Dans un article signé Barbara Slavin et intitulé « Quand les États-Unis apprendront-ils que les sanctions ne résolvent pas leurs problèmes ? », le think tank américain Responsible Statecraft souligne que « les sanctions économiques sévères ne réussissent que rarement, voire jamais, à modifier le comportement d'un pays ciblé ; alors pourquoi les utilisons-nous encore? ».
« La définition de la folie, dit-on souvent, est de faire la même chose encore et encore et d'attendre des résultats différents. Pourtant, c'est exactement ce que les États-Unis et d'autres décideurs politiques occidentaux ont fait en imposant de larges sanctions économiques contre des régimes contradictoires et autrement problématiques », poursuit l’article.
Les résultats n'ont généralement pas été positifs. Barbara Slavin estime qu’au lieu de persuader les dirigeants des pays ciblés de changer leurs habitudes, « les sanctions générales ont renforcé les tendances antidémocratiques et encouragé la prolifération nucléaire et autre ». « Pendant ce temps, les citoyens ordinaires de ces pays souffrent en termes de baisse du niveau de vie », a-t-elle ajouté.
Responsible Statecraft fait allusion par la suite aux sanctions occidentales contre la Corée du Nord et indique qu’elles ont amené le pays à effectuer plusieurs lancements de missiles cette année et redémarrer son réacteur nucléaire à Yongbyon.
Le think tank américain évoque ensuite l’inefficacité des sanctions de l’Occident à l’encontre de l’Iran. « Les sanctions multilatérales précédant le Plan d'action global conjoint de 2015 ont peut-être joué un rôle dans l'encouragement de négociations nucléaires fructueuses, mais elles ont perdu leur objectif lorsque l'administration Trump s'est retirée unilatéralement du JCPOA en 2018 alors que l'Iran était en pleine conformité. »
L’article de Responsible Statecraft prétend qu’après le retrait unilatéral de Washington de l’accord et l’imposition de sévères sanctions à l’Iran, « plutôt que de poursuivre les négociations avec l’Occident, les responsables iraniens ont avancé leur programme nucléaire au point où l'Iran pourrait produire suffisamment de matières fissiles pour une arme nucléaire en quelques jours ».
« L'Iran a également développé des missiles et des drones de plus en plus sophistiqués, malgré les restrictions commerciales américaines », poursuit l’article.
Ce groupe de réflexion américain mentionne également les souffrances que l'Occident a infligées au peuple iranien en imposant des sanctions et souligne : « Le peuple iranien s'est appauvri de plus en plus à mesure que la valeur de sa monnaie a chuté, que l'inflation a grimpé en flèche et que le commerce et les investissements ont diminué. »
Dans une autre partie de son rapport, ce groupe de réflexion a également pointé l'inefficacité des sanctions occidentales contre d'autres pays du monde. « D'autres pays qui ont fait face à des embargos aussi larges, comme Cuba, la Syrie et le Venezuela, n'ont pas non plus changé pour le mieux », précise Barbara Slavin.
Elle a poursuivi que « les sanctions n'ont souvent pas réussi à faire avancer l'objectif de changement de régime dans les pays sous sanctions et ont même conduit à la prolongation des régimes ciblés ».
Alors pourquoi les sanctions continuent-elles d'être imposées ? Comme signe de vertu ? En remplacement de la guerre ? Pour apaiser les circonscriptions politiques nationales ? Tout ce qui précède ?
Les raisons sont multiples, mais les résultats ne semblent pas justifier les moyens. Les politiciens reconnaîtront-ils un jour les faits et changeront-ils de cap ?