Le capitaine de l'équipe nationale de football d'Iran accuse les médias anglais de chercher à déstabiliser et à démoraliser les joueurs iraniens avant qu'ils ne rencontrent l'équipe d'Angleterre lors de leur match d’ouverture de la Coupe du monde au Qatar.
Les médias britanniques ont, ces derniers jours, interrogé plusieurs membres de l'équipe nationale de football iranien sur les récentes émeutes en Iran. Ces derniers les ont décrites comme un « jeu psychologique » visant à les décourager avant la Coupe du monde au Qatar.
L'Angleterre et l'Iran vont se rencontrer le lundi 21 novembre prochain pour le premier match du groupe B de la coupe du Monde au Qatar.
Vendredi 18 novembre, un journaliste britannique a posé une question au capitaine iranien Karim Ansarifard à propos des derniers développements dans le pays. Le joueur de 32 ans a intelligemment répondu qu'à Doha, « notre devoir est de jouer au football » et « d'amener de la joie au peuple iranien lundi ».
À vrai dire, Karim Ansarifard a soutenu les propos de Alireza Jahanbakhsh exprimés lors d'une conférence de presse de jeudi qui avait pris des allures d'interrogatoire et de débat politique. Ce dernier a été en effet interrogé sur les récentes protestations en Iran. « Nous essayons de ne pas trop parler de ça. Notre but est de respecter le maillot et d'amener de la joie au peuple iranien lundi », a-t-il répondu.
« Pour être honnête, je ne suis pas sûr que si l’Angleterre n’était pas dans notre groupe, vous seriez venu me poser cette question en premier », a-t-il ajouté.
Il a ensuite déclaré qu'il était « facile de jouer aux jeux psychologiques, de poser des questions sur ce qui se passe ici, là-bas ou ailleurs. Mais nous sommes à quatre jours de jouer l'un des plus grands matchs de notre vie. Nous allons tous nous concentrer sur ce match ».
🗣 "When football comes together, we can make joy and happiness for the people."
— Football Daily (@footballdaily) November 17, 2022
Alireza Jahanbakhsh pleads with journalists to let the Iranian players focus on the football pic.twitter.com/ewdwi1Typl
Parallèlement au tapage médiatique des médias au seuil du match d’ouverture de la Coupe de Monde au Qatar, opposant l’Iran à l'Angleterre, l’appareil diplomatique britannique a comme toujours adopté une approche partiale envers l'Iran.
Dans ce sens, le bureau de James Cleverly, a annoncé que le secrétaire d'État aux affaires étrangères devrait présenter l'Iran comme une menace pour le Moyen-Orient lors d'une visite à Bahreïn, samedi 19 novembre, avant de se rendre au Qatar pour assister au match d'ouverture.
Ces dernières semaines, l'équipe nationale de football d'Iran a fait l'objet d'une énorme campagne de pression de la part des médias persanophones basés à Londres, notamment Iran International et Manoto, financés par l'Arabie saoudite, le premier ayant récemment été désigné par l'Iran comme une « organisation terroriste » pour son rôle dans l'incitation aux violentes émeutes dans le pays.
Avant son départ pour Doha, l'équipe iranienne a été la cible d'une campagne infructueuse lancée par des lobbies anti-iraniens qui cherchaient à convaincre la FIFA de retirer l'Iran de la Coupe du monde 2022.
Sur les réseaux sociaux, d'innombrables bots et faux comptes ont été créés dans le but de discréditer l'équipe nationale iranienne, en proférant des insultes et des menaces de mort. Certains messages encouragent même les joueurs de ne pas jouer pour l'équipe nationale de leur pays.
La politisation du football iranien a été aussi à l'ordre du jour d'un média comme Sky News. « Êtes-vous d'accord pour représenter à cette Coupe du monde un pays comme l'Iran qui réprime les droits des femmes ? », a demandé le correspondant du site à Carlos Queiroz, l'entraîneur-chef portugais de l'équipe nationale iranienne de football, lors d'une conférence de presse le 16 novembre à Doha.
Sur le qui-vive, le tacticien de 69 ans a répondu de manière virulente, avant de quitter la salle de presse :
« Combien me payez-vous pour cette question ? Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Réfléchissez de votre côté à ce qui s’est passé dans votre pays avec l’immigration. »
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