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Zoom Afrique du 14 décembre

Sommet US/Afrique : le trio « ignoré » ?!

Les titres de la rédaction :

  • Les exportations de l'Iran vers le Nigeria augmentent de 36% en 8 mois
  • Mali : 9 soldats tués et 62 ''terroristes'' neutralisés
  • Impôts : le Cameroun étend la taxe spéciale sur les produits pétroliers au gaz naturel à usage industriel
  • Ghana : lancement de la construction d’un terminal pétrolier au port de Takoradi

Les analyses de la rédaction :

1- Sommet US/Afrique : le trio « ignoré » ?!

Quand la presse mainstream écrit, « Sommet USA-Afrique : Mali, Guinée et Burkina Faso ignorés », cela veut dire très exactement que le principal enjeu du sommet tournait autour de ces trois États-nations qui depuis près de deux ans ont bousculé sans cesse l’ordre inique établi. Car ce que vit en ce moment l’axe occidental au Sahel, c’est de loin la perspective d’échec de l’un des scénarios de guerre les plus complexes qu’il n’ait jamais su concevoir et qui a pour nom « le terrorisme djihadiste », un scénario désormais parfaitement contre-productif.

Entre 2013 et 2014, ce « terrorisme djihadiste » a commencé en effet à apparaître et à frapper de façon parfaitement parallèle l’Irak au Moyen-Orient et le Mali au Sahel, le but étant comme chacun le sait de provoquer au mieux le démembrement de ces deux pays clés dans deux régions géostratégiquement et économiquement clés du monde, au pire, une déstabilisation permanente qui justifierait une occupation militaire sous prétexte ô combien trompeur de lutte « occidentale » aux côtés du « tiers monde » contre le terrorisme.

Or si au Moyen-Orient, l’axe de la Résistance composé de l’Iran, de l’Irak, du Yémen, de la Palestine et du Liban a mis quatre ans pour désamorcer cet ingénieux plan criminel occidental, avant de le tourner à son avantage de façon à créer une alliance « militaro-politico-économique » pertinente et puissante contre l’hégémonie de l’Occident, au Sahel, une telle alliance a mis du temps à naître, mais elle est désormais une réalité indéniable et ses membres que sont très exactement les trois États-nations « ignorés » par le Sommet US/Afrique et que l’Occident veut faire passer à renfort des médias pour « parias », font des émules en Afrique de l’Ouest : Au fait, ce qui alarme le plus dans le voyage non médiatisé du PM burkinabé en Russie qu’ignore aussi la presse occidentale, c’est qu’il a eu lieu par la médiation malienne et que même c’est un avion malien qui l’aurait conduit à Moscou. Car là, Bamako devient une force motrice qui nage non seulement à contre-courant, mais qui aide aussi ses voisins à en faire autant.

Voici comment la presse occidentale commente ce coup de maître : « Quarante-neuf chefs d’État africains participent, du 13 au 15 décembre 2022, au sommet des dirigeants « Leaders Summit » à Washington, sur invitation de la Maison Blanche. Le Mali, la Guinée, le Burkina Faso sont les grands absents de ce sommet USA-Afrique, le troisième du genre. Ces États non invités sont dirigés par des régimes militaires et sous sanctions de l’Union africaine. Les États-Unis leur reprochent d’être en marge de la « démocratie ». Toutefois, selon Molly Phee, secrétaire adjointe du bureau des Affaires africaines, les États-Unis continueront de travailler séparément avec les pays qui ne sont pas invités en raison de leur instabilité institutionnelle pour encourager un retour à une transition démocratique. »

A quoi riment ces quelques lignes ? Accuser un État « d’être en marge de la démocratie », cela veut dire dans le jargon américain « être insoumis aux diktats politiques, économiques et militaires US/alliés » ou ce qui revient au même, « faire passer ses propres intérêts « africains » avant les intérêts euro-américains, un crime de lèse-Majesté que les grandes puissances ne supportent ni ne pardonnent. En ce sens, quand l’article dit que les Américains « continueront à travailler » avec les « Parias » de façon « séparée » et «  pour encourager un retour à une transition démocratique », cela signifie qu’ils cherchent surtout à préserver, autant que faire se peut, des moyens de chantage, de pression, d’intimidation à l’encontre de ces mêmes États récalcitrants. D’ailleurs l’affaire des soldats ivoiriens et le second train de sanctions que la CEDEAO s’apprête à l’instigation de la France et de ses amis africains à imposer au Mali est la concrétisation d’une telle pensée colonialiste. Soit.

Mais qu’est-ce qui se passerait, si ces pays « parias » avec qui Washington veut traiter séparément se mettaient soudain ensemble pour agir d’une seule et même main contre le maximalisme occidental ? Que va-t-il se passer par exemple si le Burkina se mettait sans aucune forme de procès à révoquer du jour au lendemain tous les accords militaires bidon qui le lient à la force « Sabre », comme en a fait autant le Mali avec Barkhane ? Après tout, un ciel burkinabé fermé à l’armée française et puis placé sous la protection des radars que la Russie a livrés au Mali et dont servent les Famas à merveille pour couvrir leurs opérations aériennes anti terroristes, feraient réfléchir évidemment à deux fois cette aviation franco-américaine qui décollant depuis le Niger voisin, continue régulièrement à armer et à protéger les terroristes d’Aqmi et de Daech quand elle ne s’en prend pas directement à la population civile, en faisant semblant de tuer les terroristes.

Côté économique, l'alliance Mali-Faso-Guinée, est-il possible de la sanctionner vu que les côtes guinéennes offrent la meilleure voie de transit au « Sahel enclavé » et qu’au printemps et en été 2021, ce fut par cette même voie que l’embargo anti malien a échoué ? Une telle alliance ne tarderait pas d’ailleurs, en cas d’obstination du camp d’en face, de conduire droit au boycott du FCFA, ou encore au choix des monnaies alternatives non-dollar non-euro comme rouble ou yuan dans le commerce interafricain surtout que le blé et le gaz, ça vient de la Russie et que l’infrastructure, c’est la Chine qui en donne à l’Afrique et que des Occidentaux, l’Afrique n’a rien reçu en échange des richesses consenties, que la dette, la misère, la maladie et le pillage…

Eh oui, du succès de l’alliance Guinée/Mali/Burkina contre la terreur occidentale au Sahel dépendent beaucoup de choses, y compris, un chamboulement géostratégique propre à faire renaître le Continent. Alors, que les médias mainstream ne nous disent surtout pas que le trio-choc Guinée, Mali, Faso est ignoré. Et non, il hante les pires cauchemars des Occidentaux.

2. Mali : les FAMAs massacrent les terroristes ! 

Les médias occidentaux continuent de se placer en tant que porte-voix des groupes terroristes. Selon eux, la branche sahélienne de Daech se livre à une véritable démonstration de force. Le groupe terroriste a publié lundi soir une vidéo de la cérémonie d'allégeance qui s'est tenue vraisemblablement à la toute fin du mois de novembre, dans la zone des trois frontières Niger-Burkina-Mali. Le Mali où Daech est justement à l'offensive depuis plusieurs mois. La mise en scène de la vidéo révèle malheureusement la montée en puissance du groupe. Voici ce qu’a donc relayé le média propagandiste de RFI.  

Alors que les opérations de sécurisation continuent et donnent des résultats impressionnants dans la lutte contre le terrorisme.  

Une soixantaine de « terroristes » ont été tués dans des opérations aéroterrestres menées par les Forces Armées Maliennes (FAMa) courant le mois de novembre. 

Le Colonel Souleymane Dembelé, Directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), a annoncé ce lundi, le bilan des opérations aéroportées, aéroterrestres, des patrouilles et des missions d’escorte dans les régions de Mopti, Gao, Ménaka, Kidal, Nara, Koutiala et Sikasso, courant le mois de novembre. 

D’après le colonel Souleymane Dembelé, 9 soldats maliens ont été tués et 62 » terroristes’‘ ont été neutralisés lors des opérations. « Sur la base des renseignements, les Forces Armées Maliennes (FAMa) sont en train de traquer les Groupes Armés Terroristes (GAT) jusque dans leur dernier retranchement. Ces terroristes qui n’ont plus de moyen de pression sur les FAMa agissent à travers des poses des Engins Explosif Improvisé (EEI) et de dissimulation au sein de la population », a déclaré le colonel. 

« 62 terroristes ont été neutralisés, neuf (09) motos récupérées, neuf (09) armes de tout calibre ont aussi été saisies, quinze (15) tonnes de céréale de ‘’Zakat’’ découvertes et distribuées aux populations, quatre-cent (400) têtes de bétail récupérées et remises aux autorités compétentes afin de les restituer aux propriétaires. », a ajouté le colonel, tout en soulignant que 9 militaires maliens ont trouvé la mort et 8 autres blessés au cours de ces opérations. 

Par ailleurs, le colonel Dembelé a pris la défense des soldats russes, réfutant des accusations sur les violations de droits de l’homme attribuées aux Forces armées maliennes et leurs supplétifs russes. 

Voici le genre d’information qui devrait être relayé dans les médias français, au lieu de servir comme plateforme pour faire passer les messages des groupes terroristes. 

3- Afrique-USA : Washington est encore crédible en Afrique ?

Depuis hier, les dirigeants africains sont à Washington pour le second sommet États-Unis-Afrique. Sur place, il sera surtout question de partenariats économiques, mais surtout, la création de nouveaux moyens de pression pour faire plier l’Afrique si besoin est. 

Le sommet États-Unis-Afrique qui s’est ouvert ce mardi à Washington doit illustrer la nouvelle politique africaine de Joe Biden. Le président américain a convié une cinquantaine de dirigeants africains qui participeront, jusqu’à demain, à cette nouvelle — la deuxième, après une première édition en 2014 sous Barack Obama — édition de ce sommet. L’Érythrée, mais également les pays ayant subi un putsch — Mali, Guinée, Burkina Faso et Soudan — n’ont pas été conviés. Mais quels seront les dossiers traités ? 

Globalement, il sera question de sécurité, d’économie, de santé et d’environnement. Après un quadriennat de Donald Trump qui a largement contribué à compliquer les relations entre Washington et le continent, Joe Biden vit là son premier véritable test en termes de politique africaine. D’autant que le président américain, outre pour la COP27, n’a pas encore effectué de voyage officiel en Afrique. 

Malgré la multitude de thèmes, celui qui sera prioritaire sera l’économie. Les États-Unis tentent de se rapprocher de l’Afrique. C’est donc sur les échanges économiques que se concentreront les discussions amorcées par la conseillère spéciale du président, Dana Banks. Mais Washington crie haut et fort qu’il ne souhaite faire du business qu’avec des démocraties respectueuses des droits de l’Homme. Ce qui veut dire par-dessus tout que les intentions de Washington viseraient principalement l’isolement des pays panafricanistes. 

Outre le sommet, les spécialistes auront les yeux rivés sur l’U.S.-Africa Business Forum, qui doit permettre des signatures d’accords entre les États-Unis et la Zone africaine de libre-échange (Zlecaf). Et en trame de fond, on retrouvera évidemment la Chine et la Russie. Washington veut à tout prix faire diminuer l’influence de ces deux puissances en Afrique et devra donc adopter une stratégie économique offensive. 

Outre des accords commerciaux, les pays africains attendent de Joe Biden d’autres annonces, comme celle d’une tournée africaine. Si le chef du Département d’État américain Antony Blinken a effectué plusieurs allers-retours entre son pays et l’Afrique, Biden, lui, est toujours attendu. 

Enfin, le président américain compte se faire passer pour le porte-voix de l’Afrique au sein du G20. En coulisse, il promet d’œuvrer en faveur de l’intégration de l’Union africaine au fameux sommet, qui exclut généralement tout le continent. 

Jusque quand le continent africain aura besoin d’un chaperon pour avoir sa place au sein des organisations de la Communauté internationale ? 

L’Afrique n’a pas besoin d’un porte-voix comme la France ou les États-Unis pour se faire entendre à travers le monde. Un sommet USA Afrique, alors que les États-Unis ont mis les pays africains sous pression parce qu’ils voulaient rester en dehors de la guerre en Ukraine, quelle place peut encore avoir Washington en Afrique avec une telle politique néocolonialiste? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV