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Pacifique : les USA dans la "zone de danger"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces militaires américaines. ©AP/Archives

La Chine et les États-Unis sont entrés dans la zone de danger, estime le spécialiste de la défense américain James Holmes.  

Le professeur et l’analyste militaire James Holmes est revenu dans une note récente sur les propos de Mike Gallagher, membre du Congrès du Wisconsin, formulés peu après la publication de l'indice annuel de la Heritage Foundation qui a jugé, récemment, les forces armées "faibles" par rapport aux engagements qui leur étaient confiés dans des missions entre autres au Pacifique occidental.

« Bien que Mike Gallagher n'ait pas utilisé le terme, remarque James Holmes, il pense toutefois que les États-Unis sont entrés dans une "zone dangereuse" de leur compétition stratégique contre la Chine. Une zone de danger est un intervalle où un concurrent voit une opportunité de résoudre un dilemme stratégique en sa faveur, généralement par la force des armes. Et c'est un intervalle fini. Un tel concurrent estime que les tendances - en matière de puissance militaire, de croissance économique, de démographie, etc. - se retourneront bientôt contre lui. En d'autres termes, un concurrent envisageant une zone de danger pense qu'il est dans une échéance. Il doit agir maintenant ou jamais. Ses dirigeants sont tentés de faire quelque chose d'audacieux, voire de courtiser un péril absolu, avant que l'opportunité limitée dans le temps, ne s'éclipse. »

L’analyste fait ensuite un parallèle entre la situation actuelle dans le Pacifique occidental à celle en Allemagne impériale il y a plus d'un siècle où la Grande-Bretagne a été tentée d'utiliser la force maritime pour contrecarrer un rival naissant, l'Allemagne : « Aujourd'hui, une puissance maritime émergente, la Chine, est tentée de recourir à la force avant que l'Amérique, puissance maritime historiquement en déclin, ne retrouve son statut d'hégémonie océanique.»

Les États-Unis ont renoncé à leur avantage en mer. Il faut du temps ainsi que de la volonté politique pour organiser une campagne de retour en arrière pour reprendre leur supériorité habituelle sur l'Armée populaire de libération (APL) de Chine. 

Gallagher observe que la marine américaine, loin de grossir en nombre et en puissance de feu pour relever le défi de la Chine, devrait diminuer en nombre, passant des 292 navires des forces de combat d'aujourd'hui à 280 dans les années à venir. »

Il est vrai que « la Chine est restée le défi de sécurité le plus complet pour les forces américaines dans tous les domaines », comme l’a indiqué le rapport annuel de la Heritage Foundation citant les avancées technologiques de l'armée chinoise.

« Les Chinois ont lancé leur premier porte-avions local au cours de l'année écoulée et déploient un grand nombre de nouvelles plates-formes pour leurs forces terrestres, maritimes, aériennes et spatiales ainsi que dans le domaine électromagnétique. »

The Heritage Foundation, un groupe de réflexion qui analyse chaque année la force des forces armées et les menaces qui pèsent sur l'Amérique, a récemment averti que l’armée américaine s'est de plus en plus affaiblie au fil des ans et qu’elle risque de ne pas pouvoir répondre aux menaces contre les intérêts nationaux des États-Unis.

« La force militaire actuelle américaine court un risque important de ne pas être en mesure de répondre aux exigences d’un seul conflit régional majeur et qu’elle ne serait pas en mesure de faire plus et est certainement mal équipé pour gérer deux grands événements inattendus presque simultanés », a averti The Heritage Foundation.

« C'est la conséquence logique de plusieurs années de sous-financement, de priorités mal définies, du changement soudain des politiques de sécurité, d'une discipline extrêmement faible dans l'exécution des programmes et d'un profond manque de sérieux dans l'ensemble de l'establishment de la sécurité nationale », a indiqué le rapport.

L'armée de l'air a été classée "très faible" et la marine "faible" : « L'incapacité persistante de la Marine à arrêter et à inverser la diminution continue de sa flotte, tandis que les forces adverses augmentent en nombre et en capacité, contribue à une évaluation plus faible. »

Les principaux problèmes de l'armée de l'air sont liés à la formation et à la rétention des pilotes ainsi qu'au vieillissement de sa flotte d'avions.

Le service le plus récent, la Force spatiale, a également été qualifié de "faible", le rapport citant des efforts "lents et progressifs" pour moderniser les plates-formes vieillissantes.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV