne des liens entre Hamouri et le Front populaire de libération de la Palestine. Mais il a rejeté ces accusations.

« La déportation criminelle de Salah par Israël sous le déguisement du soi-disant  manquement à l'allégeance qui est utilisé pour effectuer le déplacement forcé du peuple palestinien, crée un dangereux précédent. Cela s’inscrit dans la lignée de la politique criminelle d'Israël de déplacer par force qui a commencé il y a 75 ans », a dénoncé le ministère palestinien des Affaires étrangères dans son communiqué.

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« Salah et tous les autres citoyens palestiniens ne doivent aucune allégeance à Israël... Ils ont droit à la protection et non au déplacement », ajouté le communiqué.

Le ministère a en outre noté que le déplacement forcé de Salah « fait partie intégrante du régime d'apartheid colonial israélien qui est déterminé à déplacer de force le peuple palestinien pour le remplacer par des colons ».

Il a également appelé la communauté internationale « à tenir Israël responsable de ses crimes en cours, y compris le déplacement forcé de Salah ».

« Nous appelons le Conseil de sécurité des Nations unies à remplir ses obligations et à mettre fin aux crimes de guerre continus d'Israël. Il est également grand temps que la CPI (Cour pénale internationale) tienne les responsables de la politique généralisée et systématique de déplacement forcé des Palestiniens, y compris Salah, responsables de ses crimes », insiste le communiqué.

Le ministère français des Affaires étrangères a également condamné dimanche l'expulsion de Salah Hamouri.

« Nous condamnons aujourd'hui la décision des autorités israéliennes, contraire à la loi, d'expulser Salah Hamouri vers la France », a ajouté le ministère.

Il a noté que Paris était « pleinement mobilisé, y compris au plus haut niveau de l'Etat », pour permettre à Hamouri de défendre ses droits, de bénéficier de toutes les aides possibles et de mener une vie normale dans sa ville natale de Qods.

Suite à son arrestation en mars, au cours de laquelle les forces israéliennes sont entrées dans sa chambre et l'ont attrapé dans son lit alors qu'il dormait encore, Hamouri a été détenu en prison en vertu de la soi-disant politique israélienne de « détention administrative ».

L'avocat des droits de l'homme de 37 ans était en grève contre sa détention sans inculpation ni procès depuis le 25 septembre, avec 29 autres détenus administratifs.

Il est arrivé à Paris dimanche matin, où il a été accueilli par son épouse Elsa Lefor, des hommes politiques, des représentants de groupes de défense des droits et des sympathisants à l'aéroport Charles de Gaulle.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV