L'Iran a interdit l'importation d'automobiles françaises en raison du « comportement non professionnel » de Paris et ne lui permettra pas d'exercer des pressions sur l'industrie et le marché automobiles du pays en recourant à des sanctions, a déclaré ce vendredi 18 novembre le ministère iranien de l'Industrie, des Mines et du Commerce.
« Compte tenu du comportement non professionnel des Français ces dernières années, nous n'autoriserons plus l'enregistrement de commandes et l'importation de produits Renault, Peugeot, Citroën et d'autres constructeurs automobiles français », a déclaré vendredi le porte-parole du ministère, Omid Qalibaf.
Il a déclaré qu'aucune licence n'avait été récemment délivrée pour l'importation de voitures en provenance de France, soulignant que l'industrie automobile iranienne se concentrait désormais uniquement sur les produits non français, principalement en provenance du Japon, de Chine et de certains pays européens.
Dans un entretien avec la journaliste de la rédaction française de Press TV, Bernard Cornut, écrivain et géopolitologue français à Beyrouth, a déclaré que la décision de Téhéran d'avoir interdit l'importation d'automobiles françaises est en effet une réaction aux propos interventionnistes du président français Emmanuel Macron, qui a dit « soutenir les manifestations » en Iran.
La décision a été prise alors que les tensions entre Téhéran et Paris sont montées d’un cran ces derniers mois à la suite des émeutes éclatées en Iran après la mort d'une Iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, à la mi-septembre.
La France a été l'un des pays européens à s’ingérer dans les affaires intérieures iraniennes. Elle a vivement critiqué ce qu'elle a qualifié de « répression des manifestations », l'Union européenne imposant une série de sanctions aux responsables et entités iraniens.
Le président français Emmanuel Macron a rencontré la semaine dernière un groupe de dissidents iraniens et s'est engagé à soutenir la soi-disant « révolution » en Iran, ce qui a provoqué la vive réaction de Téhéran.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a condamné la réunion. Il a déclaré qu'il était « regrettable et honteux » que Macron ait exprimé son soutien aux émeutes.