Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué lundi 7 novembre l’ambassadeur de Norvège à Téhéran, vivement critiqué pour les propos jugés « inacceptables » du président du Parlement norvégien contre la République islamique d’Iran.
Dans une interview avec une chaîne anti-iranienne basée à Londres, soutenue par l’Arabie saoudite, le président du Parlement norvégien, Masud Gharahkhani a tenu des propos « véhéments » à l’encontre de la RII, apportant son soutien aux émeutiers et exhortant leurs instigateurs à poursuivre leurs actions subversives.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné les propos de Gharahkhani et son ingérence dans les affaires intérieures du pays.
Dans son interview, Gharahkhani a encouragé les responsables des récentes émeutes en Iran à poursuivre leurs actions, leur déclarant son ferme soutien.
Des émeutes ont éclaté en Iran à la mi-septembre après la mort de Mahsa Amini dans un hôpital trois jours après son évanouissement dans un poste de police à Téhéran. Un rapport officiel de l’Organisation iranienne de médecine légale a conclu que la mort de la jeune femme était due à une maladie antérieure plutôt qu’à des prétendus coups et blessures au niveau de la tête.
Les émeutes se sont déchaînées à travers le pays. Les fauteurs de troubles ont reçu un large soutien des puissances occidentales, en particulier des États-Unis. De nombreux dégâts et préjudices ont été causés aux biens publics et aux forces de l’ordre.
Fin octobre, le ministère iranien du Renseignement et l’Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ont publié une déclaration conjointe qui pointe du doigt les services d’espionnage étrangers, dont la CIA, dans l’orchestration des violences et émeutes en Iran.
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Mercredi 2 novembre, en marge de la Cop27 à Charm el-Cheikh, le président français, Emmanuel Macron a appelé à s’organiser pour faire face à ce qu’il a appelé les « menaces » de l’Iran.
En réaction aux ingérences des autorités françaises dans les affaires intérieures de l’Iran, Nasser Kanaani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, avait estimé lors d’une conférence de presse que les propos du président Macron avaient servi à encourager « des personnes violentes et des contrevenants », qu’il était « surprenant » que la France condamne les forces de sécurité iraniennes qui ont dû gérer des « personnes violentes et des émeutiers », alors qu’elle menace elle-même d’utiliser la force en réponse à des « grèves de salariés dans le secteur du pétrole et du gaz », faisant référence à la crise des carburants en cours dans le pays.
« Il s’agit d’une hypocrisie manifeste qui prouve une fois de plus que les droits de l’homme, dans le dictionnaire de nombreux gouvernements occidentaux prétentieux, ne sont rien de plus qu’un jouet et un outil pour atteindre des objectifs politiques et s’immiscer dans les affaires d’autres pays.
Il semble que les Européens divisent le terrorisme en bien et en mal… S’il y a des troubles en Iran, ces troubles sont bons, mais s’ils se produisent en Europe, cela s’appelle de mauvais troubles et les forces de sécurité s’en occupent », a-t-il poursuivi.
Un paquet contenant 31 propositions a été présenté à Bruxelles mercredi, visant les individus et les institutions du secteur de la sécurité ainsi que les entreprises présumées « responsables de la répression en Iran », a rapporté mercredi 2 novembre, le magazine Der Spiegel, sans divulguer ses sources.
Les mesures comprennent le gel des avoirs et des interdictions de voyager dans la zone européenne. Le paquet sera débattu par les ministres des Affaires étrangères de l’UE lors de leur prochaine réunion le 14 novembre.
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Le 31 octobre dernier, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que l’Union européenne était en train d’examiner de nouvelles sanctions contre l’Iran. « Nos sanctions de l’Union européenne sont importantes, nous sommes en train d’examiner des mesures supplémentaires », avait-il indiqué, sans plus de détail.
Le gouvernement allemand n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Ce nouveau projet de sanctions inclut aussi les entreprises qui ont contribué à l’exacerbation de la situation en Iran. Les positions de l’Occident sont pourtant loin de faire l’unanimité, car elles enfreignent les lois et les normes internationales concernant la non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains et indépendants.
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