L’entreprise française Lafarge est soupçonnée d’avoir versé entre 2013 et 2014 plusieurs millions d’euros à des groupes terroristes, dont Daech. Voici donc un nouvel exemple de l'approche ambivalente des Occidentaux envers le terrorisme.
La société Lafarge a été condamnée à payer 778 millions de dollars pour sa coopération avec le groupe terroriste Daech en Syrie.
Le groupe cimentier français Lafarge a plaidé coupable mardi devant un tribunal fédéral américain des accusations liées à des paiements à des groupes terroristes, parmi lesquels Daech, montre le compte rendu de l’audience.
Entre août 2013 et octobre 2014, cette société spécialisée dans la production et la fourniture de ciment a versé environ 17 millions de dollars à Daesh et au Front al-Nosra, deux groupes terroristes actifs en Syrie.
Le département américain de la Justice a annoncé dans un communiqué : « Lafarge a avoué cet horrible crime et en a accepté la responsabilité. Avant cela, aucune entreprise n’était accusée de fournir un soutien matériel à des groupes terroristes étrangers. »
L’année dernière, dans un documentaire intitulé « Usine », la Turquie s’est penchée sur le versement par l’entreprise Lafarge des millions de dollars à Daech et au PKK (considéré comme terroriste par Ankara) en Syrie avec le feu vert de l’agence de renseignement française.
Le documentaire, diffusé en novembre dernier, se concentre sur les relations suspectes entre les services de renseignement français et la société Lafarge avec le PKK et Daech en Syrie.
En se basant sur des documents et des déclarations de témoins oculaires, le documentaire turc indique que la société Lafarge, proche du gouvernement français, a donné des dizaines de millions de dollars à Daech et au PKK en Syrie. En effet, en versant ces sommes, la France a obtenu l’autorisation de la poursuite des activités de la société Lafarge, qui se trouvait à 50 kilomètres de Kobané, et les Renseignements turcs étaient au courant de l’affaire.
Selon un document daté de 2011 lié à Lafarge, il est prouvé que des millions de dollars ont été versés au PKK sous couvert d’aides volontaires ou d’impôts. Des courriers électroniques liés aux dirigeants de l’entreprise montrent que Lafarge a versé chaque mois des dizaines de milliers d’euros à Daech entre 2013 et 2014 pour permettre à l’entreprise française de continuer à opérer en Syrie. La correspondance montre également que Lafarge a acheté pour des millions de dollars de pétrole brut à Daech en Syrie.
Selon ce documentaire, la France était au courant de ces relations suspectes et le ministre français des Affaires étrangères de l’époque Laurent Fabius aurait dit au vice-président de Lafarge qu’il était nécessaire que le cimentier reste en Syrie.
