Au sommaire :
1- La France continue à importer du pétrole russe, reconnaît Agnès Pannier-Runacher
La ministre de la Transition énergétique a indiqué que l'Hexagone continuait à recevoir du pétrole en provenance de Russie, afin de laisser aux entreprises le temps de s'adapter et de ne pas affecter la vie quotidienne des Français.
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher est revenue en détail sur la situation sur le front des carburants, en relative amélioration alors que le conflit social dans les raffineries s'est essoufflé.
Interrogée à cette occasion sur la poursuite des importations de pétrole russe, elle a répondu que la France continuait effectivement à en acheter.
« Il n'y a pas de sanctions sur le pétrole russe avant le 5 décembre prochain », a-t-elle expliqué en faisant référence aux mesures adoptées au niveau européen à l’encontre de Moscou.
Ces mesures de rétorsion se mettront en place « le 5 décembre […] pour la partie "pétrole brut” », puis pour « les produits raffinés », à partir du 5 février 2023, a-t-elle détaillé.
« On importe beaucoup moins de pétrole russe », a-t-elle cependant souligné, citant l'exemple de TotalEnergies qui « n’importe plus aucune goutte de pétrole russe depuis le printemps dernier ».
Les sanctions contre le pétrole russe adoptées par l'Union européenne (UE) fin mai 2022 ont été en effet étalées dans le temps, tenant compte de l'impossibilité pour une série de pays de se passer de cette importante source d'approvisionnement.
Dans le cadre du sixième paquet européen de sanctions, l'arrêt des importations par bateaux de pétrole brut devait ainsi devenir effectif dans les six mois, et celui des produits pétroliers dans les huit mois. L'approvisionnement par oléoduc avait alors fait l'objet d'une exemption suite aux demandes de la Hongrie, qui continue à dénoncer les sanctions européennes et organise actuellement une consultation nationale sur le sujet.
Comme le relevait Libération le 19 octobre, « si l’UE semble faire front uni contre la Russie, dans les faits, ce n’est pas si simple », en citant notamment le cas de la Grèce, qui continue à transporter le pétrole russe vers des destinations non européennes.
« Malgré les sanctions, les embargos et les tentatives de plafonner les prix, la Russie continue d'engranger des recettes substantielles sur ses ressources énergétiques », constatait de son côté Les Echos au début du mois.
La Russie avait fait savoir, lors des annonces européennes de fin mai, qu'elle adopterait des mesures pour « minimiser » l'impact de l'embargo européen, en particulier au moyen d'une réorientation de ses exportations vers d'autres pays. Elle s'est « tournée vers l'Inde, la Chine, la Turquie et la Malaisie, qui ont absorbé une partie de ses débouchés et ont augmenté leurs importations », détaillaient Les Echos.
Selon le Fond monétaire international (FMI), la récession économique en Russie sera moins forte que prévu en 2022 et en 2023, notamment grâce aux exportations de pétrole brut et à une demande intérieure relativement « stable ». Le Produit intérieur brut (PIB) de la Russie devrait ainsi se contracter de 3,4% en 2022, prévoit le FMI dans un rapport, soit bien moins que la forte chute de 6% sur laquelle il tablait lors de ses précédentes prévisions publiées en juillet.
Source : RT France
2- Le plan de la reconquête de l'Ukraine ?
350 milliards d'euros pour Kiev ? Berlin et l'UE veulent un plan Marshall pour reconstruire l'Ukraine.
Lors d'une conférence internationale consacrée ce 25 octobre à la reconstruction de l'Ukraine et au soutien à long terme à ce pays, le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé à la mise en place d'un plan très ambitieux, puisqu’il ne souhaite « rien de moins que de créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle ». Pour le chancelier allemand qui ouvrait la réunion réunissant à Berlin responsables politiques et experts, la reconstruction de l'Ukraine ne peut en outre pas attendre et « doit commencer maintenant ».
Egalement présente à cette conférence, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a jugé « stupéfiante » l'ampleur des destructions et a elle aussi appelé à un effort collectif en faveur de l'Ukraine : « la Banque mondiale estime le coût des dégâts à 350 milliards d’euros, c'est assurément plus que ce qu'un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont. »
Zelensky réclame 38 milliards de dollars pour boucler le budget 2023
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait une allocution virtuelle, a de son côté appelé au soutien rapide de la communauté internationale pour permettre au pays de boucler son budget l'an prochain.
« A cette conférence nous devons prendre une décision pour boucher le trou du déficit du budget ukrainien l'an prochain », a-t-il déclaré.
« C’est une somme très importante de 38 milliards de dollars [...] ce sont les salaires des enseignants, des médecins, ce sont les prestations sociales, les retraites », a-t-il assuré à l'attention des responsables occidentaux. Outre les promesses et dons d'armement des Occidentaux qui ne cessent d'affluer à Kiev – plus de 41 milliards d'euros en dix mois selon le Kiel Institute for the world Economy – l'Union européenne s'est d'ores et déjà engagée à payer 1,5 milliard d'euros d'aide par mois à l'Ukraine en 2023. « Cela donnera donc un chiffre global de 18 milliards pour l'année prochaine [...], un flux de revenus prévisibles, stables et fiables », s'était félicitée Ursula von der Leyen lors de cette annonce à Bruxelles le 21 octobre, expliquant que les ministres des Finances avaient été chargés « de développer le mécanisme approprié ».
Au total, ce seront trois à quatre milliards d'euros par mois qui devraient être financés par l'UE, les Américains et les institutions financières internationales, avait précisé Ursula von der Leyen.
Dans les conclusions de leur sommet, les Vingt-Sept avaient en outre plaidé pour un déblocage rapide des trois milliards d'euros restants d'un paquet d'aide de 9 milliards pour 2022 annoncé en mai. Les leaders avaient également appelé la Commission à concevoir une « solution plus structurelle ».
Source : RT France
3- Haïti : la révolte anti US
Les émeutes se poursuivent en Haïti. Le pays a littéralement plongé dans l’abîme du chaos en raison des affrontements constants entre gangs criminels, des problèmes colossaux dans l’économie et la sphère sociale, ainsi que des prix élevés de la nourriture et du carburant.
La plupart de la population reste en dessous du seuil de pauvreté et certains insulaires souffrent de la famine. Et le nombre de ceux-ci ne cesse de croître. À cet égard, les citoyens du pays ont commencé à manifester dans tout le pays pour exiger la démission du gouvernement actuel et l’adoption de mesures de lutte contre la faim et la pauvreté. Fait révélateur, de nombreux Haïtiens ont protesté avec le drapeau russe à la main.
Les habitants du pays demandent à la Russie de les aider à surmonter la crise et de bloquer l’entrée du contingent militaire américain sur l’île au Conseil de sécurité de l’ONU. Il convient de noter que les Haïtiens ne sont pas les seuls à avoir de grands espoirs pour la Russie.
Le drapeau russe est devenu un symbole de la lutte contre le colonialisme occidental dans des pays africains comme le Mali, l’Algérie, la République centrafricaine, le Burkina Faso, etc.
Dans le même temps, en raison de la situation extrêmement tendue en Haïti, de nombreux pays ferment leurs ambassades et exhortent les citoyens à quitter la zone dangereuse. En particulier, la suspension temporaire des travaux de sa mission diplomatique a été annoncée aujourd’hui au Japon, exhortant également ses citoyens à quitter le pays en proie aux émeutes.
Source : Top War
4- Guerre anti Russie : l'US Army s’entraîne en Roumanie
Les Américains tentent sans doute, très perversement, d’entraîner la Roumanie dans une guerre où elle a absolument tout à perdre. Le sentiment anti-russe, hérité de la période de Ceausescu, y est vivace, mais la Russie n’a aucun contentieux avec la Roumanie qui risque de payer cher de s’être précipitée dans les bras de l’OTAN, après la fin du communisme.
Le contentieux avec l’Ukraine, lui en revanche, est impressionnant : le Bugeac, la Bucovine du Nord, la province de Hertsa et l’Île des Serpents (mais oui !) sont des territoires roumains, occupés par l’URSS à la faveur de la 2ème Guerre mondiale et affectés à la République socialiste soviétique d’Ukraine…
La 101e division aéroportée de l’armée américaine s’entraîne à la guerre en Roumanie, contre la Russie, à seulement quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. D’aucuns y voient une provocation, et se demandent ce que les Américains font sur le territoire européen, sans que personne ne bronche.
Source : Reseauinternational
5- Semi-conducteurs chinois, le cauchemar de l'industrie américaine
Le cauchemar des entreprises américaines de puces électroniques ne fait que commencer
Le fournisseur américain d’équipements de fabrication de puces, Lam Research, a prévenu, mercredi, d’une potentielle perte de revenus de 2 à 2,5 milliards de dollars en 2023, en raison des derniers contrôles à l’exportation de Washington sur les semi-conducteurs et équipements avancés exportés vers la Chine, une perte qui représente environ 30% des ventes de l’entreprise américaine, a rapporté Reuters.
Lam Research est la plus récente entreprise de puces électroniques à prévoir une perte de chiffre d’affaires en raison de l’interdiction d’exportation vers la Chine par les États-Unis.
La semaine dernière, Applied Materials estimait une baisse de 250 à 550 millions de dollars de son chiffre d’affaires net pour le trimestre se terminant le 30 octobre, avec un impact supplémentaire attendu dans les mois à venir.
Bien que les commentaires des milieux d’affaires américains sur le dernier cycle de répression technologique des États-Unis à l’encontre de la Chine semblent modérés, leurs inquiétantes perspectives de ventes ne constituent pas une situation isolée, mais concernent toutes les entreprises formant la chaîne d’approvisionnement mondiale en puces, en particulier celles des États-Unis.
En effet, le cauchemar causé par l’interdiction des puces par les États-Unis pour leurs propres entreprises ne fait peut-être que commencer.
Il est compréhensible que dans un environnement dominé par la pression politique de Washington et une opinion publique manipulée contre la Chine, les chefs d’entreprise doivent garder la tête basse face à une intervention unilatérale des États-Unis dans le secteur hautement mondialisé des semi-conducteurs.
Mais il est plus que jamais essentiel que les entreprises parlent de l’impact de telles mesures au lieu de rester silencieuses. Le monde a besoin d’avoir connaissance des chiffres pour connaître l’ampleur des dégâts que va subir l’industrie à cause des manœuvres géopolitiques américaines. Au fur et à mesure que les pertes s’accumuleront, l’impact commercial sur la politique de Washington augmentera également.
Ce n’est un secret pour personne que les États-Unis resserrent de plus en plus les restrictions sur les exportations de haute technologie vers la Chine, en particulier dans le secteur des semi-conducteurs, dans une apparente tentative de contenir le développement indépendant de la Chine et ses percées dans le domaine de la science et de la technologie. En conséquence, les perspectives du marché pour les entreprises américaines de puces électroniques se sont considérablement assombries.
Avant même les dernières mesures de répression américaines, les entreprises productrices de puces souffraient déjà. Selon un rapport du Wall Street Journal de la semaine dernière, sur les 15 plus grandes sociétés de puces qui ont publié leurs résultats pour le trimestre finissant en septembre, 10 devraient enregistrer un ralentissement de la croissance de leurs revenus par rapport au trimestre finissant en juin.
Leur situation va s’aggraver après que l’administration Biden a dévoilé des règles de contrôle des exportations « les plus agressives » au début du mois, dans le but de limiter les ventes de semi-conducteurs et d’équipements de pointe à la Chine.
La Chine est le plus grand marché au monde pour les puces électroniques, et elle a importé pour environ 400 milliards de dollars de semi-conducteurs en 2021, ce qui représente près de 60% du marché mondial des puces. Les entreprises américaines de haute technologie sont les plus grands bénéficiaires de cette demande massive de la Chine, c’est donc leur plus grande source de profits. Il est impensable pour tout fabricant de puces de perdre un marché aussi important. Cela affecterait grandement leurs plans de dépenses et entraînerait à son tour une perte indirecte de ventes pour les fournisseurs d’équipements de semi-conducteurs comme Lam Research et Applied Materials.
Alors que le secteur mondial des semi-conducteurs est confronté à une chute des ventes d’ordinateurs personnels et de smartphones dans un contexte de récession, cette dernière interdiction concernant les puces, prise par Washington, déstabilise sérieusement la chaîne industrielle mondiale. Cette politique, qui semble ignorer complètement l’impact sur l’ensemble de l’industrie des puces, ressemble surtout à une volonté de l’administration Biden de montrer ses muscles et de jouer les durs contre la Chine à l’approche des élections américaines de mi-mandat.
Mais loin d’assurer la domination des États-Unis dans le secteur des puces, les contrôles à l’exportation pourraient nuire aux entreprises technologiques américaines en termes de ventes et donc réduire leurs investissements en recherche et développement.
Du point de vue de la Chine, le marché est énorme et il est douteux que les États-Unis puissent utiliser des décrets unilatéraux pour empêcher les entreprises de puces non américaines de mener une coopération et un commerce normal avec la Chine. Si les entreprises non américaines ne se joignent pas au mouvement, les interdictions unilatérales américaines ne feront que réduire la compétitivité des entreprises américaines en les privant du marché chinois.
Les restrictions américaines ne feront qu’accélérer le développement du secteur chinois des puces, car le marché chinois n’attendra pas que les États-Unis reviennent à la raison. Si le secteur chinois des puces rattrape rapidement son retard et ne dépend plus des importations, ce ne sera pas une perte de 2,5 milliards de dollars pour une seule entreprise américaine, mais des centaines de milliards de dollars de perte pour l’industrie entière.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour Le Saker Francophone
Source : Global Times