Au sommaire :
1- Allemagne : l’inflation touche des sommets
« D'un simple clic aux États-Unis à la violence dans les rues de Téhéran, les dernières manifestations de l'Iran sont conçues et provoquées de l'extérieur », souligne Kit Klarenberg, blogueur principal de The Electronic Intifada, dans son article consacré aux récentes émeutes sporadiques en Iran qui portent la marque d'une guerre secrète parrainée par l'Occident.
Quelques jours à peine après que les manifestations ont éclaté le 16 septembre, le Washington Post a révélé que le Pentagone avait lancé un audit de grande envergure de tous ses efforts de psyops en ligne, après un certain nombre de comptes de robots et de trolls gérés par sa division Central Command (CENTCOM) – qui couvre toutes les actions militaires américaines en Asie de l’Ouest, en Afrique du Nord et en Asie du Sud et centrale – ont été exposées, puis interdites par les principaux réseaux sociaux et espaces en ligne.
La compétence géographique du CENTCOM comprend l’Iran, et étant donné le statut de longue date de la République islamique d'Iran en tant qu’État ennemi clé des États-Unis, il n’est peut-être pas surprenant qu’une part importante des efforts de désinformation et de guerre psychologique en ligne de l’unité y ait été dirigée.
Une stratégie clé employée par les spécialistes des psyops militaires américains est la création de multiples médias fictifs publiant du contenu en farsi. De nombreux canaux en ligne ont été maintenus pour ces plateformes, couvrant Twitter, Facebook, Instagram, YouTube et même Telegram. Dans certains cas également, de faux journalistes et experts, avec de nombreux « suiveurs » sur ces plateformes, ont émergé, ainsi que des photos de profil créées via l’intelligence artificielle. Les chercheurs affirment que le but de ces efforts n’était pas clair, bien qu’une explication évidente soit que le Pentagone a cherché à favoriser le mécontentement anti-gouvernemental parmi les Iraniens conservateurs, tout en créant des listes d’« extrémistes » locaux à surveiller en ligne. Il y avait aussi des initiatives de cape et d’épée destinées à nuire à la position de l’Iran dans les pays voisins et à saper son influence régionale.
Mais aucun de ces faits n'a empêché le chancelier allemand, dont la versatilité est son principal trait caractéristique, de balayer devant sa porte avant de s'intéresser à l'Iran, dont la civilisation millénaire paie le prix de son non-alignement aux ordres chaotiques des sionistes.
Pourtant, les chiffres ne mentent jamais : à en croire RT, en proie à la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, les statistiques officielles allemandes montrent que le mois d’octobre a été le deuxième mois consécutif avec une inflation à deux chiffres, un record depuis les années 1950. L’inflation accélère donc en Allemagne, atteignant 10,4% en octobre sur un an, relève le 11 novembre dans un communiqué l'Office fédéral de la statistique (Destatis). Un niveau record, qui lui-même succède à celui de septembre, actant une hausse des prix jamais observée depuis novembre 1951.
La hausse des prix, dans la première économie européenne, est alimentée par la flambée de l’énergie ainsi que des denrées alimentaires. Sur un an, les produits énergétiques ont ainsi augmenté à eux seuls de 43%, et ce, malgré des mesures d’allègement. La situation est à peine meilleure du côté des denrées alimentaires, avec une hausse des prix de 20,3% sur un an, là aussi en accélération. Hors énergie et alimentation, l’inflation se cantonne à 5%, soit moins que la moitié du taux d’inflation global.
Pour tenter d'endiguer la hausse des prix de l’énergie − et le mécontentement des Allemands −, Berlin multiplie les mesures d'aide. Le 10 octobre, le gouvernement a indiqué qu’il rembourserait aux ménages et aux petites entreprises leurs factures de gaz et de chauffage du mois de décembre.
Quelques jours plus tôt, le 29 septembre, Olaf Scholz avait annoncé une enveloppe de 200 milliards d’euros pour plafonner les prix de l'énergie pour les entreprises et les ménages.
Avec Al Alam et RT France
2- Et si l'on balkanisait l’Ukraine ?
L’éventuel transfert de la Transcarpatie, située dans l’ouest de l’Ukraine, a été suggéré par un homme politique hongrois. Il a publié un cliché datant de 1939, lorsque la frontière hongro-polonaise passait par cette région. Il fait allusion à un éventuel partage de l’Ukraine entre son pays et la Pologne : « Aujourd’hui, c’est le jour de l’indépendance de la Pologne. Dieu bénisse la Pologne. Retrouvons-nous à la frontière polono-hongroise ! », a écrit le chef du parti Mouvement Notre patrie, Laszlo Toroczka sur Twitter.
La publication est accompagnée d’un cliché pris en mars 1939 près de la localité d’Oujok, située actuellement en Ukraine, près de la Pologne. On y voit des garde-frontières qui se serrent la main à la frontière polono-hongroise établie après la prise par la Hongrie d’une région qui a porté divers noms, mais est principalement connue comme la Transcarpatie.
Une zone de turbulences depuis des siècles
La région faisait partie de l’Empire austro-hongrois. Après la dissolution de celui-ci en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale, elle a été rattachée à la Tchécoslovaquie devenue indépendante. En 1938, elle a été en majorité transférée à la Hongrie, laquelle a rejoint le IIIe Reich en 1939.
Au cours de la progression de l’Armée rouge à l’est pendant la Seconde Guerre mondiale, la Transcarpatie a été libérée puis est restée sous contrôle des troupes soviétiques. Enfin, la région a été rattachée à la République socialiste d'Ukraine, qui faisait partie de l’URSS.
Contexte actuel
Précédemment, le député de l’Assemblée ukrainienne Maxime Bouzhansky a estimé que Budapest pourrait envoyer ses troupes en Transcarpatie pour défendre les Hongrois qui y habitent. Plus tard, le chef de la diplomatie hongroise a confirmé l'existence d’un scénario militaire de défense de ses 150.000 compatriotes dans cette région.
Les relations ukraino-hongroises se sont refroidies en raison notamment d’une loi ukrainienne entrée en vigueur en septembre 2017 et réduisant drastiquement les possibilités d’étudier dans les langues des minorités ethniques.
Source : Sputnik
3- France: l’armée prépare les esprits à la possibilité de la guerre
À bord du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, à quai dans le port de Toulon, Emmanuel Macron présidera une remise de décorations à des militaires de toutes les armées. Cette cérémonie, qui rendra hommage mercredi au courage des soldats en opérations, fait partie des rituels auxquels le président de la République, en tant que chef des armées, est rompu. Elle sera aussi le prélude à un discours du chef de l’État sur le contexte international et à la présentation de la nouvelle Revue nationale stratégique. Rédigée en urgence pour tirer des leçons du conflit en Ukraine, elle constitue une première étape avant les débats sur la prochaine loi de programmation militaire 2024-2030. En filigrane, elle prépare aussi les esprits à la possibilité de la guerre. »
Le Président français a encore souligné que « la période n’[était] pas au calme, mais au gros temps », alors que du côté de l’Élysée, on insiste sur un nécessaire « changement de mentalité », rapporte le Figaro.
Emmanuel Macron a présenté ce 9 novembre une nouvelle Revue nationale stratégique (RNS), rédigée en urgence par l’armée française, qui incite à tirer les leçons du conflit en Ukraine. Le document liste dix objectifs, en matière notamment de dissuasion nucléaire ou de guerre de l’information.
Il insiste également sur le concept d’économie de guerre, signe que l’exécutif entend préparer les esprits à la possibilité d’un conflit, rapporte le Figaro. S’il n’est pas pour l’heure question de « militarisation générale », l’État compte éveiller une prise de conscience de la nation en matière de sécurité, comme en témoigne encore la généralisation du service national universel ou le doublement du nombre de réservistes.
« Dans le cas d'un conflit de haute intensité nous concernant directement, cela se jouerait évidemment sur une tout autre échelle. Et c'est une véritable mobilisation industrielle et économique que nous devons avoir », a ainsi averti Emmanuel Macron en présentant la RNS.
Malgré les déclarations d’intention, certains doutent cependant que la France soit à la hauteur de ses aspirations. « Le document est extrêmement ambitieux, mais en décalage avec nos moyens », affirme ainsi un parlementaire.
Si la fin de l’opération Barkhane devrait redonner un peu de latitude à l’armée française, celle-ci devra donc en passer par d’inévitables partenariats européens et avec l’Otan. Emmanuel Macron a ainsi affirmé que l’Alliance atlantique restait « un cadre essentiel pour la sécurité collective », ajoutant que la France y jouerait « un rôle d’allié exemplaire, capable d’assurer le rôle de nation-cadre ».
La France est, en particulier, en première ligne dans la mission Aigle, en Roumanie. Les conditions de vie des soldats français sur place avaient d’ailleurs défrayé la chronique récemment.
Avec Le Figaro et Sputnik
4- Arctique : le tout nouveau front américain contre la Russie
L’Alliance atlantique tente de marquer son territoire dans l’Arctique via l’envoi de porte-avions, a fait remarquer le chroniqueur militaire américain Christopher Woody. Les frictions avec la Russie augmentent.
Alors que les yeux sont rivés sur le théâtre ukrainien, le bras de fer entre l’Otan et la Russie se poursuit aussi sous d’autres cieux. L’Arctique, objet de toutes les convoitises, est notamment en pleine effervescence, souligne le chroniqueur militaire Christopher Woody dans un article pour le média 19FortyFive.
« L'Otan accroît son activité dans l'Arctique, intensifiant ses opérations dans ce qui a longtemps été considéré comme une région de basse tension […]. Les Marines américaine et britannique, deux des plus puissantes de l'Alliance, ont marqué leur regain d'intérêt pour la région, en passant plus de temps au nord, notamment avec des déploiements marquants de leurs porte-avions », écrit ainsi le spécialiste.
La Marine britannique avait ainsi déployé le HMS Prince of Wales pendant sept semaines au printemps, participant à l’opération Cold Response 2022. Celle-ci rassemblait 23 pays de l’Alliance sur 30.
Washington avait pour sa part déployé un porte-avions lors du Trident Juncture de 2018, le plus grand exercice réalisé par l’Otan depuis la guerre Froide. Aucun bâtiment américain de cette envergure n’avait sillonné les eaux de l’Arctique depuis 30 ans, souligne Christopher Woody.
Depuis le début du conflit ukrainien, les destroyers américains ont continué « d'opérer avec des alliés et des partenaires dans le Grand Nord pour faire pression sur la Russie », a par ailleurs récemment déclaré l'amiral Michael Gilday, chef des opérations navales américaines.
Retour en grâce
Délaissés après la chute de l’Union soviétique, les territoires arctiques sont redevenus un enjeu pour la Russie, qui y a rétabli progressivement des infrastructures militaires. En avril 2021, Moscou avait notamment annoncé une première piste d’atterrissage sur la terre François-Joseph.
La Russie considère en effet que l’Arctique revêt une « importance stratégique pour la sécurité nationale et l’économie », comme l’avait précisé Nikolaï Kortchounov, ambassadeur itinérant de la Russie auprès du Conseil de l’Arctique. La région représente près de 10% du PIB russe et plus de 20% de ses exportations.
Moscou a également développé des partenariats avec Pékin dans la région, au grand dam de l’Otan.
Source : Sputnik
5- Ukraine : Poutine est-il coincé ?
Par Bruno Bertez
La Russie pourrait-elle utiliser une arme à impulsions électromagnétiques pour paralyser l’Ukraine ?
Il y a un outil que Vladimir Poutine pourrait envisager : une frappe à impulsion électromagnétique tactique, ou EMP.
Ces armes – conçues pour créer une puissante impulsion d’énergie qui court-circuite les équipements électriques tels que les ordinateurs, les générateurs, les satellites, les radios, les récepteurs radar et même les feux de circulation – pourraient désactiver d’un seul coup les infrastructures militaires et civiles de l’Ukraine et laisser le pays sans lumière, chaleur, communications ou transport.
Un EMP nucléaire relativement petit, facilement déployé à haute altitude par les missiles de croisière hypersoniques Zircon de la Russie, pourrait ne détruire aucun bâtiment ni tuer personne. Mais il pourrait désactiver définitivement les circuits électriques sur des milliers de kilomètres carrés de territoire ukrainien.
Pratiquement tous les équipements de défense déployés par les alliés de l’OTAN en Ukraine – tels que les radios, la navigation GPS et les drones aériens – dépendent de l’électronique, sinon pour les opérations, puis pour le déploiement, la maintenance et l’intégration.
Les effets électromagnétiques persistants d’une frappe pourraient détruire 90% des satellites au-dessus de la zone touchée en trois mois.