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Pourquoi les USA débloqueront-ils l'argent afghan?

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Le général à la retraite et ancien chef du CentCom, Kenneth Franklin McKenzie. ©Getty Images via Daily Wire

C’est à l’occasion de l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qu’un général à la retraite américain s’est exprimé au sujet des « faiblesses » qui caractérisent le fonctionnement des services de renseignement des États-Unis depuis le retrait américain d’Afghanistan.

Le général à la retraite et ancien chef du CentCom, Kenneth Franklin McKenzie, a averti dimanche 11 septembre que « les États-Unis avaient une capacité de renseignement limitée en Afghanistan 21 ans après les attentats terroristes du 11 septembre ». McKenzie a partagé cette inquiétude lors d’une interview dans l’émission « Face the Nation » de la chaîne CBS.

« Je pense que nous avons une capacité très, très limitée en termes de la collecte d’information en Afghanistan en ce moment », a affirmé McKenzie. « Je crois que notre capacité en termes de renseignement en Afghanistan est aujourd’hui moins de 2 ou 3% de celle que nous avions avant notre retrait de ce pays », a-t-il ajouté.

McKenzie, qui a pris sa retraite en avril, a affirmé qu’il recommandait au président Joe Biden de maintenir 2 500 soldats en Afghanistan. Concernant la question de savoir s’il était d’accord avec l’évaluation de l’administration Biden selon laquelle Daech ne constituait pas actuellement une menace pour les États-Unis, il a indiqué que les groupes [terroristes] pourraient encore « se régénérer » et causer des problèmes à l’avenir.

Le haut cadre militaire américain a ajouté que le président des États-Unis avait reçu plus d’une fois des avertissements en ce sens qu’un retrait rapide des troupes américaines d’Afghanistan aboutirait à l’effondrement du gouvernement de Kaboul.

Ayant perdu leur capacité de renseignement en Afghanistan suite au fiasco militaire dans ce pays, les Américains cherchent-ils en libérant une partie des avoirs afghans à se rattraper et à éviter de céder du terrain face à la Russie ?

Rappelons que le lundi 5 septembre, dans une tentative visant à provoquer une crise entre Moscou et Kaboul dans le but d’ouvrir un autre front contre la Russie, les Américains auraient eu recours aux attentats terroristes contre les ressortissants russes en Afghanistan.

Le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a annoncé que deux diplomates russes avaient été tués lors d’une explosion qui a eu lieu lundi 5 septembre non loin de l’ambassade de Russie à Kaboul, capitale afghane.

Et voici que des sources proches des négociations affirment que Washington travaille sur un plan visant à déposer 3,5 milliards de dollars auprès de la Banque des règlements internationaux (BRI) basée en Suisse, rapporte la chaîne de télévision turque TRT. En effet, les États-Unis ont accepté de libérer une partie des avoirs gelés de l’Afghanistan, qui ont été saisis après l’arrivée au pouvoir des talibans l’année dernière, a appris TRT World de sources dignes de confiance.

Le fonds de 3,5 milliards de dollars devrait être versé à la Banque des règlements internationaux (BRI) basée à Bâle, en Suisse, a déclaré une source au courant de l’affaire.

« Un comité d’experts international a également été mis en place pour débourser l’argent », a déclaré la source à TRT World.

Environ 9 milliards de dollars d’actifs en devises de la Banque centrale afghane détenus auprès des banques américaines et étrangères ont été gelés après que les talibans ont pris le contrôle de Kaboul le 15 août et chassé le gouvernement soutenu par les États-Unis du président Ashraf Ghani.

Le président américain s’est livré en février dernier à une manœuvre inhabituelle. Selon les sources d’information, Joe Biden a signé un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de réserves de la Banque centrale afghane (BAD) déposés aux Etats-Unis.

« Le président américain, utilisant les “pouvoirs économiques extraordinaires” que lui donne une loi de 1977, entend faire transférer ces actifs sur un compte bloqué de la Réserve fédérale de New York, une institution publique », a précisé la Maison Blanche. Les actifs des banques centrales sont le plus souvent des titres financiers, des devises ou de l’or.

Joe Biden voulait qu’une moitié de ces 7 milliards soit réservée pour des demandes d’indemnisation, faites en particulier par des familles de victimes des attentats du 11 septembre 2001. Il prévoyait que l’autre moitié soit consacrée à de l’aide humanitaire à l’Afghanistan, mais versée de manière à ce que l’argent ne tombe pas aux mains des talibans. Des sources d’informations disent qu’il n’y a plus question de ces deux options en ce moment.

Dans le cadre du nouveau développement, DAB pourrait recevoir les fonds pour une utilisation finale « mais les États-Unis voudraient un strict respect des protocoles de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en plus d’une supervision par un tiers des fonds », a déclaré la source à la chaîne TRT.

Le comité d’experts international est chargé de veiller à ce que toutes ces conditions soient remplies.

« La réserve gelée est la propriété du peuple afghan ; c’est une réserve de la Banque centrale utilisée dans ses transactions », a pour sa part déclaré le porte-parole des talibans, Suhail Shaheen, à TRT World.

La question qui se pose d'emblée est la suivante: en libérant une partie des avoirs afghans, les USA arriveront-ils à à rattraper les lacunes militaires par rapport aux autres acteurs notamment la Chine et la Russie?

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV