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Pourquoi Israël sature le royaume de ses drones?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile Iskander a une portée de 500 km avec une grande précision. (Photo d'archives)

Sous l’égide des États-Unis, Rabat et Tel-Aviv ont normalisé leurs relations en décembre 2020 dans le cadre d’un accord qui a suscité une vague de colère et de protestations au Maroc. Or, le gouvernement marocain l’a ignorée en prenant de nouvelles mesures pour renforcer ses relations avec le régime sioniste.

Rappelons que des dizaines de manifestants pro-palestiniens ont protesté, vendredi 9 septembre, devant le Parlement marocain contre la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, scandant des slogans contre le rapprochement des deux parties.

Maroc

Image : Des Marocains pro-Palestiniens manifestent contre la normalisation des relations avec Israël à Rabat, le 9 septembre 2022. ©AFP

Le développement des relations entre Rabat et Tel-Aviv ne se limite pas aux domaines économique, touristique et de transport, mais s'étend également aux coopérations sécuritaires et militaires, de telle sorte que l’armée sioniste a participé au plus grand exercice militaire en Afrique nommé « African Lion 2022 » et le ministre israélien des Affaires militaires, Benny Gantz, a signé des accords de coopération militaire avec la partie marocaine lors de sa visite à Rabat en novembre 2021. Plus tard, la presse espagnole a rapporté que le Maroc avait reçu 150 drones de surveillance de fabrication israélienne.

Dans un même contexte, le journal libanais Rai al-Youm affirme que deux ans après la normalisation des relations entre le Maroc et le régime sioniste, ce dernier est devenu l'un des principaux exportateurs d'armes militaires vers le Maroc et que l'une des clauses importantes de l'accord entre Rabat et Tel-Aviv concerne le lancement d'une chaîne de production de drones par Israël au Maroc.

Image: des manifestants marocains brûlent un drapeau sioniste lors d'une manifestation à Rabat, le 9 septembre 2022. ©AFP

Selon les responsables militaires marocains, ce pays africain a utilisé les drones israéliens pour surveiller les zones frontalières, alors que les sources d’information signalent que l'armée marocaine a violé le cessez-le-feu de 30 ans avec le Front Polisario en faisant intrusion dans la région de Sahara occidental.

Vidéo: des manifestants marocains brûlent un drapeau sioniste lors d'une manifestation à Rabat, le 9 septembre 2022.

Il est à noter que les États-Unis et le régime sioniste ont soutenu le Maroc dans les conflits au Sahara occidental avec le front Polisario : le Pentagone a confirmé, il y a quelques mois, la livraison des drones et d'autres équipements militaires avancés au Maroc afin de le soutenir contre l’Algérie qui s’est rangée du côté du Front Polisario. Alger est allé plus loin en annonçant le 24 août, par la voix de son chef de la diplomatie, la rupture des relations diplomatiques avec Rabat.

Se penchant sur la crise politique entre l’Algérie et le Maroc ainsi que le rôle d’Israël dans cette région africaine, l'académicien et politologue jordanien, Walid Abdelhay, déclare que l'Entité sioniste considère l'Algérie comme un "État pivot" au Maghreb qui se dresse devant ses visées dans la région et utilise le Maroc pour tenter d'affaiblir l'Algérie.

« Les études publiées par les institutions israéliennes révèlent un suivi constant de la situation au Maghreb arabe. De par son histoire révolutionnaire, l'Algérie constitue une entrave à la conquête israélienne dans cette région, ce qui explique ses tentatives d'employer le Maroc pour affaiblir la cohésion algérienne », affirme Abdelhay dans un article publié 28 septembre sur le site Algérie Presse Service.

L'académicien a précisé qu'Israël œuvrerait indirectement à soutenir certaines parties libyennes et certaines forces en Tunisie dans le but de provoquer des problèmes régionaux pour l'Algérie et tentera de renforcer, en coordination avec le Maroc, sa présence au Sahel.

Concernant la visite du ministre israélien des Affaires militaires, Benny Gantz au Maroc, il a expliqué qu'il s'agit d'une étape qui s’inscrit dans le cadre d'un programme de coopération entre les deux parties remontant aux années 1960.
Interrogé sur les raisons qui motiveraient le Maroc à signer un accord de coopération militaire avec Israël, le politologue a fait remarquer que « la politique du Maroc repose sur un pragmatisme démesuré à savoir, la réalisation des acquis en s'appuyant sur le lobby sioniste aux États-Unis et en Europe au détriment des droits légitimes du peuple palestinien ».

Pour Walid Abdelhay, le Maroc pourra renoncer à l'avenir à la présidence du Comité d'Al-Qods en dépit de la symbolique de cette présidence. Il tentera de faire échouer la démarche algérienne pour annuler l'octroi à Israël la qualité d'observateur à l'Union africaine (UA), indépendamment de l'espionnage qu'il exerce dans les affaires internes de l'Algérie, chose à laquelle Israël accorde une grande importance.

D’ailleurs, le ministre israélien des Affaires militaires devrait se rendre à Rabat le 25 novembre pour une visite de deux jours au cours de laquelle des accords de coopération militaire devront être signés. Il rencontrera son homologue, Nasser Bourita et des responsables du ministère marocain de la Défense.

Cette visite officielle n'est pas une première effectuée par un haut responsable sioniste au Maroc depuis la normalisation des relations entre les deux parties. En août dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères s'est rendu à Rabat où il a assisté à l'ouverture d'un bureau de représentation diplomatique après une réunion avec son homologue marocain.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV