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La crise énergétique ébranle la puissance industrielle de l'Europe

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La crise énergétique ébranle la puissance industrielle de l'Europe. (Illustration/AFP)

Sur fond de la montée des prix et de la diminution des approvisionnements, la crise énergétique découlant des sanctions maximales imposées à la Russie, a ébranlé la puissance industrielle de l’Europe.

Dans un contexte marqué par la flambée des coûts et la diminution des approvisionnements, l’Europe a besoin de l’appui de ses entreprises industrielles pour économiser de l’énergie. Ces dernières jouent le jeu, mi-volontaires, mi-forcées, puisque la demande de gaz naturel et d’électricité a diminué au cours du dernier trimestre, affirme le site Web Zonebourse dans un article paru mercredi 2 novembre.

Or, la baisse n’est pas seulement due au fait que les entreprises industrielles baissent les thermostats, elle ferme aussi des usines qui ne rouvriront peut-être jamais, a-t-il noté avant de poursuivre que les industries à forte intensité énergétique, comme l’aluminium, les engrais et les produits chimiques, risquent de voir les entreprises déplacer définitivement leur production vers des endroits où l’énergie bon marché abonde, comme les États-Unis où le gaz naturel coûte toujours environ un cinquième de ce que les entreprises paient en Europe.

« Beaucoup d’entreprises abandonnent tout simplement la production », a déclaré Patrick Lammers, membre du conseil d’administration de la compagnie d’électricité E.ON, lors d’une conférence à Londres le mois dernier. « Cela pourrait conduire à une désindustrialisation très rapide de l’Europe », a-t-il ajouté.

Depuis des décennies, l’industrie européenne déplace sa production vers des lieux où la main-d’œuvre est moins chère et les autres coûts moins élevés, mais la crise énergétique accélère cet exode que Zonebourse qualifie de menace sérieuse pour la survie de l’industrie européenne, se référant aux chiffres commerciaux compilés par Reuters qui montrent que les neuf fonderies de zinc du bloc ont soit réduit, soit arrêté leur production remplacée par des importations de Chine, du Kazakhstan, de Turquie et de Russie.

Les efforts de l’Occident pour décrocher des approvisionnements non seulement en énergie, mais aussi en minéraux clés utilisés dans les véhicules électriques et les infrastructures renouvelables, sont également menacés par les prix élevés de l’énergie : sans davantage d’énergie renouvelable et une baisse des coûts, il est peu probable que les entreprises investissent en Europe, a écrit le site citant Emanuele Manigrassi, responsable du climat et de l’énergie chez European Aluminium.

L’article fait également état de la redoutable érosion industrielle qui se produit actuellement en Europe, le Cefic, le conseil européen de l’industrie chimique affirmant que l’Europe est devenue pour la première fois en 2022 un importateur net de produits chimiques. Plus de la moitié de la production européenne d’ammoniac, un ingrédient clé des engrais, a fermé et a été remplacée par des importations, selon l’Association internationale des engrais.

Certaines entreprises, dont le fabricant allemand de fibres de viscose Kelheim Fibres qui fournit Procter & Gamble, se tournent vers d’autres sources d’énergie. Cette année, l’entreprise allemande a réduit deux fois la production de son usine en Bavière, a indiqué Zonebourse. 

De surcroît, ajoute-il, les industries allemandes cherchent désormais à obtenir des autorisations plus rapides pour passer du gaz à des carburants plus polluants, prévenant qu’autrement elles seraient obligées de réduire leur production pour atteindre les objectifs d’économie de Berlin. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV