La Première ministre britannique a pris la parole jeudi depuis Downing Street pour annoncer sa démission, restant comme la Première ministre la plus éphémère de l'histoire contemporaine, avec seulement 44 jours au pouvoir.
S'exprimant devant la porte du numéro 10 de Downing Street à Londres, ce jeudi 20 octobre 2022, la Première ministre britannique, Liz Truss, a déclaré qu'elle ne pouvait pas tenir les promesses qu'elle avait faites lorsqu'elle s'était présentée à la tête des conservateurs, a rapporté Reuters.
Elle a précisé à cet égard : « Je reconnais que, compte tenu de la situation, je ne peux pas accomplir le mandat pour lequel j'ai été élue par le Parti conservateur. J'ai donc parlé à Sa Majesté le Roi pour l'informer de ma démission en tant que chef du Parti conservateur. »
« Ce matin, j'ai rencontré le président du Comité de 1922, monsieur Graham Brady. Nous avons convenu qu'il y aura une élection à la direction qui se déroulera au cours de la semaine prochaine. Cela garantira que nous resterons sur la bonne voie pour livrer nos plans budgétaires et maintenir la stabilité économique et la sécurité nationale de notre pays. »
« Je resterai Premier ministre jusqu'à ce qu'un successeur soit désigné ! Merci ! », a-t-elle annoncé.
Liz Truss a été renversée en raison de son programme économique qui a envoyé des ondes de choc sur les marchés et divisé son Parti conservateur.
Plus d'une douzaine de députés conservateurs ont publiquement appelé Truss à se retirer, après que ses plans de réduction d'impôts ont provoqué un effondrement du marché lors d'une crise d'inflation déjà grave.
Élue par les membres conservateurs en septembre dernier, Truss a perdu son autorité après une série de revirements. Elle s'est excusée pour les « erreurs » de politique de son gouvernement qui ont fait s'effondrer la monnaie du pays et secoué les marchés financiers.
Dans une interview accordée à la BBC lundi, Truss a promis de mener son parti aux prochaines élections générales, malgré la pression croissante des investisseurs et des membres de son propre parti depuis le dévoilement du mini-budget controversé fin septembre.
« Je veux accepter la responsabilité et m'excuser pour les erreurs qui ont été commises. Je voulais aider les gens avec leurs factures d'énergie pour faire face à la question des taxes élevées, mais nous sommes allés trop loin et trop vite », a-t-elle déclaré.
D’ailleurs, le nouveau chancelier de l'Échiquier, Jeremy Hunt, qui a été nommé vendredi après que Truss a destitué AKwasi Kwarteng, a supprimé lundi la quasi-totalité des réductions d'impôts non financées de Truss et réduit son vaste programme de soutien énergétique.
Hunt a estimé que les modifications fiscales rapporteraient environ 32 milliards de livres sterling (36 milliards de dollars) au cours de l'année à venir et a mis en garde contre des coups sévères dans les dépenses.
D’autre part, les sources d’informations indiquent que l'ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, devrait se présenter à la course à la direction du Parti conservateur pour remplacer Liz Truss.
Or, une élection à la direction aura lieu la semaine prochaine pour remplacer Truss, la Première ministre en poste la plus courte de l'histoire du pays.